Intervenants

18 novembre 2023

15:40 – 16:25

Amphithéâtre Painlevé

 

Antoine Triller

Antoine Triller est docteur en médecine, docteur ès sciences, est directeur de recherche émérite à l’Inserm, Il dirige l’équipe « Biologie de la Synapse ». Il a été directeur du Département de Biologie de l’Ecole Normale Supérieure de 2006 à 2014 et il a fondé en 2010 l’Institut de Biologie de l’École normale supérieure (IBENS) qu’il dirige jusqu’en 2018. En 2007, il a fondé, avec Daniel Louvard et Jacques Prost, Membres de l’Académie des sciences, la Fondation Pierre-Gilles de Gennes de recherche transdisciplinaire. Il a été de 2010 à 2019 co-fondateur avec Alain Prochiantz et coordinateur du labex « MemoLife » promouvant les collaborations entre scientifiques travaillant à différents niveaux de la biologie du vivant regroupant des laboratoires de l’ENS, du Collège de France et de l’École Supérieure de Physique et Chimie Industrielles (ESPCI). Antoine Triller consacre ses recherches à la biologie de la synapse. Ses recherches initiales ont été menées à l’Institut Pasteur sous la direction d’Henri Korn. En 1995 il rejoint l’Ecole Normale Supérieure et développe ses recherches sur la dynamique des récepteurs neuronaux, il a montré, grâce à des techniques d’imagerie moléculaire originales mises au point avec des physiciens, que les récepteurs synaptiques ne sont pas fixes et qu’ils diffusent constamment dans le plan de la membrane. Il démontre que ce phénomène, nécessaire à l’apprentissage, est régulé par l’activité des neurones et des réseaux neuronaux. Les mécanismes moléculaires responsables de ces régulations sont alors identifiés. Ces résultats ont conduit à repenser radicalement la biologie de la membrane neuronale. Un nouveau paradigme pour la synapse a alors émergé conduisant à abandonner la notion de structure stable au profit d’un complexe métastable hautement dynamique, avec des composants membranaires diffusant continuellement dans le plan de la membrane. Cette vision novatrice est le résultat d’applications ingénieuses de la microscopie super-résolutive de visualisation moléculaire, combinée à des modélisations et des analyses informatiques de pointe. Ces nouveaux mécanismes éclairent d’un jour nouveau et inattendu, au niveau de la synapse, les mécanismes physiopathologiques concernant les troubles de l’excitabilité neuronale (épilepsies, douleurs neuropathiques) ou responsables du développement de maladies neurodégénératives d’Alzheimer et de Parkinson.

Conférence : Quel est le coût énergétique de la pensée ?