Les intervenants

Jean-Pierre Haigneré


Biographie

Sélectionné en tant que spationaute par le Centre national d’études spatiales (CNES) en 1985, Jean-Pierre Haigneré a supervisé la division Vols habités au sein de la Direction Hermès et vols habités de 1986 à 1989. Il a participé aux études préliminaires de l’avion spatial Hermès. En décembre 1990, il est doublure de Michel Tognini pour le vol spatial franco-russe Antarès et suit pour cela un entraînement à la Cité des étoiles (Moscou). Jean-Pierre Haigneré est sélectionné en 1998 en tant que membre du corps européen des astronautes de l’Agence spatiale européenne (ESA) ; pour le CNES, il devient spationaute expérimentateur et ingénieur de bord de l’équipage titulaire désigné pour la mission franco-russe Perseus à bord de la station spatiale Mir du 22 février au 28 août 1999. Cette mission de longue durée (186 jours) a été l’occasion d’une sortie extravéhiculaire. À l’issue de ce vol, Jean-Pierre Haigneré rejoint le Centre des astronautes européens à Cologne en Allemagne en tant que chef des astronautes de l’ESA.

Conférence : L’astronaute peut-il défier le temps ?

Le compte à rebours démarre très tôt. Au début des sélections pour devenir astronaute, plus tôt même, dès lors que l’idée d’un possible voyage hors de l’atmosphère traverse l’esprit du candidat. Tout s’enchaîne alors, étape par étape, succès après succès, jusqu’à l’ultime consécration où le prétendant fait partie de l’équipe, celle qui rassemble des êtres humains hors du commun, prêts à suivre l’entraînement pour une mission spatiale. De nombreux mois de préparation intensive, au programme minutieusement concocté, séparent encore le futur héros du départ. Il doit chaque jour tenir la cadence et même progresser. À sa mise en quarantaine, plus que quelques heures le séparent du décollage. Sur la rampe de lancement, recroquevillé dans son siège, il sera propulsé dans l’espace dans le délai imposé par la procédure de mise à feu. En moins de neuf minutes, il se déplacera à la vitesse orbitale de 28 000 km/h et effectuera 16 fois le tour du monde chaque jour qui passe. Sa véritable mission vient juste de démarrer. Qu’il s’agisse de veiller au bon fonctionnement des instruments, de les réparer, de mener à bien des expériences scientifiques, de communiquer avec le sol, d’échanger avec ses coéquipiers, de se déplacer, de faire du sport, de dormir ou de se nourrir, l’homme dans l’espace évolue à un certain rythme, le sien et celui qui lui est imposé. Même s’il est très occupé, son retour sur Terre, près de ceux qu’il aime peut parfois lui sembler lointain. À chacune de ces étapes, auxquelles l’on pourrait ajouter une sortie extravéhiculaire ou le trajet du retour, l’astronaute peut-il défier le temps ?