Les intervenants

Brigitte Zanda


Biographie

Enseignant-chercheur à l’Institut de minéralogie, de physique des matériaux et de cosmochimie (IMPMC) du Muséum national d’Histoire naturelle et de l’Alliance Sorbonne Université, Brigitte Zanda est spécialiste des météorites. Ces fragments d’astéroïdes, de la Lune, de Mars et peut-être de noyaux cométaires, détachés de leurs corps parents par des impacts, arrivent sur Terre chargés d’informations sur la genèse et l’évolution des corps planétaires. Brigitte Zanda étudie les premiers instants du système solaire et la géologie des astéroïdes à travers les météorites primitives ainsi que la géologie de la planète Mars à partir des météorites martiennes. Elle est l’une des responsables des programmes FRIPON (pour Fireball recovery inter planetary observation network) et Vigie-Ciel, dont les objectifs principaux sont de surveiller le ciel pour traquer l’arrivée de nouvelles météorites et d’impliquer les publics dans leur recherche sur le terrain. Elle est vice-présidente de la Meteoritical Society, la société savante internationale qui réunit tous les experts et amateurs de météorites.

Conférence : Comment établir une chronologie à l’échelle des planètes ?

Le système solaire est vieux de plus de 4,5 milliards d’années. Comment l’étude des météorites nous a-t-elle permis de déterminer cet âge et de comprendre les premières étapes de la genèse des corps planétaires ? Comment pouvons-nous reconstituer la longue succession des évènements qui ont modelé les surfaces des corps rocheux, et leur ont conféré l’aspect que nous leur connaissons aujourd’hui ? Pour la Terre, les géologues ont su dès le XVIIème siècle établir des chronologies relatives. Celles-ci s’appuient sur le principe de la superposition dans le temps des dépôts sédimentaires, et sur la recherche d’une correspondance de ces dépôts d’un site à l’autre – notamment par l’observation des fossiles qui s’y trouvent. Ce n’est qu’avec la découverte de la radioactivité au début du 20ème siècle que les âges absolus de certaines de ces étapes successives ont pu être évalués. Les mêmes principes s’appliquent pour la datation des surfaces planétaires rocheuses : les abondances et les tailles des cratères d’impacts permettent de déterminer un âge relatif pour ces surfaces. Ces âges peuvent ensuite être calés grâce à la correspondance cratères / âge absolu qui a pu être établie avec la datation des échantillons Apollo rapportés de la Lune il y a exactement 50 ans.