Les intervenants

Claude Gronfier


Biographie

Claude Gronfier est neurobiologiste, spécialiste des rythmes biologiques et du sommeil. Après un doctorat en neurosciences à l’université de Strasbourg, il a rejoint Chuck Czeisler à la Harvard Medical School pour y étudier les conséquences des vols spatiaux sur les rythmes biologiques. Sa recherche au Centre de recherche en neurosciences de Lyon de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) se consacre à l’étude des mécanismes impliqués dans la synchronisation de l’horloge circadienne, les effets de la lumière nocturne, et la mise au point de stratégies photiques pour le traitement des troubles du travail posté, du décalage horaire, de l’humeur et de certaines pathologies. Claude Gronfier est vice-président de la Société́ francophone de chronobiologie et membre du conseil scientifique de la Société́ de physiologie. Il a présidé́ le récent rapport de l’ Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) sur Les effets sanitaires du travail de nuit (2016). Il est co-auteur de plusieurs ouvrages et chapitres d’ouvrages scientifiques et grand public (Les mécanismes du sommeil, Le Pommier, 2013, En finir avec le blues de l’hiver, Marabout, 2014), de rapports d’expertise et de consultations pour le Ministère de la santé et le Ministère du travail, la Haute autorité́ de santé, et il est auteur de plus de 60 articles scientifiques dans des revues internationales.

Conférence : Faut-il dormir la nuit et voir la lumière le jour ?

Des rythmes de 24 heures sont observés chez la plupart des espèces, depuis les unicellulaires jusqu’à l’Homme. Le sommeil, les performances cognitives, les secrétions hormonales, la température corporelle, la division cellulaire et la réparation de l’ADN sont sous le contrôle d’une horloge biologique circadienne (qui gouverne des rythmes proches de 24h). L’étude de ces rythmes s’appelle la chronobiologie, et ses trois pionniers ont été récompensés du prix Nobel de médecine et de physiologie en 2017. La lumière est le plus puissant synchroniseur de l’horloge biologique à la journée de 24 heures ; l’hygiène lumineuse est donc capitale. Dans des conditions lumineuses inadaptées, on observe un déficit de la synchronisation de l’horloge circadienne, qui se traduit généralement par l’altération de nombreuses fonctions (hormones, température centrale, système cardiovasculaire, système immunologique), la dégradation de processus neurocognitifs (performances cognitives, mémoire) et la perturbation du sommeil et de la vigilance. Le travail de nuit, et le retard de l’endormissement observé en particulier chez l’adolescent et le jeune adulte, sont les situations les plus fréquentes de désynchronisation circadienne. Elles peuvent affecter sévèrement la santé.