Intervenants

18 novembre 2023

10:25 – 11:10

Amphithéâtre Faure

 

Cédric Philibert

Cédric Philibert est un analyste de l’énergie et du climat, et s’intéresse aux renouvelables dans les transports et l’industrie, à l’électrification et à l’hydrogène. Il est chercheur associé à l’Institut Français des Relations Internationales (IFRI) et à l’Université Nationale Australienne (ANU). Il enseigne à Sciences-Po Paris. Son plus récent ouvrage : Eoliennes pourquoi tant de haine ? Les Petits Matins/Institut Veblen, mars 2023. Il a travaillé 20 ans à l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) sur les politiques face au changement climatique et les technologies d’énergies renouvelables. Il a rédigé de nombreuses publications de l’AIE telles que Beyond Kyoto (2002, avec J. Pershing), the feuilles de routes technologiques sur le solaire, l’éolien et l’hydroélectricité, Solar Energy Perspectives (2011), et Renewable Energy for Industry (2017). M. Philibert fut d’abord journaliste, Conseiller du ministre français de l’Environnement (1988-1990). De 1992 à 1998 il a conseillé le Directeur-général de l’agence de la transition écologique (ADEME). Diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Grenoble, M. Philibert a publié de nombreux articles dans des revues à comité de lecture et d’autres journaux, et contribué à de nombreux livres et rapports. En 1990 il a publié deux livres sur le changement climatique et les énergies renouvelables.

Conférence : Tout électrifier ?

Les énergies éolienne et photovoltaïque ont vu leurs coûts s’effondrer en dix ans, les batteries également. Leurs potentiels dépassent largement nos besoins, leur déploiement s’accélère. Il est bien plus rapide que celui des énergies renouvelables non-électriques, dont le potentiel est bien moindre. Mais l’électricité ne représente aujourd’hui que 20% de l’énergie finale consommée dans le monde. Pour décarboner rapidement l’économie mondiale, il faut chasser les carburants et combustibles utilisés dans les bâtiments, l’industrie, les transports, et les remplacer par l’électricité du soleil et du vent. Soit tout électrifier – ou presque. Les scénarios de maîtrise du dérèglement climatique anticipent que l’électricité représentera en 2050 la moitié au moins de l’énergie finale. Mais il est difficile d’électrifier les navires hauturiers et les avions, et de stocker de l’électricité pour faire face aux jours d’hiver sans vent. L’électrification indirecte via l’hydrogène apportera les compléments nécessaires. Le soleil et le vent sont des énergies variables. Ne sera-t-il pas plus difficile de les intégrer dans les réseaux électriques, si l’on veut en même temps tout électrifier (ou presque) ? A l’inverse, les nouveaux usages de l’électricité apporteront des flexibilités nouvelles, qui faciliteront l’intégration des énergies variables dans les réseaux.