Chercheur au CNRS depuis 2013, Clément Lacroûte est membre de l’équipe Oscillateurs, Horloges, Métrologie et Systèmes du département Temps-Fréquence de l’institut FEMTO-ST à Besançon. Il s’intéresse dès son doctorat à l’interaction lumière-matière, à la métrologie temps-fréquence et aux horloges atomiques. Ses travaux portent sur la réalisation et la caractérisation de références optiques ultra-stables, et en particulier sur le développement d’une horloge atomique à ion Ytterbium. Ces thématiques se situent à la croisée de l’optique, de l’électronique, de la physique atomique et du traitement du signal. L’alliance de la rigueur métrologique et des atomes refroidis par laser est intéressante à la fois pour la physique fondamentale et pour ses applications techniques, dont le géo-positionnement par satellite est la plus connue.
Nous ne prêtons qu’une attention distraite aux nombreuses horloges qui nous entourent. Pourtant, une quantité impressionnante de dispositifs affichent l’heure qui rythme notre quotidien : téléphones portables, ordinateurs, signaux radiophoniques et télévisuels, GPS, fours à micro-onde et radio-réveils. Derrière ces chiffres en apparence neutres qui nous donnent à tous la même heure se cache un formidable effort combinant savoir-faire technique et théorique pour diffuser le temps des horloges atomiques. La seconde est en effet liée, depuis 1967, à l’atome de Césium. Cette même année, Guy Debord, dans son ouvrage La Société du Spectacle, définit le temps spectaculaire, celui *« dont tous les segments doivent prouver sur le chronomètre leur seule égalité quantitative » *. Quels liens peut-on tisser entre le temps atomique et le temps spectaculaire ?