Les intervenants

Claudie Haigneré


Biographie

Claudie Haigneré fait des études de médecine à Dijon puis à Paris. Elle se spécialise en médecine du sport, de l’aéronautique et en rhumatologie. En 1992, elle obtient un doctorat en neurosciences. Claudie Haigneré débute sa carrière en 1985 en tant que médecin rhumatologue à l’hôpital Cochin à Paris, puis devient chercheur au laboratoire neurosensoriel du Centre national de la recherche scientifique (CNRS). En 1985, Claudie est sélectionnée comme candidate astronaute par le Centre national d’études spatiales (CNES) où elle deviendra responsable de la médecine spatiale. En 1992, elle débute son entraînement à la Cité des étoiles, à Moscou. En 1996, elle passe avec succès la sélection des astronautes pour participer à la mission franco-russe Cassiopée à bord de Mir. Claudie Haigneré est la première femme française à aller dans l’espace à l’occasion de cette mission de 16 jours. En 1999, Claudie intègre le corps des astronautes européens. En 2001, elle effectue un second vol, cette fois à bord de la Station spatiale internationale. De 2002 à 2004, Claudie Haigneré est nommée Ministre déléguée de la recherche et de la technologie. Elle occupe ensuite le poste de Ministre déléguée des affaires européennes. De 2009 à 2015, Claudie Haigneré est Présidente d’Universcience, établissement public issu du rapprochement entre le Palais de la découverte et de la Cité des sciences et de l’industrie. Depuis 2015, Claudie est de retour à l’Agence spatiale européenne (ESA) où elle est conseillère auprès du directeur général.

Conférence : L’astronaute peut-il défier le temps ?

Le compte à rebours démarre très tôt. Au début des sélections pour devenir astronaute, plus tôt même, dès lors que l’idée d’un possible voyage hors de l’atmosphère traverse l’esprit du candidat. Tout s’enchaîne alors, étape par étape, succès après succès, jusqu’à l’ultime consécration où le prétendant fait partie de l’équipe, celle qui rassemble des êtres humains hors du commun, prêts à suivre l’entraînement pour une mission spatiale. De nombreux mois de préparation intensive, au programme minutieusement concocté, séparent encore le futur héros du départ. Il doit chaque jour tenir la cadence et même progresser. À sa mise en quarantaine, plus que quelques heures le séparent du décollage. Sur la rampe de lancement, recroquevillé dans son siège, il sera propulsé dans l’espace dans le délai imposé par la procédure de mise à feu. En moins de neuf minutes, il se déplacera à la vitesse orbitale de 28 000 km/h et effectuera 16 fois le tour du monde chaque jour qui passe. Sa véritable mission vient juste de démarrer. Qu’il s’agisse de veiller au bon fonctionnement des instruments, de les réparer, de mener à bien des expériences scientifiques, de communiquer avec le sol, d’échanger avec ses coéquipiers, de se déplacer, de faire du sport, de dormir ou de se nourrir, l’homme dans l’espace évolue à un certain rythme, le sien et celui qui lui est imposé. Même s’il est très occupé, son retour sur Terre, près de ceux qu’il aime peut parfois lui sembler lointain. À chacune de ces étapes, auxquelles l’on pourrait ajouter une sortie extravéhiculaire ou le trajet du retour, l’astronaute peut-il défier le temps ?