Intervenants

 

Nicole De Brabandere

Nicole De Brabandere (PhD, Université des Arts, Linz) est chercheuse associée à l’Université McGill, Canada, et membre collaboratrice à Hexagram. Elle est l’éditrice du volume: Media, Practice and Theory : tracking emergent thresholds of experience, une collection de 10 chapitres autour des concepts et pratiques de la corporéité, de l’articulation et des médias, qui sera publiée par Vernon Press au printemps 2022. Pour la thèse de doctorat De Brabandere a reçu le « Prix d’excellence en recherche » du ministère fédéral autrichien de l’éducation, des sciences et de la recherche, un prix décerné aux quarante meilleures thèses de doctorat de toute l’Autriche, dans toutes les disciplines. De Brabandere a publié de nombreux articles sur des sujets tels que l’affect, la pratique créative, la collaboration et les études médiatiques, et a présenté des conférences, des ateliers et des expositions sur ces sujets dans des lieux publics et privés à l’échelle internationale. En 2021, De Brabandere a présenté le court article «Machine-Generated Portraits as Impersonal Gestures» pour l’International Symposium on Electronic Art (ISEA): Why Sentience? en 2021. Les résultats présentés dans cette conférence seront publiés dans le texte expérimental «Co-composing the Perceptible across Affective, Painterly and Computational Generativities» pour le numéro spécial : Algo-rhythms, Kunstlicht Journal, Amsterdam, printemps 2022.

Conférence : Peindre des images générées par des machines ouvre-t-il un espace-temps de co-composition corporelle entre humains et machines ?

Cette conférence présente des résultats détaillant la perceptibilité émergente des images créées par le Generative Adversarial Network (GAN) du site ThisPersonDoesNotExist.com. Les images générées par la machine atteignent parfois la ressemblance photographique d’une personne, mais rendent également visibles les aspects informatiques qui proposent des organisations alternatives de forme et de fond, de surface et de substance, de matérialité et d’immatérialité. De plus, les images qui apparaissent initialement comme des objets signifiant le réel, à y regarder de près, n’ont pas d’origine référentielle unique mais s’organisent plutôt en d’étranges configurations qui traversent le photographique et le computationnel. À travers l’étude minutieuse que permet le processus de peinture de ces images, l’apparence de figuration référentielle dément les générativités alternées, où, par exemple, l’apparence de profondeur de champ ou de surexposition se révèle comme la substance des cheveux ou du tissu. Alors que les rendus GAN sont générés en quelques millisecondes, les peindre offre une temporalité élargie pour engager leur constitution hétérogène et transversale. Cela reconfigure à son tour le sens de la facticité (et les affects correspondants opposant les sujets aux objets) évoqué par l’instant photographique. Les résultats présentés dans cette conférence signalent ainsi des ouvertures pour engager et développer un sens ressenti de la co-composition avec l’image générée par la machine qui traverse l’humain et la machine.