Les intervenants

Frédéric Kaplan


Biographie

Frédéric Kaplan occupe la chaire de Digital Humanities à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) où il dirige le Digital Humanities Lab (DHLAB). Il mène des projets combinant la numérisation d’archives, la modélisation et la conception muséographique. Il travaille sur la Venice Time Machine, un projet international en collaboration avec l’université Ca’Foscari de Venise, ayant pour objectif de modéliser l’évolution et l’histoire de Venise sur une période de 1 000 ans. Diplômé de l’École nationale supérieure des télécommunications, il a effectué une thèse en intelligence artificielle à l’université Paris-6 sur la modélisation des dynamiques langagières. Il a ensuite travaillé 10 ans au Sony Computer Science Laboratory dans le domaine de la robotique, effectuant régulièrement des voyages au Japon pour collaborer avec les équipes qui développaient le robot AIBO. Il a ensuite travaillé pendant 6 ans dans l’unité de recherche pédagogique de l’EPFL, au Rolex Learning Center. Frédéric Kaplan est l’auteur de nombreux livres, d’une centaine de publications scientifiques et d’une dizaine de brevets. Ses travaux ont été présentés dans plusieurs musées, notamment au Centre Pompidou à Paris et au Museum of Modern Art à New-York. Frédéric Kaplan est aussi le fondateur de la société OZWE, une entreprise active dans le design et la production d’interfaces innovantes, de produits électroniques et de publications numériques.

Conférence : Y a-t-il assez d’informations sur le passé pour construire une machine à remonter le temps ?

Le consortium européen Time Machine va définir un programme détaillé pour concevoir et mettre en œuvre des technologies innovantes et avancées de numérisation et d’intelligence artificielle dans l’objectif de préserver et d’exploiter le patrimoine culturel de l’Europe, en le transformant en un système d’information ouvert et intelligent. À terme, cette infrastructure proposera une cartographie exhaustive de l’évolution sociale, culturelle et géographique de l’Europe. Comme l’explique Frédéric Kaplan, professeur en humanités numériques à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) et coordinateur du projet Time Machine, «le projet Time Machine est susceptible de devenir l’un des systèmes d’intelligence artificielle les plus avancés jamais créé, exploitant les données d’horizons géographiques et temporels plus larges ». Time Machine concevra des technologies avancées d’intelligence artificielle permettant d’extraire de vastes quantités d’informations issues de données historiques complexes. Cela permettra d’exploiter et de croiser des données historiques hétérogènes (manuscrits médiévaux, objets historiques, images de smartphones, données satellitaires, etc.) qui constitueront un large socle de connaissances utilisables pour créer des applications et des services innovants. Véritable levier, Time Machine fera émerger de nouvelles professions, services et produits dans tous les secteurs : éducation, tourisme intelligent, industries créatives, etc. Time Machine est l’opportunité qui favorisera ainsi le positionnement de l’Europe sur l’échiquier mondial de l’intelligence artificielle.