Intervenants

18 novembre 2023

08:45 – 09:30

Amphithéâtre Faure

 

François Gendron

Docteur en archéologie de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, membre du Muséum National d’Histoire naturelle de Paris (UMR-CNRS 7194), François Gendron est l’un des rares spécialistes français des cultures préhispaniques de Méso-Amérique. Parmi ses découvertes marquantes on compte la localisation du gisement perdu de jade-jadéite bleu des Olmèques (1996), l’identification de l’origine mexicaine de l’obsidienne supportant deux œuvres du maitre espagnol Estéban Murillo (2001) ou plus récemment l’identification d’objets préhispaniques rapportés par l’expédition de La Condamine sur l’équateur (1735-1743), objets considérés comme perdus. Au Mexique, François Gendron participe à d’importants programmes de fouilles archéologiques, Sistema 7 Venado de Monte Alban dans les vallées centrales de Oaxaca et Tamtoc dans la Huasteca potosina. En solitaire ou associé, il est auteur de nombreuses publications et ouvrages tant académiques que de divulgation. François Gendron est aussi un passionné de plongée et participe à des chantiers de fouilles subaquatiques en France et dans les Antilles ; des travaux qui ont permis l’identification de plusieurs épaves françaises des XVIIIe et XIXe siècles. Enfin, François Gendron prodigue ses enseignements à Sorbonne Université Lettres dans le cadre des séminaires du Centre de Recherches sur l’Amérique Préhispanique.

Conférence : Que symbolise l’énergie du Soleil pour les aztèques ?

Dans la religion aztèque, Tonatiuh, le Soleil, est plus qu’un dieu, c’est une puissance hors-cadre, le visage même de l’énergie dévorante. Le mode d’être de Tonatiuh est résolument abstrait et ses représentations anthropomorphes sont exceptionnelles. La plus connue se trouve au centre du monolithe de la Piedra del Sol qui trône au Musée National d’Anthropologie de Mexico. En son centre apparait un visage d’homme aux cheveux blonds, tirant une langue en forme de couteau de sacrifice. Tonatiuh est en revanche plus connu par ses avatars, ses doubles métaphoriques, ses nahualli : l’aigle quauhtli et le jaguar ocelotl. L’énergie se dissipant en chaleur, elle conduit inexorablement le Soleil vers sa fin annoncée et le seul moyen de ralentir le processus est, pour les Aztèques, d’offrir des victimes humaines en sacrifice. Guerriers tués lors des combats ou captifs sacrifiés par cardiectomie, femmes mortes en couches, tous deviennent des compagnons du Soleil. Selon cette conception, tant pour les Aztèques que pour les autres peuples de Méso-Amérique, la guerre est sacrée au plus haut point et est toute entière vouée au Soleil. Elle permet aux hommes de nourrir et d’abreuver Tonatiuh avec les cœurs et le sang des sacrifiés, prolongeant ainsi son existence.