Intervenants

18 novembre 2023

08:45 – 09:30

Amphithéâtre Painlevé

 

Patrice Geoffron

Docteur en économie industrielle, Patrice Geoffron est professeur à l’Université Paris-Dauphine, dont il a été président intérimaire (2020) et vice-président international. Il a également dirigé, à sa création, le Laboratoire d’Économie de Dauphine. Depuis une quinzaine d’années, il s’est spécialisé dans l’évaluation des investissements de la transition environnementale et de ses nouveaux modèles économiques (renouvelables électriques, gaz verts, hydrogène, IT soutenable, smart grids, mobilités décarbonées, …). Entre autres responsabilités scientifiques, il est membre du Conseil Scientifique du CEA, d’Engie et de la CRE, ainsi que du Cercle des Économistes. Il est co-éditeur de la revue Economics and Policy of Energy and the Environment et membre du comité de rédaction de l’International Journal of Management and Network Economics. Il est membre du conseil d’administration d’Elengy (filiale d’Engie en charge de l’importation du gaz liquéfié) et du Conseil Français de l’Energy (EDF, Engie, TotalEnergies, …). Auparavant, il a notamment siégé au conseil mondial de l’International Association of International Association for Energy Economics, et en tant qu’expert auprès de la Convention Citoyenne pour le Climat. Il est régulièrement professeur invité de diverses institutions étrangères, dont l’Université Bocconi (Milan), Fudan (Shanghai), Todai (Tokyo), Saint Joseph (Beyrouth), Pittsburg, et a enseigné à Polytechnique, HEC, Sciences-Po et l’ENA.

Conférence : Financer la transition : à quels coûts et pour quels bénéfices ?

Le rapport Pisani-Ferry a établi l’ordre de grandeur de l’effort de financement nécessaire à la transition vers le « net zéro », soit environ 60 à 70 milliards d’euros par an (± 2,5% du PIB). Dès lors que la moitié, environ, de l’effort devra être impulsée par des financements publics, sa soutenabilité fait question, au sortir de plusieurs années de « quoi qu’il en coûte ». Mais ce débat ne peut être correctement instruit sans prendre en considération les effets produits par ces investissements : certes, l’objectif premier est de réduire des émissions de gaz à effet de serre qui produisent des effets « globaux » (lointain dans l’espace et le temps), mais il est également essentiel de considérer les « co-bénéfices locaux » de ces efforts de transition, tout particulièrement l’amélioration de la résilience face à des chocs sanitaires ou à des chocs énergétiques. Dans un monde instable, cette dimension « assurantielle » ne peut être occultée, comme nous l’avons douloureusement appris des chocs historiques de ce début de décennie.