Les intervenants

Christian Viviani


Biographie

Christian Viviani est Professeur émérite de l’Université de Caen-Normandie. Spécialiste du cinéma américain et de l’acteur. Il est coordinateur et rédacteur de la revue Positif. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont Ernst Lubitsch (avec N. T. Binh, 1992, prix du meilleur livre de cinéma 1992) et Le Magique et le Vrai, l’acteur de cinéma sujet et objet (prix du meilleur livre de cinéma 2015), en France. Il est contributeur à Home Is Where the Heart Is (sous la direction de Christine Gledhill, BFI, 1987, réédition 2002) et à Journeys of Desire (sous la direction de Ginette Vincendeau et Alastair Phillips, BF1, 2006) à l’étranger. Christian Viviani responsable de l’édition 2011 du Larousse du Cinéma traducteur de Acting in the Cinéma de James Naremore (Acteurs, le jeu de l’acteur au cinéma, P.U.R., 2014).

Conférence : Le mélodrame à l’italienne est-il le fait du hasard ? 

Le mélodrame est dans l’ADN de la culture italienne. Bien que présent dès les origines (le cinéma des dive, les péplums muets, les sérials d’Emilio Ghione), le mélodrame s’est développé notablement en parallèle avec le fait néoréaliste, dont il proposait souvent une version « grand public ». Entre 1945 et 1960, on a vu une prolifération de films mélodramatiques qui n’étaient guère des productions populaires à petit budget. Des cinéastes rares comme Michelangelo Antonioni ou Luchino Visconti y ont contribué, ainsi que des acteurs de prestige comme Lucia Bosè, Raf Vallone, Silvana Mangano ou Vittorio Gassman ou des écrivains de renom comme Alberto Moravia ou Pier Paolo Pasolini. S’y sont également révélés des réalisateurs singuliers comme Vittorio Cottafavi, Riccardo Freda ou, sans doute le maître du genre, Raffaello Matarazzo. Parmi les multiples formes cinématographiques du genre, l’italienne rejoint les formes latino-américaines ou hindi par la sollicitation sans alibi des coups du sort, des coups de théâtre, des surprises, des miracles, c’est à dire du hasard. L’étude de quelques formes de ce fatum constituera le fil rouge de la présente intervention.