Les intervenants

Purificación López-García


Biographie

En étudiant la diversité et l’évolution microbiennes, Purificación López-García s’efforce d’enrichir nos connaissances sur l’évolution de la vie sur Terre. Après un passage par l’université d’Alicante en Espagne, elle rejoint en 2002 le laboratoire Écologie, systématique et évolution d’Orsay en tant que chargée de recherche. En combinant des approches moléculaires à haut débit et l’exploration de milieux souvent extrêmes (océans profonds, lacs alcalins, déserts, écosystèmes dépourvus d’oxygène…), ses recherches permettent la découverte de nouvelles lignées de micro-organismes, tant procaryotes qu’eucaryotes. Promue directrice de recherche en 2007, Purificación est également membre associée de l’Académie royale des sciences et des arts de Belgique. En 2012, elle obtient une bourse ERC Advanced Grant pour le projet ProtistWorld portant sur l’évolution des micro-organismes eucaryotes des milieux très pauvres en oxygène. En 2016, elle explore avec son équipe le site hydrothermal de Dallol en Éthiopie, à la recherche des limites de la vie dans un environnement comptant parmi les plus inhospitaliers de la planète.

Conférence : Peut-on déchiffrer l’origine de la vie ?

Longtemps inaccessible à l’étude scientifique, la question de l’origine de la vie a été historiquement monopolisée par les différentes religions, qui proposent des réponses fondées sur la foi. L’étude scientifique, c’est-à-dire la recherche des causes naturelles, sur l’origine de la vie ne commence véritablement qu’à partir du milieu du XIXème siècle. À cette époque, Louis Pasteur a réfuté l’idée de la génération spontanée (que la vie peut apparaître à tout moment) et Charles Darwin a publié son œuvre révolutionnaire L’origine des espèces, où il propose un mécanisme original, la sélection naturelle, pour expliquer la transformation des espèces. Suivant son raisonnement jusqu’aux conclusions ultimes, si toutes les espèces résultent de la transformation d’espèces précédentes, elles doivent descendre in fine d’une espèce ultime… En même temps, les progrès en biochimie, avec les premières synthèses des composés organiques en laboratoire, ouvrent la porte aux premiers scénarios scientifiques sur l’origine de la vie. Lors du XXème siècle, les avancées scientifiques ont été immenses ; du développement de la biologie moléculaire à l’exploration spatiale et chimique de l’univers. À l’aube du XXIème siècle, que sait-on sur l’origine de la vie ? On peut placer maintenant la transition non-vivant/vivant dans un contexte réaliste et proposer des hypothèses de plus en plus affinées.