Intervenants

 

4 décembre 2025

09:00 – 09:45
Amphi Grand Kursaal

Gaetano Mileti

Gaetano Mileti a obtenu son diplôme en physique à l’EPFL (Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, Suisse) en 1990 et son doctorat à l’Université de Neuchâtel en 1995. Il a ensuite passé deux ans au National Institute of Standards and Technology (NIST), à Boulder (USA), en tant que «guest researcher». De retour à l’Observatoire Cantonal de Neuchâtel, il a constitué son propre groupe de recherche en 2001. Co-fondateur, en 2007, du Laboratoire Temps-Fréquence (LTF), il est professeur de physique à l’Université de Neuchâtel. Ses recherches concernent la spectroscopie atomique, les lasers stabilisés et les étalons de fréquence. Il a participé au développement d’horloges au Rubidium pour applications spatiales (utilisées par exemple dans le système européen de positionnement et de navigation par satellite Galileo) et industrielles, et à la réalisation de l’étalon primaire suisse. Il est conseiller pour l’Agence Spatiale Européenne au sein du GSAC (Global Navigation Satellite System Science Advisory Committee) et membre de la «Task Force» sur la redéfinition de la seconde au sein du BIPM (Bureau International des Poids et Mesures).

 

Quelle heure sera-t-il ?

Les horloges ont pris de multiples formes au cours des siècles. Basées sur des mécanismes parfois très différents, leur précision n’a cessé de s’améliorer, suivant le progrès de nos connaissances et de nos savoir-faire. La définition même de l’heure exacte a évolué. Comme les calendriers, elle a constitué l’objet de nombreuses négociations, qui se déroulent encore aujourd’hui. Jusqu’en 1967, les phénomènes de référence étaient gouvernés par les lois de la mécanique «classique»: rotation de la Terre sur elle-même, ou rotation de la Terre autour du Soleil. Les instruments pour mesurer ce temps-là étaient des lunettes pointant vers des objets célestes lointains. On peut dire que l’heure exacte était définie par l’infiniment grand. C’était «l’heure des étoiles». Puis, la référence a changé, de même que les phénomènes et les lois physiques qui les décrivent. L’atome a en quelques sortes remplacé la Terre, alors que la mécanique «quantique» s’est imposée comme cadre théorique. De nouvelles limites de stabilité ont ainsi été franchies dans la mesure du temps. Son unité fondamentale, la seconde, a même été redéfinie. L’heure exacte est devenue l’heure de l’infiniment petit, «l’heure des atomes» de Césium. Mais ses jours sont peut-être comptés…