Intervenants

16 novembre 2023

16:45 – 17:30

Amphithéâtre Faure

 

Pascal Bailly du Bois

Pascal Bailly du Bois a une formation pluridisciplinaire en sciences et techniques de l’environnement marin. Recruté en 1988 à l’institut de protection et de sûreté nucléaire, l’essentiel de sa carrière a concerné la radioécologie marine. Cette discipline a pour objet la connaissance et la prévision du devenir des radionucléides en mer. L’activité principale a concerné la dispersion des polluants, leur mesure et leur simulation. Océanographe de terrain associant intimement les mesures in-situ à la modélisation, il a réalisé une centaine de campagnes océanographiques à bord de navires des flottes océanographiques française et étrangère. Ces recherches ont abordé des thématiques transverses comme le devenir des polluants dans les espèces vivantes et les particules minérales, l’observation et la simulation du transport sédimentaire, l’évaluation des conséquences de l’accident de Fukushima, des développements méthodologiques et instrumentaux, la participation à des groupes d’experts pluralistes. Nommé en 2021 professeur du conservatoire national des arts et métiers pour inaugurer la chaire de sciences et techniques de la mer, il est directeur de l’équipe pédagogique nationale numéro 8 du Cnam : l’Institut national des sciences et techniques de la mer. Intechmer forme des cadres techniques en océanographie depuis plus de 40 ans.

Conférence : L’énergie viendra-t-elle des océans ?

Sur Terre, les océans captent la majeure partie de l’énergie reçue du Soleil, 90 % de l’excédent de chaleur lié au réchauffement climatique est stocké dans les mers. Ce surplus accélère tous les mécanismes climatiques : vents, pluies, houles, évènements extrêmes. Les énergies marines renouvelables sont appelées à contribuer significativement au remplacement des énergies fossiles. L’énergie éolienne est mature et se développe ; toutes les ressources exploitables seront convoquées pour compléter le mix énergétique : courants de marée, houle, propulsion vélique, énergie osmotique ou thermique. Les centrales thermiques classiques ou nucléaires auront aussi de plus en plus besoin de la mer pour fonctionner. Quoiqu’il arrive les océans seront fortement mis à contribution pour la production des énergies de demain.
Les énergies renouvelables sont diffuses, souvent intermittentes. Elles impliquent le développement de systèmes de stockage et de conversion. Pour convaincre les populations et parties prenantes de partager des milieux soumis à de fortes pressions, des bilans complets et crédibles doivent être établis. Ils devront prendre en compte l’ensemble des enjeux économiques, le cycle des matières premières, les impacts humains et environnementaux. Le partage des ressources océaniques implique également des modes de gestion adaptés aux échelles nationales et internationales.