Les intervenants

Thomas Boraud


Biographie

Thomas Boraud est docteur en médecine et en neuroscience. Il possède une expertise reconnue dans le contexte de la sélection de l’action, de la prise de décision et des processus d’apprentissage. Ses études s’appuient sur des enregistrements électrophysiologiques in vivo associés à une approche théoriques approfondie. Après un post-doc financé par une bourse Marie Curie à l’Université Hébraïque de Jérusalem, il a obtenu un poste de Chargé de Recherche au CNRS en 2001. Depuis, Thomas Boraud a publié plus de 80 articles dans des revues à comité de lecture. Au cours de cette période, il a supervisé le travail de 13 boursiers postdoctoraux et de 8 doctorants et plus de 20 étudiants de premier cycle. Thomas Boraud a obtenu un poste de Directeur de Recherche CNRS en 2008. Il a constitué sa propre équipe de recherche en 2011, avec 3 autres chercheurs seniors, 5 post-doctorants, 3 doctorants et 1 technicien. Cette équipe s’est agrandie en 2016 avec l’inclusion de 3 cliniciens travaillant sur la physiopathologie des fonctions exécutives. Outre ses fonctions scientifiques, Thomas Boraud est éditeur scientifique chez PLoS one et Frontier in Neurosciences. Il a été président du comité Parkinson de la Fondation de France (2009-2012) et a été élu président de l’International basal Ganglia Society pour 2017-2019. Le travail de Thomas Boraud a été reconnu par la Fondation pour la Recherche Médicale en 2010 (Prix Innovation) et par le CNRS (Prime d’Excellence Scientifique, 2010-2013). En 2015, il a publié « Matière à décision » qui a récemment été traduit en anglais sous le titre: « How my brain takes decision ».

Conférence : Notre cerveau décide-t-il à pile ou face ? 

Et si notre faculté à prendre des décisions relevait plus du hasard que d’un processus rationnel ? On a longtemps admis que, chez l’homme, la prise de décision résultait d’un processus cognitif et psychologique : l’esprit décide, le corps obéit. Or, le schéma est inverse : le mécanisme décisionnel est produit par la matière cérébrale. C’est un phénomène aléatoire qui résulte de processus de compétitions au sein d’un réseau dont l’architecture a peu évolué depuis les premiers vertébrés. L’extraordinaire développement du cortex, qui a rendu possible le développement de grandes capacités d’abstraction, n’a pas modifié la structure initiale du réseau de la décision : le processus conserve sa nature aléatoire, ce qui limite la capacité de l’homo sapiens à raisonner de façon rationnelle. Il en résulte que lorsqu’un individu pèse le pour et le contre, il ne fait ni plus ni moins que de s’en remettre au hasard de dés virtuels. Apprendre consiste dès lors à piper ces dés en sa faveur… Mais ce qui, selon des critères purement économiques, n’est qu’une rationalité limitée, est peut-être le prix à payer pour conserver la grande capacité d’adaptation, principale spécificité de l’espèce humaine.