Les intervenants

Jean Audouze


Biographie

Jean Audouze est astrophysicien et directeur de recherche émérite au CNRS, affecté à l’Institut d’Astrophysique de Paris (IAP). Ses recherches concernent la nucléosynthèse, l’évolution chimique des galaxies et la cosmologie. Il fut successivement directeur de l’IAP de 1978 à 1989, conseiller scientifique du président François Mitterrand de 1989 à 1993, président de l’Etablissement Public du Parc et de la Grande Halle de la Villette de 1993 à 1996, directeur du Palais de la découverte de 1998 à 2004, président du comité scientifique du Salon Européen de l’Innovation et de la Recherche de 2004 à 2009 et Président de la Commission Nationale Française pour l’UNESCO de 2010 à fin 2014. Par ailleurs, il enseigna l’astrophysique à l’Ecole Polytechnique de 1974 à 1989 et la mise en culture de la science de 1990 à 2008 à Sciences Po (Paris). Actuellement il est également scientifique associé au Théâtre de la Ville de Paris et il préside l’association « Prévenance – Apprenons à vivre ensemble ». Il est l’auteur, seul ou en collaboration de plus de 200 publications scientifiques et de plus de 20 ouvrages de vulgarisation scientifique

Conférence : Notre matière est-elle formée et structurée par hasard ? 

Tout ce qui est observable, nous compris, est constitué de matière dite atomique ou nucléaire. Un atome comprend un noyau de masse atomique A=Z+N, rassemblant Z protons (une particule de charge positive et de masse égale à 1,6×10-24g) et N neutrons (neutre électriquement et de même masse que le proton). Z électrons de charge négative orbitent autour de ce noyau (le nombre Z est dit le numéro atomique de l’atome et caractérise sa nature chimique –1 pour l’hydrogène, 6 pour le carbone, 26 pour le fer et 92 pour l’uranium. Alors que l’électron est une particule élémentaire, on sait depuis les années 1960 – 1970 que les protons sont formés de 2 quarks u de charge +2/3 et d’un quark d de charge -1/3 alors que les neutrons sont constitués de 1 u et 2 d. Le comportement de ces quarks et des gluons qui les « confinent » est régi par l’interaction nucléaire forte. La transformation d’un u en d (ou l’inverse) avec émission d’un électron (ou positon) et d’un neutrino (ou antineutrino) relève de l’interaction nucléaire faible. Ces deux interactions s’ajoutent à la gravité et l’électromagnétisme pour être l’ensemble des interactions fondamentales qui agissent sur la matière à toutes échelles. Cette structuration de la matière et son organisation à toutes échelles relèvent elles du hasard ?