Intervenants

16 novembre 2023

09:35 – 10:20

Amphithéâtre Faure

 

Claire Calmels

Claire Calmels (PhD, HDR) est chercheure en neurosciences cognitives appliquées au sport de haut niveau à l’INSEP. Elle travaille sur diverses thématiques telles que la perception visuelle (consciente et inconsciente), la simulation motrice et la gestion de blessures (en curatif et en préventif). Elle travaille également sur la plasticité corticale, et ce en utilisant des mesures comportementales et de neurophysiologie (EEG). Son travail a donné lieu à une centaine d’écrits scientifiques. S’appuyant sur le fonctionnement cérébral de l’individu, elle a récemment conçu une application interactive visant à améliorer la prise d’information et de décision chez des joueurs de badminton de haut niveau et ce, en s’affranchissant de la composante motrice. A ces recherches, s’ajoutent le suivis d’athlètes de haut niveau (entraînements mental et perceptivo-cognitif) ayant pour but de préparer ces sportifs aux grandes échéances internationales et notamment aux Jeux Olympiques de Paris 2024.

Conférence : Pourquoi s’intéresse-t-on à l’énergie du cerveau au repos ?

Le cerveau siège des fonctions végétatives et supérieures se révèle être un grand consommateur d’énergie. Ne représentant que 2 % du poids total du corps humain, le cerveau est l’organe du corps humain qui consomme le plus d’énergie soit 20 % de l’apport total, que le cerveau soit au repos (état de « resting-state » lorsque l’individu laisse son esprit vagabonder sans penser à rien) ou que le cerveau soit en activité (lorsque l’individu est engagé dans des activités cognitives telles que la lecture, le calcul, l’apprentissage, la résolution de problèmes). Non seulement, le cerveau reste constamment actif mais son activité au repos, qualifiée de spontanée, requiert la majorité de la consommation énergétique cérébrale c’est-à-dire 18%. Les 2% restants sont attribués à l’activité neuronale suite aux stimulations sensorielles issues du milieu extérieur lorsque l’individu réalise des tâches cognitives. Pourquoi le cerveau au repos est-il si énergivore ? Des éléments de réponses seront avancés. Nous évoquerons le mythe des 10%, l’énergie sombre du cerveau, les neurones silencieux, les vésicules synaptiques. Nous soulignerons également l’intérêt de l’électroencéphalographie de l’état de repos comme potentiel biomarqueur pour diverses pathologies notamment la douleur chronique ce qui pourrait contribuer au développement de techniques thérapeutiques de neuromodulation.