Aideen Halleman
Aideen Halleman
Directrice générale du Hangar Y
Aideen Halleman, directrice générale du Hangar Y, travaille depuis plus de 15 ans dans des institutions culturelles telles que la Cité de l’architecture, la Fondation Cartier ou encore la Gaîté Lyrique. Cette expérience, entre secteur public et secteur privé, dans des lieux portés vers la création et l'émergence de nouvelles idées, lui permet de porter un regard pluridimensionnel et stratégique sur l’ouverture d’un nouveau site.
Au printemps 2023, le Hangar Y (r)ouvrira, après des décennies de fermeture, à un large public. Ce lieu, connu des Meudonnais, reste entouré d'une aura de mystère, liée aux décennies de fermeture et de dégradation du site. En vue de l'ouverture, les questions qui se posent sont les suivantes : Quel projet donner à un ancien hangar à dirigeables, qui porte une histoire féconde mais mal connue ? Comment construire un lieu destiné à accueillir du public mais aussi des entreprises ? Quels objectifs suivre, avec quel modèle financier, et surtout quelle(s) identité(s) donner à ce lieu ? Au cours de la conférence, nous discuterons des étapes nécessaires de déconstruction/(re)construction d’un lieu à vocation mixte, des réflexions propres à la situation post-pandémie et au contexte culturel et événementiel en Ile-de-France. Nous échangerons également sur la construction ex-nihilo d’une équipe et d’une dynamique propre, avec tous les enjeux humains que cela pose.
Alain Riazuelo
Alain Riazuelo
Astrophysicien
Alain Riazuelo est chargé de recherches au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) en poste à l’Institut d’astrophysique de Paris. Ses recherches portent sur la formation des grandes structures, la topologie de l’Univers et les trous noirs. Auteur de plusieurs livres et d’un documentaire, il est également très impliqué dans les activités de médiation.
Nombre de grandes questions fondamentales ont été abordés par les penseurs, philosophes ou les religieux bien avant que la science ne soit capable d’y apporter des réponses. Avant l’irruption de la science dans tel ou tel domaine de réflexion, le champ des possibles y apparaît illimité : tout le monde est libre de proposer un récit, cohérent en apparence, qui portera, au choix, sur la création de la Terre, l’origine de l’Univers ou l’apparition de la vie. Puis vient un moment où la science est suffisamment mûre pour s’emparer de ce sujet. Elle opère alors, souvent rapidement, une réduction drastique de l’espace des possibles, au grand dam parfois de ceux qui espéraient au contraire qu’elle conforterait leur vision du monde. Par sa capacité à construire une représentation objective du réel, la science va donc, dans un premier temps, désenchanter le monde. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Car vient ensuite le réenchantement du monde : une fois le sujet bien cerné, la recherche scientifique va en permettre une description avec un degré de détail qui va bien au-delà que tout ce que les gens avaient pu imaginer, et elle se montre capable d’en révéler une cohérence et une richesse aussi remarquables qu'insoupçonnées.
Alexandra Houssaye
Alexandra Houssaye
Paléontologue
Alexandra Houssaye est directrice de recherches CNRS au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris. Elle est spécialiste de l'adaptation fonctionnelle de l'os, aux niveaux externe (morphologie) et interne (microanatomie), en trois dimensions. En tant que paléontologue, elle travaille à comprendre les relations forme-fonction au sein des espèces modernes afin de faire des inférences paléoécologiques solides sur des formes éteintes et expliquer les changements adaptatifs tout au long de l'histoire évolutive des amniotes (mammifères et reptiles).
L'os s'adapte aux contraintes mécaniques appliquées au squelette au cours de la vie des vertébrés. Durant des centaines de millions d'années, le squelette s'est ainsi adapté à un large éventail de contraintes évoluant au fil du temps. A l'échelle de l'évolution, cela se matérialise par une structure des os, tant au niveau de leur forme que de leur architecture interne, qui s’accorde avec le mode de vie des organismes. L'os est donc porteur d'un signal fort lié aux fonctions qu'il doit assurer. L'os apparaît donc comme un outil puissant et prometteur pour la bioinspiration dans différents domaines, dont la construction. Et en particulier pour les questions liées au support. Une meilleure compréhension des adaptations du squelette à un poids massif pourrait nous permettre de nous en inspirer pour construire des structures plus résistantes avec une quantité minimale de matériau. Or, si les quadrupèdes terrestres géants sont peu nombreux dans la faune actuelle, ils sont beaucoup plus nombreux dans la faune fossile, et la prise en compte et l'étude de cette diversité actuelle et fossile pourraient nous permettre de faire de grandes avancées dans la conception bioinspirée.
Alexis Paillet
Alexis Paillet
Ingénieur de recherche dans le spatial
Fort d’un parcours académique universitaire et d’ingénierie dans le domaine du spatial et de la planétologie Alexis Paillet a rejoint l’agence spatiale française il y a seize ans pour travailler dans le développement, l’assemblage et les essais d’instruments spatiaux destinés notamment pour exploration de la planète Mars (ChemCam iinstrument franco-américain embarqué sur le rover Curiosity et SEIS (Seismic Experiment for Interior Structure) sismomètre et principal instrument scientifique à bord de l'atterrisseur martien InSight). Depuis 2 ans, Alexis est chef de projet du spaceship FR, qui a pour vocation de préparer l’exploration spatiale humaine et robotique, en validant les technologies françaises sur Terre, les déployer sur des bases de test afin de débuter l’exploration de la Lune et d’exporter le modèle sur la planète Mars.
Le retour sur la Lune organisé pour y établir une présence permanente : beaucoup d’agences spatiales se préparent à cette nouvelle phase de l’exploration spatiale, y compris l’ESA (European Space Agency) et le CNES (Centre National d’Etudes Spatiales, l’agence spatiale française). Pour préparer aujourd’hui la base spatiale de demain, le projet Spaceship FR réunit les technologies, les compétences et crée les réseaux nécessaires avec des partenaires des domaines du spatial et non-spatial. Les besoins humains essentiels sont une constante à prendre en compte dans les habitats où qu’ils soient situés. Un être humain doit manger, boire, respirer, dormir et éliminer ses déchets organiques. Un habitat lunaire permanent doit consommer le moins de ressources possible et satisfaire aussi sécurité et confort. Dans l’ISS, les astronautes changent de vêtements tous les trois jours grâce à un approvisionnement régulier depuis la Terre. Pour l’exploration spatiale lointaine, il est envisageable de fabriquer et recycler des vêtements en bioplastiques. Il faudra peut-être inventer et produire une matière anti-odeur, anti bactérien et agréable à porter. Le maintien en bonne santé implique d’assurer la propreté de l’habitat. Des locaux étanches favorisent la condensation sur des surfaces peu accessibles au nettoyage et des colonies de moisissures et de bactéries se développent. Des surfaces hydrophobes et autonettoyantes pourraient palier à ce problème. Spaceship imagine ces futurs habitats lunaires et martiens. Il reste encore beaucoup de recherches et de développements à initier pour imaginer pour des dizaines d’années, à partir de 2030.
Anatole Khelif
Anatole Khelif
Mathématicien
Anatole Khelif est enseignant-chercheur, maître de conférences, spécialiste de la logique mathématique. C'est un ancien élève de l'École normale supérieure, rue d'Ulm. Il anime depuis plusieurs années un séminaire de logique catégorique. Pour lui, la logique essaie de décrire de façon très schématique comment notre cerveau fonctionne.
A propos de l’intelligence artificielle Roman Ikonicoff évoquait le « mur de Gödel » auquel se heurterait l’évolution de l’intelligence artificielle. Dans son livre « The Shadows of the Mind » Roger Penrose utilise ce type d’argumentation pour élaborer une théorie non algorithmique de la conscience. Les arguments ne sont en fait pas très éloignés des « preuves ontologiques » de l’existence de Dieu. Le théorème de Gödel nous dit en gros que tout système d’axiomes formels contenant l’arithmétique, génère des propositions indécidables et même ne peut démontrer sa propre consistance. Pour montrer la consistance d’un système on est obligé à chaque fois de passer à un système d’axiomes plus fort. Plutôt qu’un « mur de Gödel » je vois plutôt un mirage de Gödel où à chaque fois qu’on a l’impression que l’I.A s’approche de l’intelligence humaine cettre dernière s’éloigne. Peut-on « tout décider » de manière empirique et/ou algorithmique en rejetant les axiomes dès qu’ils mènent à une contradiction, pour avoir une notion de « vérité » associée à la non contradiction ? Nous verrons que même si on fait cela, on obtiendra en fait un système « presque » contradictoire.
Anne Beyaert-Geslin
Anne Beyaert-Geslin
Professeur de sémiotique
Anne Beyaert-Geslin est professeur de sémiotique (Sciences de l’information et de la communication) à l’université Bordeaux Montaigne. Elle est présidente de l’Association française de sémiotique (AFS) et vice-présidente de l’Association internationale de sémiotique visuelle (AISV). Qualifiée en 7è, 71è et 18è sections du Conseil national des universités, elle a dirigé le CeReS (EA 3638-Centre de recherches sémiotiques) à l’université de Limoges et le laboratoire MICA (EA4426-Médiations, information, communication, arts) à l’université Bordeaux Montaigne. Elle est actuellement responsable de l’axe IDEM (Images, design, espaces, médiations) du laboratoire MICA et responsable du Master Sémiologie et communication : Transitions des mondes. Elle a coordonné 22 dossiers et ouvrages collectifs, publié 160 articles et chapitres ainsi que 5 ouvrages : L’image préoccupée, Hermès-Lavoisier, 2009 ; Sémiotique du design, PUF, 2012 (Semiotica del design, ETS, 2017) ; Sémiotique des objets. La matière du temps, Presses de l’université de Liège, 2015 ; Sémiotique du portrait. De Dibutade au selfie, De Boeck, 2017 ; L’Invention de l’Autre. Le Juif, le Noir, le paysan, l’Alien, Garnier, 2021.
La représentation des insectes pose dès l’abord un problème, lié à leur format : ils comptent parmi les plus petits de tous les animaux. A cette difficulté s’ajoute le fait qu’ils ne se déplacent pas comme nous, mais rampent, grimpent ou volent. Tout ce que nous ne savons pas faire. S’ils n’ont pas ignoré les insectes, les arts plastiques les ont toujours saisis alors qu’ils entrent en relation avec notre monde humain, à notre hauteur. Ils symbolisent alors nos valeurs. La communication se concentrera sur quelques insectes mis en vedette par l’art occidental, la mouche et le papillon, pour reconstituer la stratégie qui assure leur représentation et, à travers les équivalences symboliques ainsi offertes, restitue nos systèmes de valeurs.
Anne-Flore Lewi
Anne-Flore Lewi
Spécialiste en marketing digital
Consultante Marketing et spécialiste en marketing digital, Anne-Flore Lewi accompagne Timeworld depuis 2019. En charge de la stratégie digitale et des partenariats marketing, elle orchestre les opérations marketing et communication du congrès tout au long de l’année.
Anne Odru
Anne Odru
Journaliste Reporter
Curieuse et passionnée par les rencontres, Anne a su faire de son caractère une force pour son métier. Prédestinée à évoluer dans les sciences, elle commence un cursus dans la biologie à l'université de Jussieu où elle découvre une filière spécialisée dans le journalisme scientifique. Raconter des histoires pour les faire partager devient alors une priorité. Elle décide ensuite de se lancer dans des études de journalisme plus générales avec un diplôme spécialisé dans le domaine de l'audiovisuel. Tous les sujets l'attirent même si elle évolue principalement dans le milieu du sport (à l'Équipe TV) où elle traite également beaucoup des sujets dérivés (économie, politique, santé…). Aujourd'hui, elle travaille en tant qu'indépendante et apprécie de pouvoir accepter des missions dans tous les domaines (sport, société, sciences...) pour enrichir encore plus son expérience. Elle adore voyager et a la chance de parcourir le monde dans son métier afin de faire connaître le plus d'aventures et d'histoires possible à qui voudra bien la lire ou regarder ses images.
Antoine Genitrini
Antoine Genitrini
Maître de conférences en informatique
Antoine Genitrini est maître de conférences en informatique à Sorbonne Université au sein du LIP6. Suite à des études à l'interface entre mathématiques et informatique, il s'intègre dans la communauté internationale de chercheurs qui développent des analyses quantitatives d'algorithmes et de structures de données. Depuis sa thèse il étudie en particulier des structures de données liées à la logique booléennes mais également la théorie informatique de la concurrence à travers une approche combinatoire et quantitative de ses propriétés. Son champ de recherche multidisciplinaire, dans le contexte théorique d'objets issus de l'informatique lui permet de nombreuses collaborations avec des chercheurs de divers horizons, aussi bien des mathématiques que de l'informatique.
À travers cet exposé, nous allons retracer l'histoire de la coloration de cartes planes. La question consiste à déterminer le nombre minimum de couleurs nécessaires pour colorer les régions de n'importe quelle carte plane de telle sorte que des régions limitrophes aient des couleurs différentes. Le problème est énoncé formellement au milieu du 19ème siècle lors d'une correspondance entre Augustus de Morgan et Sir Willian Rowan Hamilton. Les tentatives de preuves mathématiques se succèdent pendant plus d'une centaine d'années à travers le monde. Dans les années 1970's, alors que les mathématiciens ont réussi à résoudre le problème pour la plupart des cartes, il reste environ 1500 configurations qui ne vérifient pas les hypothèses permettant de conclure leur coloration. C'est alors que Appel et Haken décident de traiter le problème, de façon informatique, à l'aide d'une étude exhaustive de ces dernières configurations. Leur publication de 1976 finalisant la preuve complète du théorème des quatre couleurs n'est pourtant pas accueillie avec enthousiasme par les chercheurs du domaine, en raison de l'approche qu'ils ont suivie.
Anzar Khaliq
Anzar Khaliq
Physicien expérimental
Anzar Khaliq est un physicien expérimental, un chercheur en conception et un pédagogue, titulaire d'un doctorat en chimie physique de la Sorbonne. Il est membre fondateur du corps enseignant de l'université Habib, la première université libérale d'arts et de sciences de son genre à Karachi, au Pakistan, où il occupe actuellement le poste de doyen associé de l'enseignement et de l'apprentissage. Il est le directeur fondateur du Centre pour la transdisciplinarité, la conception et l'innovation et a précédemment occupé le poste de directeur des sciences intégrées et des mathématiques, ainsi que celui de doyen adjoint de l'école des sciences et de l'ingénierie. Il est également le fondateur du Life Design Program de l'université Habib et propose actuellement plusieurs cours de base dans le domaine de la recherche en design, des méthodes scientifiques et de l'énergie. Son travail le plus récent se situe à l'intersection du design et de la pédagogie, où il utilise une approche de conception centrée sur l'humain pour repenser les expériences pédagogiques afin de créer des cadres d'apprentissage plus inclusifs, plus inspirants et plus efficaces, conçus en fonction des besoins d'apprentissage changeants de notre époque.
Au cours des dernières décennies, notre monde a connu des changements spectaculaires qui ont eu un impact sur toutes nos expériences de vie. Nos comportements sociaux, nos modes d'apprentissage, l'accès à la connaissance, les relations avec les autres espèces et la planète ; rien de tout cela n'est identique si on le compare au début du siècle. Comment construire des connaissances et résoudre des problèmes qui répondent à ce changement ? Comment transcender nos préjugés et rompre avec les cloisonnements disciplinaires ? Est-il nécessaire de se mettre dans des chaussures multiples et d'encourager la diversité de pensée ? Existe-t-il un moyen systématique d'apprendre de la vie des gens qui nous entourent et de concevoir des expériences qui répondent vraiment à leurs besoins ?
Araceli Lopez-Martens
Araceli Lopez-Martens
Physicienne nucléaire
Après une licence de Physique et de Russe à l’Université du Sussex (Royaume-Uni), Araceli Lopez-Martens a fait une première année d’études doctorales en préparant le DEA « Champs Particules Matière » à l’Université Paris Sud puis un doctorat en physique nucléaire au CSNSM sur l'étude des phénomènes de haut spin et en particulier sur la superdéformation nucléaire. Après un contrat postdoctoral à l'Institut Niels Bohr de Copenhague (Danemark), Araceli a débuté sa carrière au CNRS au IReS (désormais IPHC) de Strasbourg et travaillé sur les manifestations du chaos dans les noyaux avec le détecteur européen de rayons gamma Euroball. Après le démantèlement d'Euroball en 2003 et de retour au CSNSM, elle a développé des algorithmes de « tracking » gamma pour l'Advanced GAmma-ray Tracking Array (AGATA) et s'est intéressée à la structure et à la dynamique des noyaux superlourds, qu'elle étudie maintenant principalement au Laboratoire Flerov des Réactions Nucléaires (Russie), mais aussi à l'Université de Jyväskylä (Finlande) et bientôt au GANIL auprès du Super Séparateur Spectromètre (S3). Araceli est actuellement directrice de recherche au CNRS au Laboratoire de Physique des 2 Infinis Irène Joliot Curie d’Orsay.
La physique nucléaire a pour d’étudier, de comprendre et prédire les propriétés du noyau atomique. Le noyau atomique n’est pas visible à l’oeil nu, ni même au microscope, le plus puissant soit-il. Il est cependant à l’origine de plus de 99% de la masse des atomes et ses propriétés sont à l’origine de la plupart des éléments dans l’univers, de ~70% de l’électricité en France et de la lumière du jour. Elles sont même responsables de la vie sur terre ! En retraçant l’évolution de nos connaissances en physique nucléaire depuis la naissance de la discipline en 1911 jusqu’à aujourd’hui, nous pourrons juger ensemble si la réponse au titre de cet exposé est oui, non ou peut-être.
Ariles Remaki
Ariles Remaki
Doctorant en histoire et philosophie des sciences
Ariles Remaki est doctorant en histoire et philosophie des sciences au laboratoire Sphère (Université de Paris). Diplômé d’un master de mathématiques avancées à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon, dans le domaine des probabilités, il a débuté une thèse en 2017 sur le statut épistémologique de la combinatoire au sein de l’œuvre du philosophe allemand G.W. Leibniz. Il s’intéresse notamment aux questions qui touchent aux méthodes de découvertes et au rôle explicatif de l’induction dans le domaine des combinaisons.
Armance Quéro
Armance Quéro
Violoncelliste
Armance Quéro est violoncelliste co-soliste de l’orchestre de l’Opéra de Marseille depuis juin 2019. Elle est la marraine de «Musiques en Montravel», festival crée à l’été 2021 dans le Périgord pourpre. Aussi bien soliste que chambriste, elle enregistre un disque en sonate "Jeux à la française" avec le pianiste Joseph Birnbaum, paru en 2017 chez Etcetera records et salué par la critique. Elle fait partie de plusieurs ensembles et a joué aux côtés de Svetlin Roussev, Alexander Paley, Sébastien Vichard, Nicolas Dautricourt, Sonia Wider-Atherton… Lors du festival de Colmar 2017 elle joue en soliste sous la direction de Frank Braley avec l'orchestre de chambre de Wallonie de Bruxelles. Curieuse par nature, elle fait aussi bien de la musique contemporaine (création à l’Ircam de Mosaïque, pièce pour violoncelle et électronique de M. Stanczyk) que des projets plus atypiques (elle participe notamment à la tournée de Lambert Wilson chante Montand). Elle fait partie du quatuor de violoncelles « les Serioso Celli », avec qui elle se produit fréquemment. Après des études au Conservatoire de Paris avec Roland Pidoux et Xavier Phillips en 2012, elle suit les cours de Miklos Pérenyi à la Liszt Académie de Budapest puis intègre la Classe d’Excellence de Gautier Capuçon à la Fondation Vuitton à Paris. Elle s’est déjà distinguée dans plusieurs concours internationaux, notamment en remportant en 2010, le 3ème Prix au Concours International de Belgrade. Elle est lauréate de la Société Générale, de l’Adami et de la Fondation de France.
Arnaud Gallant
Arnaud Gallant
Doctorant en physique des plasmas
Arnaud est doctorant CNRS en physique des plasmas au laboratoire EM2C de l'école CentraleSupélec. Sa recherche porte sur une technique de dissociation énergétiquement sobre du diazote par des plasmas. La réalité de son travail est partagée entre des expériences, notamment d'optique (spectroscopie, laser) et l'utilisation de code pour interpréter ses résultats. Arnaud est aussi bénévole dans plusieurs associations sur des thématiques qui lui tiennent à cœur : aider les jeunes chercheurs à bâtir leur carrière avec Careers and Doctors, partager l'excitante aventure du spatial avec SpaceCon et travailler sur la transition écologique avec le Shift Project.
Arnaud Meyer
Arnaud Meyer
Photographe
Diplômé d’une école de photographie et assistant au début des années 90, Arnaud Meyer commence à travailler en tant que photographe de mode, puis se dirige rapidement et naturellement vers le portrait. Au milieu des années 90 il collabore avec le magazine Rock&Folk et photographie des grandes star comme David Bowie, Iggy Pop, Lou Reed, The Cure, Radiohead, Oasis… Depuis, il n’a jamais cessé de photographier des célébrités : hommes politiques, écrivains, chanteurs, humoristes, comédiens, humanistes…En marge de ces portraits de commandes il explore depuis toujours par le biais de séries, divers thématiques sociétales, écologiques et comportementales, en aboutissant toujours à la création d'univers aussi largement plastiques que minimalistes et qui mettent en résonance avec un subtil équilibre, interrogations de forme et questionnements de fond.
Aurélien Alvarez
Aurélien Alvarez
Mathématicien
Aurélien Alvarez est mathématicien à l'ÉNS de Lyon. Ses thématiques de recherche concernent la théorie des systèmes dynamiques, en particulier à travers l'étude de la topologie et de la géométrie de certaines équations différentielles algébriques. Rédacteur en chef de la revue en ligne Images des mathématiques et co-auteur des films Dimensions et Chaos, il s'intéresse également à la formation continue des professeurs d'école et du secondaire et participe à de nombreuses activités de médiation notamment à la Maison des mathématiques et de l’informatique de Lyon.
Qu’est-ce qu’un calcul, qu’est-ce qu’un algorithme ? En 1936, Alan Turing a apporté une réponse à ces questions en définissant ce que l’on appelle aujourd'hui une machine de Turing, c’est-à-dire un modèle mathématique abstrait qui donne un sens précis à la notion intuitive et ancestrale de calcul, et est particulièrement adapté sur le plan théorique pour aborder des questions de calculabilité et de complexité. Mais comment présenter ces notions fondamentales auprès d'un large public ? Peut-on imaginer construire, uniquement avec des briques Lego, une « machine de Turing » bien réelle et « voir » ainsi un calcul ? C’est le challenge dont nous discuterons dans cet exposé.
Baptiste Xirau
Baptiste Xirau
Masterant en politiques urbaines
Baptiste Xirau termine à l’instant un master de Stratégies territoriales et urbaines à Sciences Po Paris. Après deux années à suivre le double diplôme Philosophie-Sciences sociales à Sciences Po Paris et Sorbonne Université, puis un an au département de psychologie de University College Cork (Irlande), il travaille aujourd’hui à l’organisation de groupes de réflexion sur la conception de maquettes numériques de la ville, et sur la lutte contre l’artificialisation des sols. Passionné de musique, il mène également plusieurs projets de composition pianistiques et orchestraux.
Benjamin Fuks
Benjamin Fuks
Chercheur en physique théorique
Benjamin Fuks est professeur des Universités à Sorbonne Université et membre du Laboratoire de Physique Théorique et Hautes Énergies (LPTHE à Paris). Ses intérêts en recherche couvrent la phénoménologie au-delà du Modèle Standard de la physique des particules en vue d’une meilleure compréhension du monde des constituants élémentaires de la matière et de leur dynamique. Il s’implique également dans le développement d’outils et méthodes numériques pour la physique des hautes énergies. Durant son doctorat, il s’est penché sur la phénoménologie des modèles dits supersymétriques, et il s’est attelé à des calculs de précision dont les résultats sont aujourd’hui largement utilisés dans les expériences. Ses activités se sont ensuite diversifiées (modèles composites, physique du quark top et du boson de Higgs, matière noire, interface entre la physique des collisionneurs et la cosmologie, collisionneurs de particules présents et futurs, étude d’anomalies dans les données), et il a fortement contribué au développement de nouveaux outils numériques qui sont devenus des standards dans le domaine. Par ailleurs, il s’investit dans la diffusion des connaissances scientifiques auprès du grand public, notamment via les réseaux sociaux et une participation à de nombreux événements de vulgarisation.
Le Modèle Standard de la physique des particules est établi comme la théorie décrivant les particules élémentaires et leurs interactions, notamment depuis la découverte du boson de Higgs en 2012. Bien que couronné de succès, cette théorie souffre de plusieurs problèmes conceptuels et limitations pratiques. Depuis de nombreuses décennies, ces derniers motivent la communauté de physique des hautes énergies à concevoir de nouveaux cadres théoriques étendant le Modèle Standard par de nouvelles particules et interactions, et à développer les études expérimentales associées en vue de leur découverte. Les données actuelles ne montrent cependant aucun signe de ces nouveaux phénomènes, même si plusieurs anomalies intrigantes semblent en émerger. Dans cet exposé, nous effectuerons un voyage rapide à travers les 100 dernières années afin d’illustrer comment le Modèle Standard de la physique des particules s’est construit. Ensuite, nous évoquerons les grandes énigmes qui nous laissent penser qu’il n’est pas le fin mot de l’histoire, et nous analyserons le statut expérimental des recherches de nouveaux phénomènes. En fin d’exposé, nous discuterons des raisons qui font que l’exploration de la physique au-delà du Modèle Standard est toujours d’actualité et consiste en une thématique de recherche très excitante.
Benjamin Rougé-Thomas
Benjamin Rougé-Thomas
Cadreur et chef opérateur
Benjamin Rougé-Thomas est un cadreur et chef opérateur de prises de vue. Titulaire d’un master de journalisme d’investigation et de grands reportages, il s’est spécialisé dans le documentaire suite à une formation faite à l’INA. Passionné par l’image et d’un naturel curieux il touche à tout. Clips, films d’entreprise, documentaires, captations musicales, conférences et courts-métrages, aucun défi ne lui fait peur. Basé à Paris, il se déplace partout en France et à l’étranger selon les projets.
Bertrand Kulik
Bertrand Kulik
Violoniste et photographe
Violoniste professionnel et passionné de photographie, Bertrand Kulik aime jouer avec les formes et les couleurs de la nature. C'est sa passion pour l'astronomie qui l'a conduit à s'intéresser à la photo. Bertrand aime montrer que, quel que soit son environnement, l'homme est connecté à la nature. Il collabore régulièrement avec la presse du monde entier : Figaro Magazine, le Nouvel Observateur, Daily Telegraph, BBC, The Metro, The sun, The Guardian, Le Parisien, New York Daily News, New York Post, La Repubblica, Ciel et Espace, Paris Match et même la Une du journal télévisé de CBS.
Bertrand Laforge
Bertrand Laforge
Physicien expérimental
Bertrand Laforge est professeur des Universités à Sorbonne Université. Ses recherches portent majoritairement sur l'étude des propriétés fondamentales de la matière et de ses interactions. Il est membre du Laboratoire de Physique Nucléaire et des Hautes Energies (LPNHE Paris). Après avoir étudié la structure du proton dans l'expérience H1 installée auprès de l'accélérateur HERA à Hambourg pendant sa thèse, il a rejoint l'effort expérimental mené au CERN à Genève. Il a travaillé à l'analyse des données finales de LEP2 dans l'expérience DELPHI et s'est investi dès 1997 dans la construction du calorimètre électromagnétique de l'expérience ATLAS actuellement en fonctionnement sur le Large Hadron Collider du CERN. Il a participé à la découverte du boson de Higgs en 2012, époque où il coordonnait le groupe d'analyse correspondant au LPNHE. Il mène depuis des recherches visant à découvrir la nature microscopique de la matière noire qui semble nécessaire pour expliquer l'organisation de l'Univers à différentes échelles. Par ailleurs, il mène des activités pluridisciplinaires en biologie théorique et en éducation. Depuis 3 ans, il s'investit également dans le projet de plateforme de jeux éducatifs Ikigai qui permet aux établissements supérieurs de développer de manière collaborative des contenus vidéoludiques de qualité et de les diffuser à large échelle.
Le jeu vidéo éducatif est né quasiment avec les jeux vidéos, eux-mêmes apparus très rapidement après la naissance des ordinateurs. Cependant force est de constater que si le jeu vidéo a conquis la société comme le montre les données d'usage qui transcendent les générations et les genres, il n'a pas du tout pris cette place dans le monde éducatif. Je commencerai donc par présenter les difficultés spécifiques à construire des jeux vidéo éducatifs puis présenterai la plateforme Ikigai.games qui vise à régler l'ensemble de ces problèmes pour enfin permettre le développement d'une authentique pédagogie par le jeu vidéo, notamment maintenant possiblement assistée par les techniques d'intelligence artificielle. En dernier lieu, j'illustrerai par quelques exemples comment il est possible de construire des jeux incluant des mécaniques de jeux originales eux-mêmes véhicules des connaissances et savoir-faire à transmettre.
Brigitte Senut
Brigitte Senut
Géologue et paléontologue
Géologue et paléontologue de formation, Brigitte Senut est Professeur au Muséum National d’Histoire Naturelle. Titulaire d’un doctorat de 3ème cycle et d’un doctorat d’Etat es sciences naturelles consacrés aux hominidés anciens et aux grands singes fossiles et à leur locomotion, elle parcourt l’Afrique à la recherche de fossiles pour comprendre l’origine et l’évolution des grands singes modernes et des hommes dans un cadre géologique et environnemental. Elle a ainsi participé à de nombreuses découvertes dont celles d’Otavipithecus namibiensis (12 Ma, Namibie) et d’Orrorin tugenensis (6 Ma, Kenya). Elle s’intéresse aussi à la désertification de l’Afrique au cours des 20 derniers millions d’années. Ces travaux sont ou ont été réalisés au sein d’expéditions en Afrique (Ouganda, Kenya, Namibie, Angola, Botswana, Afrique du Sud) qu’elle dirige ou co-dirige. Elle est, en outre, fortement impliquée dans le rôle des sciences naturalistes dans le développement durable. Auteur de plus de 400 articles scientifiques et de vulgarisation, elle est récipiendaire de plusieurs distinctions, dont la Médaille d’argent CNRS (2000), le Prix Irène Joliot-Curie-Femme Scientifique de l’année 2008, Grand Prix Albert Gaudry de la Société Géologique de France (2018) et Grand Prix de la Fondation Del Duca de l’Institut de France (2019).
Reconstituer notre histoire nécessite l’interaction de plusieurs disciplines naturalistes et ne se réduit pas à une approche néontologique basée principalement sur le vivant. Comme toute histoire évolutive, elle suppose une étude paléontologique basée sur l’anatomie, la comparaison des structures chez les êtres fossiles et modernes comme Buffon l’a si bien démontré. L’homme est aussi une partie intégrante de la biodiversité et tout au long de son histoire, son rapport aux autres biotas sous des climats variés a été déterminant pour sa survie; notamment ses comportements locomoteurs, alimentaires et cognitifs étudiés avec des techniques de plus en plus fines d’observation et de mesures. Le facteur « temps » a été essentiel dans cette construction progressive et buissonnante effectuée sur près de 10 millions d’années.
Brigitte Zanda
Brigitte Zanda
Géochimiste
Enseignant-chercheur à l’Institut de minéralogie, de physique des matériaux et de cosmochimie (IMPMC) du Muséum national d’Histoire naturelle et de l’Alliance Sorbonne Université, Brigitte Zanda est spécialiste des météorites. Ces fragments d’astéroïdes, de la Lune, de Mars et peut-être de noyaux cométaires, détachés de leurs corps parents par des impacts, arrivent sur Terre chargés d’informations sur la genèse et l’évolution des corps planétaires. Brigitte Zanda étudie les premiers instants du système solaire et la géologie des astéroïdes à travers les météorites primitives ainsi que la géologie de la planète Mars à partir des météorites martiennes. Elle est l’une des responsables des programmes FRIPON (pour Fireball recovery inter planetary observation network) et Vigie-Ciel, dont les objectifs principaux sont de surveiller le ciel pour traquer l’arrivée de nouvelles météorites et d’impliquer les publics dans leur recherche sur le terrain. Elle est vice-présidente de la Meteoritical Society, la société savante internationale qui réunit tous les experts et amateurs de météorites.
Quand on parle de la construction du Système solaire, des planètes et surtout de la Terre, qui est celle que nous habitons, de quoi parle-t-on ? On parle du moment de tous les dangers ! Les maîtres mots sont énergie et hasard… Énergie gravitationnelle que les étoiles aujourd’hui disparues ont transformée en énergie nucléaire et qui alimente encore à l’heure actuelle les mouvements internes et les volcans qui modèlent la surface de la Terre. Énergie gravitationnelle libérée lors des collisions qui ont engendré les planètes et dont la Lune porte les cicatrices visibles accumulées sur plusieurs milliards d’année. La naissance de la Lune elle-même est le résultat d’une de ces gigantesques collisions et l’on considère que la formation de la Lune est la dernière étape de la construction massive de notre planète. Par la suite, toute une série de collisions ont ponctué l’histoire de notre planète et influé sur son destin et celui des êtres vivants qui l’ont habitée. Une suite de hasards totalement différents aurait pu se produire ! C’est en partie grâce aux météorites que l’on tente de reconstituer cette histoire !
Caroline Angleraux
Caroline Angleraux
Docteure en philosophie de la biologie
Jeune docteure en philosophie, Caroline Angleraux vient de soutenir sa thèse en philosophie et en histoire des sciences de la vie, préparée à l’Institut d’Histoire et de Philosophie des Sciences et des Techniques (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et à l’Université de Padoue en Italie. Ses recherches portent sur le concept de simplicité que convoquent la monade leibnizienne et la monère haeckelienne et sur les liens que cette simplicité entretient avec le concept de cellule en biologie. Elle cherche à voir comment un propos métaphysique s’est métamorphosé en une biologie spéculative qui a intensément travaillé la généalogie du concept de cellule, et comment cela éclaire le concept contemporain de cellule.
Catherine Dargemont
Catherine Dargemont
Directrice de mission
Directeur de recherches au CNRS en Sciences de la Vie, spécialisée dans les aspects cellulaires et moléculaires de l’expression des gènes, et directeur d’un Laboratoire d’Excellence interdisciplinaire autour du thème de l’identité (WhoAmI ?). Jusque récemment, Catherine Dargemont a, pendant plus de 15 ans, exercé en parallèle de ses activités scientifiques, des fonctions d’administration et management de la recherche dans différentes instances nationales et internationales. Auditrice de l’Institut des Hautes Etudes pour la Science et la Technologie (IHEST) dès ses débuts, membre du conseil scientifique de l’ANSES (agence sanitaire), elle a développé un intérêt de longue date pour la place de l’enseignement supérieur, de la connaissance scientifique et de l’innovation dans notre société. Rejoindre le cabinet de conseil Headway-Advisory était pour elle l’opportunité de mettre au service d’un plus grand nombre, sa connaissance intime des établissements de recherche et d’enseignement supérieur français et étrangers et son imagination de scientifique pour conseiller et accompagner les acteurs de l’enseignement supérieur (universités, écoles, collectivités territoriales…) dans leurs questionnements stratégiques.
Catherine Guesde
Catherine Guesde
Docteure en philosophie
Ancienne élève de l’École normale supérieure de Lyon, Catherine Guesde est docteure en philosophie, critique musicale et musicienne. Elle enseigne l’esthétique à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et est directrice des études à l’Institut supérieur des Beaux-Arts de Besançon. Ses recherches portent sur l’écoute de musiques populaires marginales et souvent radicales telles que le metal extrême et la noise ; elle a a reçu le prix de l’International Association for the Study of Popular Music (branche francophone) pour son article « Approches du sauvage », sur le goût pour le metal extrême. Membre des comités de rédaction de La Vie des idées et de Volume ! La revue des musiques populaires, elle a notamment co-écrit avec Pauline Nadrigny The Most Beautiful Ugly Sound in the World; à l’écoute de la noise, paru aux éditions Musica Falsa. Plus récemment, elle a dirigé l'ouvrage collectif Penser avec le punk, à paraître aux Presses universitaires de France en août 2022.
Le problème de la variété des goûts est fondateur pour l’esthétique, qui se construit sur le refus d’un relativisme en la matière. Mais comment penser le goût pour des sonorités abrasives voire agressives (substitution du cri au chant, guitares saturées, rythmes explosifs, recours au haut volume sonore), comme c'est le cas avec les musiques extrêmes ? Cette expression de « musiques extrêmes », popularisée dans les années 2000, en est venue à désigner un ensemble de musiques nées à la fin des années 1980 de la radicalisation du rock, et qui recontextualisent, sur un mode contre-culturel et au sein des musiques populaires, certains gestes des avant-gardes (bruitisme, collage) dans un domaine où les horizons d’attente sont ceux d’une musique « standardisée ». Se présentant aux confins du musical, ces pratiques obligent également à repenser les stratégies d’écoute et le plaisir qui leur est associé. Peut-on rendre intelligibles les étapes de la formation du goût pour ces musiques ? L’objet de cette présentation est de montrer, en articulant enquête de terrain et esthétique, comment se forme le goût pour ces musiques et de qualifier le plaisir qui leur est propre.
Catherine Schwob
Catherine Schwob
Physicienne expérimentatrice en photonique
Catherine Schwob est professeur des universités à Sorbonne Université. Elle est physicienne expérimentatrice en photonique et membre de l’Institut des NanoSciences de Paris. Après une thèse sur les propriétés non classiques de la lumière, elle s’est intéressée à la physique atomique et à la métrologie des constantes fondamentales et a contribué à des déterminations très précises de la constante de Rydberg (incertitude relative de quelques 10-12) et de la constante de structure fine (incertitude relative de quelques 10-9 en 2008). Elle a également fait partie du consortium international qui a déterminé pour la première fois le rayon de la distribution de charge du proton par spectroscopie de l’hydrogène muonique. Depuis une quinzaine d’années, elle s’intéresse à la manipulation des propriétés de fluorescence d’émetteurs de taille nanométrique par le contrôle de leur environnement. Pour cela, elle conçoit et réalise des structures photoniques ou plasmoniques et étudie l’émission de lumière dans ces structures. Elle travaille en particulier sur le développement de capteurs très sensibles de nanoparticules ou de molécules, basés sur ces structures.
Cécile Croce
Cécile Croce
Enseignante-chercheure en Esthétique et Sciences de l’art
Cécile Croce est Enseignante-chercheure en Esthétique et Sciences de l’art à l’Université Bordeaux Montaigne, codirectrice de l’Unité de Recherche Médiations, Information, Communication, Arts (MICA, UR 4426). Ses recherches interrogent les articulations entre l’art et les nouvelles médiations, ainsi que leurs enjeux sociétaux explorés au sein de l’équipe de chercheurs Arts, Design, Scénographie (ADS) dont elle est coresponsable. Elle travaille au croisement de la pratique plastique et de l’approche esthétique, écrit pour des artistes actuels (La vie d’une œuvre. Guillaume Toumanian, préface de Didier Arnaudet, Bordeaux, Trinôme Editions, 2015 ; MD Smith. Densités liquides, rétrospective au Palais de L’Archevêché, octobre-décembre 2018, Arles, Les Fleurs du Silence, 2018). Spécialiste d’esthétique psychanalytique (Psychanalyse de l’art symboliste pictural. L’art, une erosgraphie, col. L’or d’Atalante, Champ Vallon, Seyssel, 2004), elle s’intéresse aux questions esthétiques soulevées par les formes artistiques contemporaines de la performance, de l’installation, des arts numériques (Performance et psychanalyse. Expérimenter et (de)signer nos vies, préfaces de B. Lafargue et de G. Ostermann, col. Mouvement des savoirs, Paris, L’Harmattan, 2015). Cécile Croce est corédactrice en chef de la revue d’études esthétiques Figures de l’art ; cocréatrice et corédactrice en chef de la revue numérique Arts, Sciences et Technologies : Actualités Scientifiques de l’Art (ASTASA).
La question peut s’entendre à plusieurs niveaux. Celui, culturel, qui érige l’œuvre au rang d’art et opère sur sa définition une construction sociale, esthétique, économique ou politique. Celui, philosophique, qui tente de penser l’articulation entre les conditions de ladite construction en leurs possibilités à faire œuvre (depuis la matière jusqu’à ce qui en motive la transformation en passant par leur information, leur utilisation, la destination de l’ouvrage, ses usages, etc.). Celui, psychologique, de l’élaboration psychique en jeu (du côté de l’artiste ou du côté du spectateur) ou bien, sociologique, de l’empreinte des transformations sociales à l’œuvre. Celui, concret, de la fabrication de l’œuvre à partir de matériaux qu’ils soient de la matière picturale sortie du tube ou cuisinée dans l’atelier, des éléments modulaires à combiner, des objets à assembler, des gestes à orchestrer. Dynamique constructiviste, philosophie de la création, conception sismographique des productions artistiques ou approche compositionnelle de l’œuvre déclinent diverses significations de la notion de construction auxquelles les artistes offrent autant de débords. En présentant des exemples d’œuvres, je montrerai qu’elles interrogent le passage d’un mode à l’autre et y relèvent de fécondes ambivalences.
Céline Fellag Ariouet
Céline Fellag Ariouet
Historienne des sciences
Céline Fellag Ariouet est responsable du Service exécutif et réunions au BIPM. Historienne de formation, elle a d’abord travaillé sur les enfants cachés pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle achève une thèse de doctorat en histoire des sciences sur « Le Bureau international des poids et mesures de 1875 à 1975 », sous la direction de Martina Schiavon, Archives Henri Poincaré - Philosophie et Recherches sur les Sciences et les Technologies, UMR 7117 CNRS. Elle participe à plusieurs projets de recherche et a publié une dizaine d’articles sur l’histoire du Bureau international des poids et mesures dont « Charles-Édouard Guillaume, l’étalon et l’invar, une illustration des relations entre le Bureau des longitudes et le Bureau international des poids et mesures » paru dans l’ouvrage collectif Le Bureau des longitudes au prisme de ses procès-verbaux (2021) et « Marie Curie, the international radium standard and the BIPM » publié dans Applied Radiation and Isotopes, vol. 168, février 2021.
En 1875, dans le Salon de l’Horloge au ministère des Affaires étrangères à Paris, les représentants de dix-sept nations signent un traité visant à assurer l’unification et le perfectionnement du système métrique. Connu depuis sous le nom de Convention du Mètre, ce traité est l’acte fondateur du Bureau international des poids et mesures (BIPM), l’une des plus anciennes organisations internationales dont le siège est à Sèvres. Si la première mission du BIPM fut de fabriquer de nouveaux prototypes internationaux pour le mètre et le kilogramme, près d’un siècle et demi plus tard, il est devenu le garant du Système international d’unités (SI). Fondé sur sept unités de base, le SI constitue aujourd’hui le langage universel de la mesure. Le SI n’est pas statique car il intègre les progrès des sciences et s’adapte aux besoins de la société. Cet exposé s’attachera à questionner, dans une perspective historique, comment s’élaborent les définitions des unités de mesure. À partir des trois unités fondamentales du système métrique (le mètre, le kilogramme et la seconde), nous esquisserons le parcours de quelques acteurs clé pour tenter de mieux cerner quelles pratiques ont été adoptées au niveau international et saisir comment s’articulent les changements de paradigme au sein de la communauté savante autour de la métrologie.
On y pense peu mais les unités de mesure sont omniprésentes dans notre quotidien. Hier comme aujourd’hui, les mesures sont au cœur de toutes les activités humaines. Dans une société à l’heure de la mondialisation, il est plus que jamais indispensable que les mesures soient reconnues et traçables au niveau international. Sport, médecine, commerce, industrie, environnement, aéronautique, intelligence artificielle, il n’y a pas d’activité humaine sans des mesures fiables et des unités universellement acceptées. Des laboratoires métrologiques de haute précision à la vie de tous les jours, comment se construit une mesure de précision ? Quels acteurs ? Quelles hypothèses partagées ? Quelles évolutions à venir ? Avec la transformation numérique, comment la mesure intègre-t-elle les nouveaux enjeux d’un monde en pleine transformation ?
Christian Courtois
Christian Courtois
Ingénieur électro-mécanicien
Christian Courtois est ingénieur électro-mécanicien de l’ESME Sudria. Après des emplois de découverte du monde ferroviaire à la SNCF, Christian Courtois a été rapidement impliqué dans le domaine de la traction électrique, d'abord dans les sous stations et système d'alimentation électrique puis dans les caténaires. Cela lui a permis d'avoir une vision globale et systémique de la traction électrique en liaison avec toutes ses interfaces : matériel moteur, fournisseurs d’énergie, compatibilité électrique avec la signalisation et la sécurité. Plus récemment, l'activité s'est tournée vers l'interopérabilité ferroviaire européenne, avec une forte composante normalisation, l’énergétique, le verdissement du ferroviaire en vue de remplacer la traction diesel par des vecteurs énergétiques décarbonés ainsi que l'amélioration des systèmes existants par introduction d'innovations . Depuis onze années, Christian Courtois était le responsable du département de la traction électrique de la direction de l'ingénierie à SNCF Réseau avec un équipe de 135 personnes.
La mobilité du futur constitue un défi majeur à relever. Il importe de préserver les savoirs et les expériences acquises depuis des décennies pour réussir une transition, une transition qui sera stratégique à l’échelle mondiale. Comment évaluer au plus juste quels seront nos besoins en mobilité ? A quelles énergies aurons-nous recours ? Comment concevrons-nous, avec quels outils industriels ? Quelles compétences, quelles expériences seront requises ? Quelles organisations ? Les défis géopolitiques et le changement climatique imposent des mutations d’envergure. La Grande Vitesse s’inscrira-t-elle en favorite ? Inspirera-t-elle les autres modes de transport, qu’ils soient terrestres, maritimes ou aériens ?
Clara Zaoui
Clara Zaoui
Violoncelliste
Diplômée du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, Clara Zaoui est une violoncelliste dont la vie musicale reflète la curiosité et le goût du partage avec les autres. Elle alterne avec un égal plaisir ses activités de chambriste au sein de diverses formations notamment l’Ensemble Philéas qu’elle a rejoint en 2019. Elle a obtenu de nombreux prix internationaux en musique de chambre, en formation sonate avec piano, avec la pianiste Xénia Maliarévitch. Elle est également lauréate de la fondation Natixis-Banque Populaire (2007/2010), Génération Spedidam (2014-2017), lauréate de la fondation Oulmont, (2012) ce qui lui permet d’enregistrer un disque consacré à Kodaly et Rachmaninoff sorti chez Lyrinx en 2014.
Clémence Farrell
Clémence Farrell
Directrice de l'agence Clémence Farrell
Diplômée de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris en 1998, elle met à profit son talent de dessinatrice pour des directeurs artistiques, travaille avec des réalisateurs de films publicitaires, de clips ou de fictions comme chef décoratrice. En 2008, elle crée sa propre agence de scénographie et de design de dispositifs interactifs. L’Agence Clémence Farrell est vite reconnue dans le domaine de la scénographie d’expositions pour son écriture particulière, caractérisée par la relation singulière entre image, objet et espace. Son parcours l’incite en effet à mixer trucages de cinéma et compositions spatiales, procédés mécaniques du siècle dernier et supports audiovisuels dernier cri. En 2016, forte de ses succès dans le domaine des expositions et de sa capacité à bien communiquer grâce à des procédés dérivés de la muséographie, Clémence Farrell décide d’étendre son champ d’action : elle fonde Muséomaniac, une société de production d’expositions et d’événements, d’audiovisuels, multi médias et mobiliers interactifs innovants. À travers ce nouveau rôle de productrice et de directrice de création de la société, elle souhaite proposer, avec son large réseau de créateurs, réalisateurs, universitaires et experts de nouveaux parcours et supports de présentation permettant d’apporter des réponses fines au marché prometteur de la muséographie.
D'un même espace, figé, avec ses contraintes propres, qui n'a parfois pas été pensé pour un usage muséographique, le scénographe crée des mondes à chaque fois différents, réinvente l'espace, imagine de nouvelles façons de l'occuper et de s'y mouvoir, au service des oeuvres exposées et d'un propos. Comment conjuguer l'éphémère et le permanent ? Quels en sont les enjeux ? A partir de deux scénographies d'expositions dans une même salle, nous interrogerons les limites et les possibles de la réappropriation d'espaces muséaux, dans leur dimension matérielle, technique, mais aussi écologique, politique et artistique.
Clino Trini Castelli
Clino Trini Castelli
Designer industriel
Clino Trini Castelli designer industriel, artiste et théoricien du design vit et travaille à Milan. Connu internationalement pour le design CMF (Couleur, Matière et Finitions) dont il a été l'initiateur, Castelli a introduit le renouveau "No-form" des langages plastiques appliqués aux produits industriels à travers les outils du Design Primaire. Contrairement aux méthodes de composition traditionnelles, Castelli s'est concentré sur la conception des aspects les plus intangibles de la figuration, tels que les matériaux et la couleur, la lumière et le son, soulignant les vertus d'une approche sensorielle de l'art et du design. Depuis le début des années 1970, il a été un pionnier dans la recherche sur l'identité émotionnelle des produits dans le secteur industriel. De 1978 à 1983, il crée et dirige le Colorterminal IVI à Milan : le premier centre de recherche et de services sur la technologie additive RVB. En 1983 il est l'un des fondateurs de la Domus Academy. Depuis lors, il a maintenu un engagement didactique constant dans diverses écoles et universités de design internationales, dont le Politecnico di Milano. Il est l'auteur de nombreuses publications sur la culture du design et d'articles pour d'importantes revues d'art et de design. Son travail a reçu d'importants prix européens, américains et japonais, dont deux Compasso d'Oro ADI.
Nous avons tous appris à opposer les couleurs sur un cercle. Les théoriciens les ont disposées sur des triangles, des sphères, des cubes. Découvrant peu à peu leur complexité selon d’innombrables paramètres (grandeur, saturation, fond, texture, supports, éclairages, mouvement, reflets, etc.) et mesurant leurs fréquences, nous avons envisagé d’autres typologies et modes d’identification (numérotation d’échantillons, chromatologie supposée universelle), puis avec le développement de l’informatique, des solides virtuels à cinq ou dix dimensions pour tenir compte de tous les déterminants. Cette quête de représentation visuelle des systèmes de couleurs est devenue si complexe, qu’elle n’est plus utilisable dans les usages sociaux (matières plastiques, carrosseries d’automobile, teintures textiles, crèmes et poudres de maquillage, etc.) Et c’est sans compter les significations symboliques des couleurs, les milieux de vie, les modes, qui varient selon les cultures et les époques. Nos imaginaires changent nos sensibilités chromatiques. Alors que faire pour maîtriser le langage des couleurs lorsqu’on est designer de mode, de mobilier, pour choisir la couleur des pilules pharmaceutiques, d’un immeuble d’habitation ?
Cyril Rigaud
Cyril Rigaud
Pilote - Conseiller scientifique
Né en Provence, après une enfance et une adolescence les yeux levés vers le ciel, des études scientifiques et un brevet de pilote en poche dès 17 ans, Cyril Rigaud s'engage dans l'Armée de l'air en juin 1995 en tant que pilote d'avion de transport. Initialement en charge de missions de soutien et d'entraînement des forces en métropole, dans les départements d'outre-mer et à l'étranger, il devient instructeur de 2006 à 2008. Il rejoint ensuite l'escadron de transport des hautes personnalités de l'État pour des missions de transport gouvernemental et pour des évacuations sanitaires, jusqu'en 2013. Depuis début 2016, il est copilote bombardier d'eau sur Canadair CL 415 au sein de la Sécurité civile.
Dany Sandron
Dany Sandron
Professeur d’histoire de l’art et d’archéologie du Moyen Âge
Dany Sandron est professeur d’histoire de l’art et d’archéologie du Moyen Âge à Sorbonne Université depuis 1998. Il est membre du centre André Chastel (UMR 8150) où il est responsable de Plemo3D, une plateforme d’équipements mobiles de numérisation et de modélisation 3D (https://plemo3d.sorbonne-universite.fr/ ). Ses recherches et publications portent essentiellement sur l’architecture et les arts monumentaux des périodes romane et gothique à l’échelle européenne. Auteur de nombreux ouvrages et articles sur la cathédrale de Paris, il est membre du conseil scientifique de l’Etablissement public pour la restauration et la conservation de Notre-Dame. Au sein du chantier scientifique de Notre-Dame de Paris, il est le coordinateur du groupe Décor qui rassemble une quinzaine de spécialistes qui s’attachent à l’étude du décor monumental et mobilier de la cathédrale du XIIe siècle à nos jours, en utilisant notamment les technologies numériques pour documenter les milliers d’éléments sculptés et peints qui forment le décor de Notre-Dame.
L’incendie qui a ravagé Notre-Dame le 15 avril 2019 a ruiné la flèche la toiture et la charpente de l’édifice. La question du parti pris de la restauration s’est posée aussitôt, sujet d’un débat qui s’est très rapidement cristallisé entre création contemporaine illustrée par quantité de projets et une restauration fidèle à l’état avant le sinistre. C’est cette vision qui l’a emporté dans le choix définitif de la restauration confiée à l’Etablissement Public pour la restauration et la conservation de Notre-Dame de Paris et à la maîtrise d’œuvre. Au-delà du respect affirmé pour la cathédrale, classée monument historique en 1862 et élément-clé du site des Rives de la Seine, labellisé Patrimoine mondial de l’Unesco en 1991, la restauration à venir offre l’opportunité de mieux connaître le monument en maintenant et en développant au sein des équipes qui vont œuvrer sur place des savoir-faire dont certains remontent à l’époque de la construction de Notre-Dame. Parallèlement les recherches menées par les spécialistes du chantier scientifique examinent de très près le monument sous différents angles, notamment la structure et le décor pour mieux en apprécier la puissance créatrice. Ces actions ont vocation à servir d’exemple dans le domaine de la politique patrimoniale.
David Goeres
David Goeres
Chef de projet TGV M
David Goeres est entré en 1999 à la SNCF en tant que spécialiste chaîne de traction des TGV. Il a évolué sur des postes de responsable technique des TGV qui lui ont ensuite permis de travailler sur toutes les séries de TGV et sur d’autres matériels grandes vitesses européens. En 2015, il intègre le programme TGV2020 (devenu TGVM) en tant qu’architecte technique, puis chef de projet. Il est actuellement directeur de projet TGV M. 23 années d’expériences à la SNCF sur les projets TGV lui ont permis de développer une expertise reconnue sur les matériels à grande vitesse.
La mobilité du futur constitue un défi majeur à relever. Il importe de préserver les savoirs et les expériences acquises depuis des décennies pour réussir une transition, une transition qui sera stratégique à l’échelle mondiale. Comment évaluer au plus juste quels seront nos besoins en mobilité ? A quelles énergies aurons-nous recours ? Comment concevrons-nous, avec quels outils industriels ? Quelles compétences, quelles expériences seront requises ? Quelles organisations ? Les défis géopolitiques et le changement climatique imposent des mutations d’envergure. La Grande Vitesse s’inscrira-t-elle en favorite ? Inspirera-t-elle les autres modes de transport, qu’ils soient terrestres, maritimes ou aériens ?
David Haroutunian
David Haroutunian
Violoniste
Né à Erevan (Arménie), David Haroutunian apprend le violon avec son père, violoniste professionnel, disciple de Léonid Kogan puis avec Petros Haykazyan à l’école supérieure Tchaïkovski de Erevan. Il en sort en 1995, à l’âge de treize ans, avec les plus hautes distinctions et donne alors ses premiers concerts en Arménie et en Russie. La même année, il quitte l’Arménie et entre au Conservatoire National Supérieur de Paris dans la prestigieuse classe de Jean-Jacques Kantorow. Il obtient son Premier Prix de Violon, trois ans plus tard en 1998. David Haroutunian rencontre alors de nombreuses personnalités musicales qui l’invitent à partager la scène et dont le rôle sera déterminant dans l’évolution du jeune violoniste : Rouben Aharonian, aujourd’hui le premier violon du quatuor Borodine, Boris Belkin, Olivier Charlier, Zachar Bron, Donald Weilerstein, Christian Ivaldi et bien d’autres.Dès lors, la vie musicale de David Haroutunian se développe rapidement et se produit en soliste avec des orchestres prestigieux (l’Orchestres Nationaux Philharmoniques d’Arménie, l’Orchestre de Chambre de Moscou, l’Orchestre de Lauréats du Conservatoire de Paris, l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg, de SWR de Freibourg) et aux quatre coins de la planète, dans des salles, des saisons et des festivals internationaux : Théâtre – des – Champs - Elysées, Auditorium de la Maison de la Radio, Salle Cortot, Philharmonie à Budapest, Palazzo Chigi Saracini à Sienne. Il construit aussi un belle carrière de chambriste et joue en récital et musique de chambre avec de nombreux artistes comme Paul Badura-Skoda, Nicholas Angelich, Elisabeth Leonskaja, Itamar Golan, François-Frédéric Guy, Sonia Wieder-Atherton, Vahan Mardirossian, Henri Demarquette, Jean-Jacques Kantorow, Gérard Poulet, etc. Son premier enregistrement « live » à la radio de Budapest est largement salué par la critique hongroise et il est l’invité régulié de média puissants : France Musique, Radio Classique, Radio Nationale d’Arménie, la radio Nationale de Hongrie. David Haroutunian est également le directeur artistique de trois festivals : « Les Variations Musicales de Saint-Estèphè », le « Festival de Bormes-les-Mimosas » ou encore « Musique(s) en Emeraude » à Saint-Malo. Passionné d’enseignement et de transmission David Haroutunian est professeur au Conservatoire du 7e arrondissement de Paris depuis 2018. Il a donné de diverses master classes en Argentine, en Grèce, en Arménie, en Irlande, etc. Il joue un violon de Lorenzo Carcassi fait à Florence en 1753.
Emmanuelle Javaux
Emmanuelle Javaux
Paléobiologiste et astrobiologiste
Emmanuelle Javaux est biologiste (ULiège, Belgique) et docteure en géologie (U. Dalhousie, Canada). Elle a réalisé un postdoctorat (Harvard, USA) pour mener des recherches sur l’évolution des premiers eucaryotes puis un second (département d’Astrophysique, ULiège) pour développer l’astrobiologie en Belgique. Elle est Professeure Ordinaire et directrice de l’équipe Early Life Traces & Evolution-Astrobiology et de l'Unité de Recherche Astrobiology à l’ULiège. Depuis 2014, elle est membre de l’Académie Royale de Belgique. Ses recherches portent sur l’évolution de la biosphère pendant le précambrien, depuis les premières traces de vie jusqu’à la diversification de la vie complexe (eucaryote), et sur la caractérisation et la fossilisation de biosignatures utiles à la paléobiologie et à la recherche de vie extraterrestre dans le système solaire et au-delà. En combinant des approches multidisciplinaires et multi-échelle, elle et son équipe explorent le registre microbien fossile dans des roches datant de 3.5 à 0.5 milliards d’années, dans diverses régions du monde comme l’Australie, l’Afrique, le Canada, la Chine, …mais étudient aussi des microorganismes modernes comme des cyanobactéries et des protistes. Elle a contribué à la découverte des plus anciens microfossiles avérés et des premiers eucaryotes. En 2012, elle obtient une ERC Starting Grant pour le projet ELITE portant sur les premières traces et l’évolution de la vie, et les implications pour l’astrobiologie. Elle est aussi impliquée dans la mission exobiologique Exomars de l’ESA, coordonne le projet international BELSPO PORTAL qui vise à explorer l’habitabilité et la possibilité de photosynthèse sur des exoplanètes, et est membre du comité de gestion de l’European Astrobiology Institute.
Pour reconstruire l’évolution de la vie sur la Terre depuis son origine, différentes approches peuvent être suivies, plongeant dans le temps depuis la biodiversité actuelle jusqu’à LUCA, le dernier ancêtre commun des trois domaines de la vie, ou inversement, en partant de la chimie prébiotique menant à l’origine de la vie puis à LUCA et la diversification de la vie telle qu’on la connait. La Terre est habitable depuis 4.3 milliards d’années (Ga) mais la présence d’une biosphère microbienne est solidement démontrée seulement depuis 3.4 Ga, bien que certaines traces controversées remonteraient à plus de 4 Ga. Les traces de vie préservées dans le registre géologique peuvent être morphologiques ou chimiques, mais des processus abiotiques peuvent les imiter ou les altérer, et la contamination est possible, menant à de vives controverses au sujet des traces de vie les plus anciennes. Enfin, même lorsque l’origine biologique est avérée, il est parfois difficile d’identifier la forme de vie fossile découverte. De nouvelles avancées dans les méthodes d’analyses ainsi que des approches expérimentales permettent d’améliorer la caractérisation de ces biosignatures et de contraindre les processus abiotiques, en tenant compte du contexte géologique. Etudier les premières traces de vie et son évolution pendant les premiers milliards d’années est un défi, mais est essentiel dans la recherche de l’origine et de l’évolution de la vie, sur la terre et ailleurs dans l’univers, comme les agences spatiales le réalisent. Ces recherches sont au cœur de l’astrobiologie qui vise à comprendre l’origine, l’évolution, la distribution, et le futur de la vie dans l’univers.
Emmanuelle Pouydebat
Emmanuelle Pouydebat
Chercheuse en évolution des comportements
Récompensée de plusieurs prix scientifiques, Emmanuelle Pouydebat réalise sa Thèse avec le Professeur Coppens puis devient sa dernière Attachée Temporaire d’Enseignement et de Recherches au Collège de France. Maître de conférences à l’Université, rejoignant ensuite le CNRS et le Muséum National d’Histoire Naturelle comme chercheuse, elle y est aujourd’hui Directrice de Recherches. Spécialisée dans l’évolution des comportements, qu’elle aborde de manière interdisciplinaire (éthologie, biomécanique, morphologie, paléoanthropologie, bio-inspiration…), elle s’intéresse particulièrement aux capacités de manipulation et d’utilisation d’outils, remettant rapidement en cause de nombreuses spécificités humaines. Elle a publié plus de 70 articles internationaux et autant de conférences internationales. Auteur de « L’intelligence animale, cervelle d’oiseaux et mémoire d’éléphants » (Odile Jacob, 2017), de « Atlas de zoologie poétique (Arthaud, 2018), « Quand les animaux et les végétaux nous inspirent » (Odile Jacob, 2019), et « Sexus animalus » (Arthaud, 2020), tous traduits en plusieurs langues, Emmanuelle transmet très régulièrement sa passion à la télévision, à la radio française comme européenne, dans la presse et au cours de conférences pour le grand public. En 2019, elle a reçu la médaille d’argent du CNRS et a été faite Chevalière de la Légion d’honneur en 2021.
La trompe des éléphants, capable de saisir avec puissance, précision et aspiration, est l'un des organes de préhension les plus complexes du règne animal. Ses adaptations, optimales pour la survie de cette espèce, représentent des solutions bio-inspirées uniques pour l'industrie qui a besoin de nouvelles mains et de nouveaux bras robotisés flexibles et robustes pour saisir et déplacer des charges lourdes en sécurité. Si la trompe représente un modèle unique, aucun robot industriel ne s'inspire de ses données biologiques et biomécaniques. Dans le cadre du projet Eleph-HAND, nos objectifs sont de comprendre la variabilité des utilisations de la trompe, les paramètres 3D morpho-fonctionnels et biomécaniques de l'enroulement, de la préhension et de l'aspiration de la trompe en fonction des propriétés des objets et des tâches ; de comprendre comment le système musculo-hydrostatique de la trompe peut combiner précision, force et variabilité de mouvements ; de concevoir un prototype préhensile de " type main " capable de reproduire le mouvement de l'extrémité de la trompe et, une architecture cinématique de " type bras " reproduisant le comportement du corps de la trompe. D'un point de vue fondamental, nous améliorerons notre connaissance des mécanismes complexes d'un organe de manipulation extraordinaire et d'un animal emblématique.
Estelle Honnorat
Estelle Honnorat
Réalisatrice, journaliste d'investigation
Formée à l’Ecole Supérieure de Journalisme de Paris avec pour spécialité le format radio, Estelle perfectionne ses méthodes en intégrant le Master en journalisme d’investigation de City, University of London. Après quelques années en tant qu’enquêtrice et autrice dans plusieurs bureaux d’investigation comme the Bureau of Investigative Journalism, CAPA, Hexagone et Médiawan, Estelle a choisi de travailler en tant que journaliste indépendante. Forte de cette expérience, Estelle passe à la réalisation incarnante pour Golden News. L’occasion pour elle de prendre le temps de l’enquête et de l’écriture documentaire jusqu’au montage, pendant trois années. Sur le terrain, des rencontres fortes lui ont appris à raconter de belles histoires avec cette sensibilité qui lui permet d’approcher l’intimité de ses personnages. Déterminée et engagée pour un journalisme d’enquête et de transmission, Estelle anime des ateliers de court-métrages pour Civic Fab avec des enfants en banlieue.
Etienne Klein
Etienne Klein
Physicien et philosophe
Ancien élève de l'École centrale de Paris et docteur en philosophie des sciences, Etienne Klein dirige au CEA le laboratoire de recherche sur les sciences de la matière. Il est professeur à l'ECP et anime l'émission La conversation scientifique sur France Culture. Dès 1994, il publie Conversations avec le Sphinx. Les paradoxes en physique, son premier ouvrage. De nombreuses publications suivent dont Il était sept fois la révolution. Albert Einstein et les autres… en 2005, Le facteur temps ne sonne jamais deux fois en 2007, Discours sur l'origine de l'Univers en 2010, Anagrammes renversantes ou Le sens caché du monde en 2011, D'où viennent les idées (scientifiques) ? et En cherchant Majorana. Le physicien absolu, en 2013, Le monde selon Étienne Klein en 2014... Il a participé à Objectif Mont-Blanc, sur les traces d'un géant, émission produite par Arte en 2015. Alpiniste et adepte des sports d'endurance, il prend le départ, depuis plusieurs années, des courses de l'Ultra-Trail du Mont-Blanc. Etienne Klein est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 2010 puis officier dans l'ordre national du Mérite et commandeur des Palmes académiques en 2014.
En cours
Eve de Medeiros
Eve de Medeiros
Directrice artistique
Après avoir travaillé pour le prix Marcel Duchamp et pour le prix de la Fondation Daniel et Florence Guerlain pour le Dessin Contemporain, puis exercé de façon indépendante les métiers de curatrice et directrice artistique pendant plusieurs années, Eve de Medeiros décide de fonder en 2013 le salon DDESSINPARIS. Elle assure la direction artistique de l’évènement. Le salon propose depuis 10 ans un véritable tremplin aux jeunes scènes française et internationale du dessin contemporain, médium dont elle défend une vision transversale et décloisonnée. Elle est également commissaire d’exposition indépendante et consultante auprès de collectionneurs.
Fanny Nusbaum Paganetti
Fanny Nusbaum Paganetti
Chercheur en psychologie et neurosciences
Fanny Nusbaum est docteur en psychologie et chercheur associé en psychologie et neurosciences à l'université de Lyon. Elle est fondatrice et dirigeante du Centre PSYRENE (PSYchologie, REcherche & NEurosciences), spécialisé dans l'évaluation, le diagnostic et le développement de potentiels.
L’intelligence n’est pas une capacité mais un état. On peut trouver cet état en malmenant ses propres conventions imaginaires.
Francesca Caruana
Francesca Caruana
Artiste-plasticienne
Après un Diplôme National des Beaux-Arts à Montpellier, Francesca Caruana étudie l’esthétique à Paris 1-Sorbonne, avec Daniel Arasse, puis la sémiotique de l’art avec G. Deledalle. Docteur en arts plastiques et sciences de l’art, maître de conférences à l’université de Toulouse Le Mirail de 1998 à 2005, puis à l’université de Perpignan, où elle vit. Chargée de mission culturelle pour l’UPVD. Initiatrice de la manifestation «Questions d’art» à l’UPVD. Son travail plastique s’appuie sur le rapport entre le hasard et le construit, donnant lieu à une diversité de formes : la fois à des installations réalisées à partir de résidus, d’objets trouvés ou issus de cultures tribales, à des peintures mêlant la gestualité et la rigueur du dessin, et/ou à des versions multimédia.
Une conception matérialiste pourrait nous faire croire qu’il suffit d’être confronté à l'existant pour le rendre visible. La perception dépendrait donc de la seule visibilité de son construit. Si la posture scientifique nous autorise à le penser, elle n’exclut pas pour autant la perception de certains inconstruits, nous obligeant à interroger la relation entre l’existant et le réel. Une approche sémiotique du réel interroge d’une part ce que la construction fonde comme perception commune, et d’autre part la présence d’éléments exogènes et variables dans la construction tels que le cadrage, la sérendipité, l’imaginaire, l’intentionnalité, comme autant de facteurs non visibles, mais qui réduisent la perception du réel à être le miroir de notre culture.
François Moutou
François Moutou
Vétérinaire épidémiologiste
François Moutou est docteur vétérinaire, épidémiologiste. Il est l'ancien directeur-adjoint du laboratoire de santé animale, Anses à Maisons-Alfort, ancien responsable de l’unité d’épidémiologie et ancien membre du comité d'experts spécialisé (CES) " Santé et bien-être des animaux ". Il a travaillé sur les questions des risques sanitaires majeurs, des zoonoses, de l’analyse de risque pour des entités comme les encéphalopathies spongiformes transmissibles (maladies à prions), la rage, la tuberculose, la brucellose, le SRAS et, l’influenza aviaire. De 2000 à 2019 il a été membre du comité d’animation et de réflexion éthique pour la recherche médicale et en santé de l’INSERM (comité ERMES). Depuis 2019, il est membre du comité consultatif d’éthique du Muséum National d’Histoire Naturelle. Il est président d’honneur de la Société française pour l’étude et la protection des mammifères et vice-président de la Société nationale de protection de la nature.
Les maladies microbiennes comme les maladies parasitaires sont causées par des organismes figurant dans les inventaires floristiques et faunistiques. Si certaines de ces maladies se transmettent directement d’individu malade à individu sain, d’autres sont véhiculées par des vecteurs, le plus souvent des arthropodes et des mollusques. Parfois encore un réservoir animal héberge un microorganisme capable de se transmettre à une autre espèce dont l’espèce humaine. Les cycles épidémiologiques se construisent de tous ces éléments. Parallèlement, dans le contexte de la régression globale de la biodiversité, de sa déconstruction, de la « sixième extinction », des programmes de conservation tentent de protéger les écosystèmes menacés et leurs espèces. Pourrait-il y avoir contradiction entre la conservation de la biodiversité et l’émergence de certains risques sanitaires ? La question ne peut être abordée qu’en reconstruisant la place des microorganismes au sein du vivant. Ils ont d’abord été découverts comme agents responsables de diverses pathologies. Leur réalité est beaucoup plus vaste et beaucoup plus riche. Quel est l’impact de l’envahissement des milieux naturels par les humains en modifiant les types de relations reliant « réservoirs », « vecteurs » et « hôtes » ? Quelques exemples peuvent permettre de cerner les enjeux et les perceptions en présence.
François Nawrocki
François Nawrocki
Archiviste paléographe
Conservateur, archiviste paléographe et docteur en histoire, François Nawrocki est responsable du pôle Fonds et collections de la bibliothèque Kandinsky (Centre Pompidou), en charge du développement et du traitement des archives et imprimés relatifs à l’art moderne et contemporain.
Nous avons tous appris à opposer les couleurs sur un cercle. Les théoriciens les ont disposées sur des triangles, des sphères, des cubes. Découvrant peu à peu leur complexité selon d’innombrables paramètres (grandeur, saturation, fond, texture, supports, éclairages, mouvement, reflets, etc.) et mesurant leurs fréquences, nous avons envisagé d’autres typologies et modes d’identification (numérotation d’échantillons, chromatologie supposée universelle), puis avec le développement de l’informatique, des solides virtuels à cinq ou dix dimensions pour tenir compte de tous les déterminants. Cette quête de représentation visuelle des systèmes de couleurs est devenue si complexe, qu’elle n’est plus utilisable dans les usages sociaux (matières plastiques, carrosseries d’automobile, teintures textiles, crèmes et poudres de maquillage, etc.) Et c’est sans compter les significations symboliques des couleurs, les milieux de vie, les modes, qui varient selon les cultures et les époques. Nos imaginaires changent nos sensibilités chromatiques. Alors que faire pour maîtriser le langage des couleurs lorsqu’on est designer de mode, de mobilier, pour choisir la couleur des pilules pharmaceutiques, d’un immeuble d’habitation ?
François Nicolas
François Nicolas
Compositeur
François Nicolas est compositeur. Ses œuvres musicales sont éditées chez Jobert. Un CD de sa musique (jouée par F. Millet, J.-M. Conquer et A. Damiens) est publié aux éditions Triton. De formation scientifique et philosophique en même temps que musicale, il associe la composition à une intellectualité à la fois musicale et mathématique – voir, depuis vingt ans, le séminaire Ircam-Ens mamuphi (mathématiques-musique-philosophie) et, cette année, ses leçons de mathématiques modernes avant Cantor (Gauss, Galois, Cauchy, Hamilton, Riemann et Dedekind) au CDN d’Aubervilliers – mais également militante (en direction des bidonvilles et des grandes usines du monde contemporain). Son dernier ouvrage Le monde-Musique (4 volumes, postface d’A. Badiou) a été publié chez Aedam musicæ. Il achève à l’Ircam la composition d’une vaste œuvre Petrograd 1918 (80 minutes) associant musique instrumentale, musique mécanique (diskclavier), dispositif électroacoustique de projection sonore (l’icosaèdre IKO) et récitant (voir le poème Douze d’Alexandre Blok).
Toute musique, même improvisée, est inscriptible dans l’écriture musicale inventée il y a mille ans (le solfège, au principe de la norme internationale MIDI). Elle n’en est pas pour autant constructible au sens logico-mathématique que Gödel a donné aux « ensembles constructibles » car toutes les parties qui comptent musicalement ne le sont pas : certaines sont bien écrites (par exemple les accords ou les mélodies), d’autres ne sont que notées (telles les phrases découpées par de simples courbes de liaison) mais la plupart ne sont ni l’une ni l’autre (telle la fusion caractéristique des Timbres), n’étant le plus souvent même pas définissables (voir le nuage indécomptable des « nuances » qui fait le charme non mécanique de la musique). Si l’on appelle exécution la part constructible (et finie) de la musique et interprétation sa part excédentaire (et infinie), force est de constater que si la partition assure bien la possibilité d’une telle exécution (à commencer par celle des ordinateurs), par contre l’écoute d’une interprétation donnée ne s’y accorde pas. On examinera alors la dialectique musicale entre la partition et l’écoute à la lumière de la dialectique logico-mathématique (théorie des ensembles) entre l’univers constructible L de Gödel et l’univers plus général V de von Neumann.
Gabrielle Halpern
Gabrielle Halpern
Philosophe
Docteur en philosophie, chercheure-associée et diplômée de l’École Normale Supérieure, Gabrielle Halpern a travaillé au sein de différents cabinets ministériels (ministère de l’Économie et des Finances, ministère de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur, ministère de la Justice), avant de participer au développement de startups et de conseiller des entreprises et des institutions publiques. Elle possède par ailleurs une formation en théologie et en exégèse des textes religieux. Elle est experte-associée à la Fondation Jean Jaurès et dirige la série "Hybridations"qu'elle a créée aux Editions de l'Aube. Ses travaux de recherche portent en particulier sur la notion de l’hybridation et elle explore cette notion dans maints domaines, que ce soit celui de l’innovation, des ressources humaines, des organisations, de l’écologie, de l’individu, de l’économie, de l’art, de la communication, du travail, de l’aménagement territorial, de la science, de l’éducation, de la littérature, de la technologie, de la politique, etc. ; de la société, au sens large. Elle est l’auteur de l’essai « Tous centaures ! Eloge de l’hybridation » (Le Pommier, 2020), de la bande dessinée « La Fable du centaure » (Humensciences, 2022, illustrée par Didier Petetin) et de l'ouvrage "Philosopher et Cuisiner: un mélange exquis - Le Chef et la Philosophe" (Editions de l'Aube, 2022, coécrit avec Guillaume Gomez).
Crédit photo : Frédérique Touitou
Cesare Pavese écrivait que « l’imagination humaine est immensément plus pauvre que la réalité » … Et si la réalité contenait des éléments que nous ne voyons pas, que nous ne percevons pas, que nous ne comprenons pas, faute de savoir le faire ou faute de vouloir le faire ? Cela ne signifierait-il pas que nous passons à côté d’une large part de notre environnement ? Notre manière d’aborder le monde repose sur une construction mentale qui s’est construite, structurée, renforcée durant des siècles : notre rationalité. Cette dernière pourrait bien avoir transformé notre cerveau en une gigantesque usine de production massive de cases en tout genre dans lesquelles nous adorons ranger la réalité en la découpant soigneusement en morceaux. Cette construction mentale serait le symptôme d’une maladie plus profonde et la crise que nous connaissons pourrait bien alors être une crise de notre rapport à la réalité... Comment nous sommes-nous construit cette manière d’aborder le monde ? Quelles sont les angoisses qui nous y ont conduits ? Ne pourrions-nous pas aborder le monde différemment ? Et si oui, comment bouleverser notre construction mentale pour penser autrement et donc nous réconcilier avec la réalité, le monde et la Nature ?
Gautier Depambour
Gautier Depambour
Doctorant en histoire des sciences
Ancien élève de l'École CentraleSupélec, Gautier Depambour est actuellement étudiant en thèse d'histoire de la physique au laboratoire SPHere (Sociologie, Philosophie, Histoire des sciences) à l'Université de Paris. Lors d'une année de césure, il a eu l'opportunité de travailler cinq mois au Conseil européen pour la recherche nucléaire (CERN) pour le groupe de communication du détecteur ATLAS ; en parallèle, il a réalisé un projet de machine learning appliqué à la physique des particules. Il a également passé six mois au sein du groupe d'électrodynamique quantique en cavité du Laboratoire Kastler-Brossel, au Collège de France, dans le cadre de son master 2 de nanophysique. Enfin, soucieux de faire connaître la science au plus grand nombre, il est impliqué dans différents projets de vulgarisation scientifique : il a notamment réalisé le site du philosophe des sciences Etienne Klein, et a écrit un livre pour raconter son expérience au CERN, intitulé Une journée au CERN.
Inventer de nouveaux concepts pour élaborer des théories scientifiques ou philosophiques, imaginer d'autres systèmes politiques, bousculer des normes ou des traditions artistiques, ou même décider de s'en affranchir… Dans toute discipline, de la plus concrète à la plus abstraite, il est parfois nécessaire d’aller au-delà des principes que l'on croyait acquis, des doctrines établies et des anciennes hypothèses – voire de les abolir – afin de construire un nouvel édifice, au sens propre comme au sens figuré. De la rénovation des bâtiments à l’écriture d’un roman en passant par l’histoire de la médecine, des étudiants et des jeunes chercheurs aux spécialités variées tenteront d'expliquer comment ils sont amenés, au quotidien, à déconstruire leur objet ou leur méthode, afin de donner un nouveau souffle à leur recherche ou à leur activité créatrice.
Georges Lewi
Georges Lewi
Spécialiste des marques
De double formation en lettres classiques et marketing, Georges Lewi s'intéresse très vite à la vie des marques et commence ses premiers travaux de recherche sur le cycle de vie des marques avec son premier ouvrage Sale temps pour les marques. Il analyse un phénomène paradoxal : certaines marques jeunes vieillissent prématurément et des marques centenaires se portent très bien. Auteur désormais d'une quinzaine de livres, il est considéré comme un des meilleurs spécialistes européens du branding. Il a enseigné au sein de la Haute école de commerce (HEC) de Paris, au CELSA (École des hautes études en sciences de l'information et de la communication, université Paris 4 - Sorbonne), dispense ses connaissances en conférences et en consulting auprès des grandes entreprises où il a traité environ 500 cas. Ses travaux sur le storytelling lui ont valu de nombreuses distinctions.
Les marques restent un mystère, y compris pour les meilleurs spécialistes du marketing. Certaines s'écroulent en moins de 20 ans alors qu'on les croyait éternelles, d'autres, après plusieurs siècles ont une jeunesse insolente, certaines semblaient s'être éteintes et renaissent.
Gérard Berry
Gérard Berry
Professeur et écrivain
Ancien élève de l’École polytechnique, ingénieur général du corps des Mines, membre de l’Académie des sciences, de l’Académie des technologies et de l’Academia Europaea, Gérard Berry a été chercheur à l’École des mines de Paris et à l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria) de 1970 à 2000, directeur scientifique de la société Esterel Technologies de 2001 à 2009 puis directeur scientifique de l’Inria et président de la commission d’évaluation de cet institut de 2009 à 2012. Il tient la chaire Informatique et sciences numériques au Collège de France depuis 2012, après y avoir tenu deux chaires annuelles en 2007-2008 et 2009-2010. Sa contribution scientifique concerne quatre sujets principaux : le traitement formel des langages de programmation et leurs relations avec la logique mathématique, la programmation parallèle et temps réel, la conception assistée par ordinateur de circuits intégrés, et la vérification formelle des programmes et circuits. Il est le créateur du langage de programmation Esterel.
Les sciences naturelles (physique, chimie, astronomie, biologie, etc.), étudient la nature et se servent de leurs résultats pour construire de nouveaux objets et systèmes, alors que les mathématiques développent essentiellement des abstractions en partant soit des phénomènes naturels soit de questions internes. L'informatique joue les deux rôles simultanément. Ni science de la nature, ni science strictement mathématique, elle utilise ses propres abstractions pour construire de nouveaux systèmes hors de portée des sciences classiques, avec une grande unité de pensée et façons de faire malgré une palette toujours plus large d'applications : Internet et les objets connectés en sont d'excellent exemples. Mais elle modifie aussi en profondeur les autres sciences et techniques. Elle joue maintenant un rôle fondamental dans les appareils de physique, biologie et médecine. Les avions, machines, immeubles, etc. sont conçus en CAO. La simulation sur ordinateur et l'apprentissage automatique de l'IA gagnent tous les domaines Nous montrerons que cette profonde évolution résulte de deux principes simples : celui de la machine universelle qu'est l'ordinateur, unique dans l'histoire humaine car il n'y a pas de machine universelle en physique (la cellule peut être vue comme universelle en biologie, mais ce n'est pas nous qui l'avons conçue), et celui de l'auto-construction : les circuits électroniques et logiciels d'application sont systématiquement construits à l'aide d'autres logiciels et circuits, ce qui permet en montant les marches de passer à des échelles autrefois impensables.
Gérard Oury
Gérard Oury
Consultant
Gérard Oury est actif dans le monde industriel depuis plus de trente ans. Il a passé ses vingt-cinq dernières années de vie professionnelle comme consultant et responsable commercial auprès du CETIM (Centre Technique des Industries mécaniques), le plus grand centre de R&D pour l'industrie en France. Il a rencontré, en France et en Europe, des responsables exécutifs d'à peu près tous les secteurs de l'industrie manufacturière. Les activités adressées étaient essentiellement autour de l'optimisation de la supply chain, la fabrication mécanique, le conception et la re-conception, mais aussi les essais de validation, les études de faisabilité techniques. Les projets initiés étaient le plus souvents stratégiques. Il a été responsable de comptes et de marchés variés, aérospatial (avions, hélicoptères, lanceurs, équipementiers), les transports (automobile, ferroviaire), le luxe (horlogerie et parfumerie). Il a connu et participé à l'accompagnement des entreprises des productions en grande série au passage vers des productions en petites et moyennes séries tendant vers le "sur-mesure". Il accompagne aujourd'hui de grandes entreprises industrielles pour la recherche de sources de diversifications techniques et commerciales.
La mobilité du futur constitue un défi majeur à relever. Il importe de préserver les savoirs et les expériences acquises depuis des décennies pour réussir une transition, une transition qui sera stratégique à l’échelle mondiale. Comment évaluer au plus juste quels seront nos besoins en mobilité ? A quelles énergies aurons-nous recours ? Comment concevrons-nous, avec quels outils industriels ? Quelles compétences, quelles expériences seront requises ? Quelles organisations ? Les défis géopolitiques et le changement climatique imposent des mutations d’envergure. La Grande Vitesse s’inscrira-t-elle en favorite ? Inspirera-t-elle les autres modes de transport, qu’ils soient terrestres, maritimes ou aériens ?
Guillaume Lecointre
Guillaume Lecointre
Zoologiste et systématicien
Guillaume Lecointre est enseignant-chercheur (UMR 7205), zoologiste, systématicien, professeur du Muséum national d’Histoire naturelle où il occupe les fonctions de conseiller scientifique du président. Il est à l'origine de 135 publications professionnelles et 27 livres. Ses recherches portent sur la phylogénie et la systématique des poissons téléostéens, tant à partir de données moléculaires qu’anatomiques. Son terrain de zoologiste est le plateau continental antarctique. Ses activités relatives à l’amélioration de l’enseignement des sciences et de diffusion des connaissances sont très significatives ; il a notamment tenu durant dix ans la rubrique scientifique hebdomadaire de Charlie Hebdo. Il est double lauréat de la Société zoologique de France (1996, 2006), prix national 2009 du Comité Laïcité République, Prix 2012 de l’Union Rationaliste, et fait chevalier de la Légion d’honneur en 2016.
On entend par " reconstruction phylogénétique " la découverte des relations de parenté entre les espèces qui composent la diversité du vivant. Qu'est-ce qu'une phylogénie ? Sous quelles conditions peut-on en parler ? Nous verrons les principes élémentaires de sa construction, et de quels outils théoriques et mathématiques, de quelles données elle a besoin. Nous verrons quels sont ses usages, notamment celui de reconstruire des ancêtres abstraits, portraits d'espèces disparues. Enfin, nous examinerons s'il faut parler de " reconstruction phylogénétique " ou de " construction phylogénétique ".
Gwenaëlle Rousse
Gwenaëlle Rousse
Cristallographe
Gwenaëlle Rousse est Maître de Conférence à Sorbonne Université. Physico-chimiste de formation, elle s’intéresse aux liens entre structure cristalline et propriétés des matériaux. Après une dizaine d’années passées à l’Institut de Minéralogie et de Physique de la Matière Condensée (Sorbonne Université), elle a rejoint en 2014 le laboratoire « Chimie du Solide et Energie » au Collège de France. Elle s’intéresse particulièrement à la cristallographie des matériaux pour batteries, qu’elle étudie par des techniques de diffraction de rayons X et de neutrons. Elle est membre junior honoraire de l’Institut Universitaire de France et a reçu en 2019 le prix de la division Chimie du Solide de la Société Française de Chimie.
Quartz, pyrite, calcite, rubis… Depuis toujours les minéraux fascinent par leurs couleurs et leurs formes. Mais de quoi sont-ils faits exactement et d’où vient leur beauté ? Quel rôle jouent les atomes dans la construction du cristal ? Enfin, au-delà de l’esthétique, le cristal - et la cristallographie - peuvent-ils être utiles pour construire la société de demain ?
Hélène Crochemore
Hélène Crochemore
Graphiste et illustratrice
Graphiste et illustratrice, Hélène Crochemore travaille essentiellement pour l’édition : couvertures de livres, mises en pages et typographie. En parallèle, elle explore d’autres domaines comme la peinture abstraite, les carnets de voyage, l’illustration avec un large éventail de techniques (flat-design, gravure, mine de plomb, collage, aquarelle...).
Hélène Desaint
Hélène Desaint
Violoniste
Inspirée par le dialogue avec interprètes et compositeurs, Hélène Desaint se trouve naturellement portée vers la musique de chambre et le répertoire contemporain – deux chemins qu’elle s’est frayée dès ses années de formation. Après des débuts à Paris puis à Gennevilliers, elle entre au CNSMD de Lyon, où elle s’inscrit dans de nombreux projets et collaborations autour de la musique d’aujourd’hui. La suite de son parcours – la Musikhochschule de Lübeck puis la Haute École de musique de Genève, où elle obtient un master de soliste en 2011 – est marquée par l’enseignement de Miguel da Silva. La résidence à la Chapelle musicale Reine Élisabeth, qu’elle clôt par l’enregistrement d’un disque Schumann/Kurtág paru en novembre 2018 (Fuga Libera-Outhere), lui a offert, de nouvelles et fructueuses rencontres musicales. En février 2019, l’enregistrement d’un coffret Ysaye ( Trio à cordes « le Chimay ») est récompensé par un diapason d’or. Hélène Desaint participe à de nombreux programmes accueillis par les festivals de l’Orangerie de Sceaux, de Saintes, de Flagey, de Savonlinna, de La Roque d’Anthéron, Musikfest Goslar, Musiques démesurées, Musique à l’Empéri, Musica, Grame ou Présence, où elle se produit avec, entre autres, Augustin Dumay, Louis Lortie, les quatuors Voce, Psophos, Akilone, Ronald van Spaendonck et Gary Hoffman. En 2020, elle enregistre le quintette d'Olivier Greif, disque distingué par un Choc de Classica. Récemment, elle devient alto solo de l'orchestre Les Siècles sous la direction de François-Xavier Roth.
Hervé Chneiweiss
Hervé Chneiweiss
Neurologue
Hervé Chneiweiss est neurologue et neuroscientifique, Directeur de recherche au CNRS. Il dirige le centre Neuroscience Paris Seine (CNRS /Inserm/Sorbonne Université). Ses travaux scientifiques ont été principalement consacrés aux mécanismes de signalisation des astrocytes , puis leur rôle dans l'origine des tumeurs cérébrales, dont il a identifié de nouveaux moteurs métaboliques de la progression et de la plasticité, ouvrant des pistes thérapeutiques. Il est l'auteur de plus de 170 articles académiques. Il est également impliqué en bioéthique, présidant actuellement le comité d'éthique de l'Inserm et le comité international de bioéthique de l'UNESCO, membre du comité consultatif de l'OMS sur le développement de normes mondiales pour la gouvernance et la surveillance de l'édition du génome humain, vice-président de l’ONG ARRIGE, expert sur la recommandation 457 de l’OCDE sur les neurotechnologies pour la santé. Il a écrit plusieurs livres sur la bioéthique des embryons humains, des cellules souches, la génétique et les neurosciences. Dernier en date : Notre Cerveau L’Iconoclaste 2019.
Notre cerveau n’est ni une caméra, ni un disque dur, ni un ordinateur. Tout en notre cerveau est anticipation, calcul d’espérance de gain. Rien n’est déterminé, tout est probabilité. La raison compte pour peu sur le court terme face à l’émotion qui guide nos réactions. Et nous ne percevons le monde que si nous le souhaitons, c’est–à-dire que l’intention prime sur la perception…bref : notre cerveau construit le monde que nous percevons.
Hervé Cottin
Hervé Cottin
Astrochimiste
Hervé Cottin est professeur à l'université Paris-Est-Créteil (UPEC) où il enseigne la chimie et l'astronomie. Il effectue des recherches au Laboratoire interuniversitaire des systèmes atmosphériques (LISA). Il est président de la Société Française d'Exobiologie, vice-président de la commission « Astrobiology » de l’IAU et responsable du Campus spatial de l'UPEC. Ses travaux de recherche sont principalement consacrés à l'étude de l'origine et de l'évolution de la matière organique cométaire. Il cherche à comprendre dans quelle mesure les comètes auraient pu contribuer à l'apparition de la vie sur Terre et en quoi leur composition peut nous renseigner sur la naissance du système solaire. Ses travaux s'appuient sur des expériences en laboratoire et les mesures effectuées par la mission spatiale Rosetta. Ils sont complétés par des études en orbite terrestre à l'extérieur de la Station Spatiale Internationale. Hervé Cottin a contribué à la détection de la glycine (le plus simple des acides aminés) et de macromolécules organiques dans la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko. Il fait aussi partie de l'équipe scientifique de l'instrument MOMA (Mars Organic Molecule Analyser) dont l'objectif sera la recherche de la matière organique à la surface de Mars grâce au rover Rosalind Franklin de la mission européenne ExoMars.
L’apparition de la vie sur la Terre est un mystère. Mais cette question n’échappe pas à la science et à sa démarche rationnelle. Tout autour du globe, des chercheurs et des chercheuses tentent de comprendre quand et comment, sur notre planète, mais aussi peut être ailleurs, la chimie devient la biologie. A la fois transmutation et continuité dans l’évolution de la matière, l’origine de la vie requiert des éclairages interdisciplinaires, relevant de la chimie et la biologie bien sûr, mais aussi de la géologie, la physique, l’astronomie... Entre autres scénarios, l’un peut surprendre : il se pourrait que ce soit dans l’espace qu’aient été synthétisées les molécules dont la chimie a mené à l’apparition de la vie. Cette chimie pourrait avoir été initiée avant la formation du système solaire, il y a plus de 4.5 milliards d’années. Nuages moléculaires interstellaires, comètes, (micro)météorites, et enfin le berceau d’une jeune planète bleue, telles sont les étapes de cette histoire qui conduit finalement au vivant. Ainsi la vie terrestre, et aussi peut être sur d’autres planètes, pourrait être l’héritière d’une longue lignée chimique, au terme d’un voyage du plusieurs années lumières dans l’espace et sur plusieurs milliards d’années dans le temps.
Hervé Fischer
Hervé Fischer
Artiste et philosophe multimédia
Artiste-philosophe multimédia, Hervé Fischer a initié l'art sociologique et pratique aujourd'hui le tweet art et la tweet philosophie. Son travail a été présenté dans de nombreux musées internationaux et biennales. Le centre Georges Pompidou lui a consacré une rétrospective, Hervé Fischer et l'art sociologique, en 2017. Pionnier du numérique au Québec, il a fondé en 1985 la Cité des arts et des nouvelles technologies de Montréal, le premier Café électronique au Canada, le Marché international du multimédia, la Fédération internationale des associations de multimédia, le festival Téléscience, Science pour tous. Ses recherches portent sur l'art, la sociologie des couleurs, le numérique, les imaginaires sociaux, l'hyperhumanisme. Il a conçu le médialab québécois Hexagram. Il a publié entre autres Théorie de l’art sociologique (1977), L'Histoire de l'art est terminée (1981), Le choc du numérique (2002), CyberProméthée, l'instinct de puissance (2003), La planète hyper, de la pensée linéaire à la pensée en arabesque (2004), La société sur le divan (2007), L'Avenir de l'art (2010), La divergence du futur (2014), La pensée magique du Net (2014), Market Art (2016), Les couleurs de l’Occident. De la Préhistoire au XXIe siècle (2019), L’Âge hyperhumaniste. Pour une éthique planétaire (2019). Il a fondé la Société internationale de mythanalyse.
Alors que la psychanalyse s’est construite sur l’écoute des biographies individuelles, en quête de nos malheurs, la mythanalyse tente de construire une analyse sociologique de nos imaginaires collectifs. Elle cherche à repérer et évaluer les mythes que nous habitons. Elle ne se construit pas sur une recherche érudite des mythologies du passé des sociétés, mais de leurs mythes les plus actuels. Il n’existe pas plus d’inconscient collectif (Jung), que d’inconscient individuel (Freud). La mythanalyse ne peut pas mettre les sociétés sur son divan. C’est donc dans la culture de chaque société, ses croyances idéologiques (progrès, démocratie, écologie, individualisme, économie, technoscience, numérique, identité, mondialisation, etc.), qu’elle élucide les configurations fondatrices de nos gouvernes collectives, qui sont aussi les matrices de nos valeurs individuelles. Et elle les soumet à une analyse critique. Car tout ce qui est réel est fabulatoire et tout ce qui est fabulatoire est réel, mais il faut savoir choisir ses fabulations et éviter les hallucinations. Elle ne vise pas à guérir les malades en les réintégrant dans le système de valeurs de leur société, mais elle questionne ces valeurs selon que nos imaginaires sont porteurs d’espoir (la liberté) ou toxiques (le posthumanisme). Et elle analyse les étapes de construction de nos facultés fabulatoires, postulant que ce n’est pas l’enfant qui vient au monde, mais le monde qui vient à l’enfant le réduisant à imaginer ce monde, d’abord sans concept (in-fans), selon ses émotions et l’influence de la société.
Nous avons tous appris à opposer les couleurs sur un cercle. Les théoriciens les ont disposées sur des triangles, des sphères, des cubes. Découvrant peu à peu leur complexité selon d’innombrables paramètres (grandeur, saturation, fond, texture, supports, éclairages, mouvement, reflets, etc.) et mesurant leurs fréquences, nous avons envisagé d’autres typologies et modes d’identification (numérotation d’échantillons, chromatologie supposée universelle), puis avec le développement de l’informatique, des solides virtuels à cinq ou dix dimensions pour tenir compte de tous les déterminants. Cette quête de représentation visuelle des systèmes de couleurs est devenue si complexe, qu’elle n’est plus utilisable dans les usages sociaux (matières plastiques, carrosseries d’automobile, teintures textiles, crèmes et poudres de maquillage, etc.) Et c’est sans compter les significations symboliques des couleurs, les milieux de vie, les modes, qui varient selon les cultures et les époques. Nos imaginaires changent nos sensibilités chromatiques. Alors que faire pour maîtriser le langage des couleurs lorsqu’on est designer de mode, de mobilier, pour choisir la couleur des pilules pharmaceutiques, d’un immeuble d’habitation ?
Hugo Altinok
Hugo Altinok
Etudiant en génie électrique et informatique industrielle
Hugo Altinok est étudiant en DUT trinational en génie électrique et informatique industrielle en Alsace, en Allemagne et en Suisse. Il a un fort intérêt pour le domaine ferroviaire et ses problématiques.
La mobilité du futur constitue un défi majeur à relever. Il importe de préserver les savoirs et les expériences acquises depuis des décennies pour réussir une transition, une transition qui sera stratégique à l’échelle mondiale. Comment évaluer au plus juste quels seront nos besoins en mobilité ? A quelles énergies aurons-nous recours ? Comment concevrons-nous, avec quels outils industriels ? Quelles compétences, quelles expériences seront requises ? Quelles organisations ? Les défis géopolitiques et le changement climatique imposent des mutations d’envergure. La Grande Vitesse s’inscrira-t-elle en favorite ? Inspirera-t-elle les autres modes de transport, qu’ils soient terrestres, maritimes ou aériens ?
Isabel Marcos
Isabel Marcos
Sémioticienne, architecte et urbaniste
Isabel Marcos est directrice de recherche du CFCUL - Centro de Filosofia das Ciências, FCSH à l’Université Nouvelle de Lisbonne, elle a fait son Doctorat en Sémiotique (1996) à l’Université d’Aarhus au Danemark et un Doctorat en Sciences de Communication (2000) à l’Université Nova de Lisbonne (Portugal). Elle est Vice-Présidente de l’Association Internationale de la Sémiotique Visuelle (AISV) et membre du Comité Exécutif de l’Association Mondiale de Sémiotique (IASS) - Représentante Nationale du Portugal. Ses principales publications sont : Sémiotique de l'espace | Espaces de la sémiotique (2021), Espace, sémiotique et cognition (2014); La sémiotique de l’espace-temps face à l’accélération de l’histoire (2013), Dynamiques de la ville. Essais de la sémiotique de l’espace (2007). Par ailleurs, elle est auteure d'une centaine d'articles, dans des revues, chapitres de livres, actes de conférences, et Éditrice invité, tels que la revue Degrés (Sémiotique Visuelle), Aracne (Sémiotique Spatiale), Springer et Peter Lang (Sémiotique Dynamique).
Le choix du concept générateur du projet, est, pour de nombreux auteurs (Levy, Boudon, Prost, Gromort,…) le point d’ancrage de toute conception architecturale. Dans le domaine artistique (architectural ou pictural) le concept désigne la conception d’ensemble d’une œuvre. Le concept du projet d’architecture est pour l’architecte le fil rouge de sa stratégie de projet et l’élément qui lui permet de reconstituer, d’analyser, de mettre en cause son propre parcours de création. « Le concept » est l’élément à partir duquel l’architecte choisi, prend position, prend parti ! Selon Robert Prost le concept est un élément intégrateur d’une multitude de composantes inhérentes à la totalité du projet. La notion de concept intégrateur de la conception architecturale n’est pas dissociable d’un processus de conception architecturale, mais cela pose le problème d’intégration de ces diverses composantes qui le constitue. La sémiotique de l’espace avec ses outils permet de percevoir ses diverses composantes et ses règles d’intégration de la conception architecturale.
Isabelle Gallagher
Isabelle Gallagher
Professeure de Mathématiques
Isabelle Gallagher est Professeure de Mathématiques à l'Université Paris Cité et à l'École Normale Supérieure de Paris. Ses recherches portent sur l'analyse des Équations aux Dérivées Partielles. Elle a obtenu son doctorat de l'Université Pierre et Marie Curie en 1998. Sa thèse, supervisée par Jean-Yves Chemin, portait sur la dynamique des fluides. De 1998 à 2004, elle est chargée de recherches au CNRS à l'Université Paris-Sud puis à l'École polytechnique. Elle devient en 2004 Professeure à l'Université Paris-Diderot, dont elle dirige l'UFR de mathématiques de 2013 à 2017. En 2018 et 2019, elle a dirigé le Département de Mathématiques et applications de l'École normale supérieure (Paris). Depuis 2019, elle est directrice de la Fondation Sciences Mathématiques de Paris. Elle a été conférencière au Congrès Européen des Mathématiques en 2012, et au Congrès Mondial des Mathématiques en 2014. Elle a obtenu la médaille d'argent du CNRS en 2016, et le Prix Sophie Germain de l'Académie des Sciences en 2018.
Pour prévoir le temps qu’il fera demain, on peut utiliser plusieurs approches : une est d’ordre statistique (comparer à des situations météorologiques dans le passé semblables à celle d’aujourd’hui, et en déduire le temps futur avec forte probabilité), une autre d’ordre déterministe : les quantités régissant la météo (température, pression, etc) sont soumises aux grands principes de la physique et vérifient des équations, qu’il s’agit donc de construire, puis de résoudre. Dans cet exposé nous discuterons de la pertinence de cette démarche, aussi bien du point de vue de la possibilité d’écrire une telle équation, que d'en trouver une solution.
Jacques Arnould
Jacques Arnould
Expert éthique
Ingénieur agronome, docteur en histoire des sciences et docteur en théologie, Jacques Arnould s'intéresse aux relations entre sciences, cultures et religions, avec un intérêt particulier pour deux thèmes : celui du vivant et de son évolution et celui de l'espace et de sa conquête. Il a consacré plusieurs ouvrages et articles d'histoire ou de théologie au domaine du vivant. Suite à la poussée de fièvre créationniste en France, à partir de janvier 2007, il a été sollicité par différents milieux, scientifiques, pédagogiques ou religieux, pour informer les publics de l'existence des courants créationnistes, de leur histoire, des questions qu'ils posent à nos sociétés. L'année 2009, consacrée à Darwin, a montré comment les idées de ce savant et de ses successeurs continuent à interroger nos contemporains et les invitent à des interrogations plus philosophiques. Il est également expert éthique au Centre national d'études spatiales (CNES), un poste encore un peu unique dans le monde de l'astronautique. Pourtant, cela rejoint une vraie attente de la part du public, mais aussi des acteurs et des dirigeants, leurs motivations ne pouvant en effet plus être les mêmes qu'il y a quarante ou cinquante ans.
Paul Virilio était maître-verrier, mais il ne s’est pas contenté d’habiller de lumière le vide creusé dans nos édifices de pierre et de verre. Sa pensée, aussi élégante qu’une voûte gothique, aussi audacieuse qu’un voile de béton, a scruté, critiqué, analysé nos constructions techniques, sociales et politiques jusque dans leurs recoins les plus cachés, leurs fondations les plus fragiles, leurs zones les plus dangereuses. Il a rappelé la finitude de notre monde, ce cachot dont parlait Blaise Pascal ; il a dénoncé les dérives de la technologie, les excès de la vitesse ; il a annoncé les accidents, les catastrophes à venir. Il a aussi échafaudé des plans pour habiter le vide, pour construire le futur. Il avait pour devise : « Rien derrière, tout devant. »
Jacques Perry-Salkow
Jacques Perry-Salkow
Pianiste et auteur
Jacques Perry-Salkow est pianiste et auteur. Il est diplômé de la Dick Grove School of Music de Los Angeles, et il est un passionné de littérature à contraintes. Il a publié, avec Étienne Klein, Anagrammes renversantes ou Le Sens caché du monde (Flammarion, 2011) ; avec Sylvain Tesson, Anagrammes à la folie (Équateurs, 2013 ; Pocket, 2015) ; avec Raphaël Enthoven, Anagrammes pour lire dans les pensées (Actes Sud, 2016) et avec Karol Beffa, Anagrammes à quatre mains (Actes Sud, 2018). Il vit en Touraine.
« Chaque mot porte en lui un secret, un surcroît de sens, quelque chose de plus grand que sa définition », écrit Sylvain Tesson. L’anagramme est l’art de faire apparaître ces messages insoupçonnés, enfouis dans la matrice orthographique. Elle est une reconstruction porteuse d’un sens caché.
Jade Bouchemit
Jade Bouchemit
Directeur adjoint
Jade Bouchemit est Directeur adjoint du Musée de la musique de la Philharmonie de Paris. Précédemment, il a notamment occupé les fonctions de responsable financier de la Fondation Cartier, de secrétaire général du Jeu de Paume, de rédacteur en chef de la revue Oscillations ou de consultant culturel. Chargé d’enseignement à HEC Paris, il a également dirigé différentes conférences autour de la philosophie, de la musique et de l’art au CIPh, à l’ENSBA, l’ENSAPC ou l’iReMMO.
Si la tradition historique retient surtout de l’art sa capacité à imiter, travestir ou dévoiler le réel, ne contribue-t-il pas également à sa création ? Des espaces qui l’agencent aux concepts qui nous permettent de le penser, en passant par la perception de ses caractéristiques et les expérimentations de ses possibles, le réel, comme l’accès que nous y avons, n’est-il pas façonné par les productions de l’art ? A partir d’une sélection d’œuvres empruntées à l’architecture, la littérature, la peinture ou la musique, nous questionnerons la capacité de l’art à transformer notre rapport singulier au réel et à construire une réalité commune entièrement nouvelle.
Jean Audouze
Jean Audouze
Astrophysicien
Jean Audouze est astrophysicien et directeur de recherche émérite au CNRS, affecté à l’Institut d’Astrophysique de Paris (IAP). Ses recherches concernent la nucléosynthèse, l’évolution chimique des galaxies et la cosmologie. Il fut successivement directeur de l’IAP de 1978 à 1989, conseiller scientifique du président François Mitterrand de 1989 à 1993, président de l’Etablissement Public du Parc et de la Grande Halle de la Villette de 1993 à 1996, directeur du Palais de la découverte de 1998 à 2004, président du comité scientifique du Salon Européen de l’Innovation et de la Recherche de 2004 à 2009 et Président de la Commission Nationale Française pour l’UNESCO de 2010 à fin 2014. Par ailleurs, il enseigna l’astrophysique à l’Ecole Polytechnique de 1974 à 1989 et la mise en culture de la science de 1990 à 2008 à Sciences Po (Paris). Actuellement il est également scientifique associé au Théâtre de la Ville de Paris et il préside l’association « Prévenance – Apprenons à vivre ensemble ». Il est l’auteur, seul ou en collaboration de plus de 200 publications scientifiques et de plus de 20 ouvrages de vulgarisation scientifique
L'Univers est structuré à toutes échelles. Dans un premier temps, ces différentes structures seront exposées. Ensuite, on mettra l'accent sur deux d'entre elles, l'étoile et les particules élémentaires. Enfin, on évoquera le " darwininisme " de la construction de l'Univers à toutes échelles.
Jean Bedez
Jean Bedez
Artiste
Jean Bedez est diplômé de l’école nationale supérieure d’art de Nancy, et de l’école nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris en 2001. Il se forme dans ces deux établissements, au dessin et à la sculpture notamment auprès de Chen Zhen dont il sera l’assistant. Les thèmes qui traversent son œuvre sont liés à l’histoire des représentations du pouvoir politique et religieux. Il s’efforce de démonter et révéler ainsi à travers ses dessins et sculptures, les codes et conventions de construction des images, et de proposer des représentations du monde contemporain qui fonctionnent comme des allégories modernes. C’est d’abord au travers d’un ensemble de sculptures inspiré des cultures dominantes du jeu, du spectacle et du pouvoir qu’il explore les rapports de domination dans nos sociétés. Parallèlement et en écho à ce travail de sculpture, il développe un travail de dessin dans lequel il prolonge ses thèmes. Tout en développant une œuvre en prise avec son temps, il se confronte alors aux techniques et savoir-faire plus anciens de l’art du dessin. Ces œuvres récentes convoquent les astres et les premières représentations cartographiques du ciel qu’il télescope avec les avancées spatiales les plus récentes.
Jean Bedez s'appuiera sur la présentation de différentes séries de dessins réalisés entre 2012 et 2021 pour nous parler de la construction dans l'art. Il s'agit en effet pour cet artiste d'explorer par la déconstruction et reconstruction d'images appartenant à différents champs, notre monde contemporain. Qu'elles soient d'ordre historique, scientifique, politique, les images qu'il collecte et recompose, créent une disruption du temps qui éclaire les mécanismes de fabrication des récits dominants. Convoquant différentes époques et courants de l’histoire de l’art, ces dessins sont extrêmement référencés formant autant de micro-récits qui donnent à voir le temps long de l’Histoire et ses effets rebonds. Pratique de la stratification, de l’empilement des temps et des espaces, ces œuvres présentent des espaces recomposés mêlant des lieux hétérogènes, proposent des télescopages temporels (cartes médiévales et missions spatiales), convoquent les mythes et les constellations, le temps de l'histoire des cités et des arts (antiquité, renaissance, XVIIIème, temps contemporains) ; finalement le chaos du monde démiurgique à travers le temps suspendu et figé des catastrophes.
Jean-Jacques Bahain
Jean-Jacques Bahain
Géologue et préhistorien
Géologue et préhistorien de formation, Jean-Jacques Bahain est professeur au Muséum National d’Histoire naturelle au sein de l’UMR 7194 « Histoire naturelle de l’Homme Préhistorique ». Il a consacré l’essentiel de sa carrière à l’établissement du cadre géochronologique de l’évolution humaine à travers la datation de sites géologiques et archéologiques. Spécialiste de la méthode de datation par résonance de spin électronique, il utilise celle-ci, seule ou en association avec d’autres méthodes, pour préciser la chronologie des premières occupations humaines d’Eurasie à travers l’étude de systèmes géologiques et de gisements de référence régionale, afin de mieux caractériser et comprendre les phases successives de peuplements et de migrations humaines, animales et végétales, et de replacer les séquences archéologiques au sein d’un même cadre chronostratigraphique global. Ses activités de recherche sont basées en premier lieu sur une approche stratigraphique de terrain, fondamentale en archéologie paléolithique, et en second lieu sur une solide expérience de laboratoire dans le domaine de la géochronologie et de la caractérisation physico-chimique des sédiments et des matériaux provenant des gisements géologiques ou archéologiques quaternaires. Ces travaux sont réalisés dans le monde entier et ont fait l’objet de plus de 200 publications scientifiques.
Le développement des méthodes de datations physico-chimiques a considérablement modifié notre vision de la chronologie de l’histoire de notre planète et des grandes étapes qui ont marqué celle-ci, en particulier sur la période couvrant les derniers millions d’années au cours de laquelle la lignée des hominidés a évolué. Les scientifiques disposent ainsi aujourd’hui d’un large panel de méthodes pouvant être appliquées à la datation de nombreux types de matériaux sur des domaines chronologiques variés : méthodes radiométriques ou radio-isotopiques, directement basées sur la quantification des phénomènes de décroissance ou de croissance radioactives ; méthodes paléo-dosimétriques, utilisant l’échantillon comme un dosimètre ayant enregistré la dose de radiations qu‘il a reçu depuis l’événement que l’on cherche à dater ; méthodes chimiques, fondées sur une cinétique d’incorporation ou d’évolution ; méthodes physiques, comme par exemple celles fondées sur l’étude des variations d’intensité et de direction du champ magnétique terrestre. Toutes ces techniques, en complément des méthodes naturalistes, stratigraphiques, paléontologiques et paléoenvironnementales, fortement liées à la connaissance du terrain d’étude considéré, apportent ainsi des points de repères souvent cruciaux dans l’interprétation des gisements et dans la construction de la chronologie de leur mise en place et de leur évolution.
Jean-Louis Israël
Jean-Louis Israël
Avocat
Me Jean-Louis Israël est avocat au barreau de Paris. Il est titulaire d’un DEA de droit privé général obtenu à l’Université Paris II, Panthéon-Assas, d’un DESS de droit du marché commun obtenu à l’Université Paris I, Panthéon-Sorbonne et enfin, d’une licence d’Histoire Géographie à l’Université Paris X Nanterre.
Jean-Luc Bertini
Jean-Luc Bertini
Photographe
Photographe professionnel depuis plus d’une vingtaine d’années et journaliste depuis 2007, Jean-Luc Bertini travaille avec un très grand nombre de titres de la presse française (L’Obs, Le Monde, Elle, Géo, 180°C, Le Figaro Magazine, L’Express, Marianne, Libé, Citizen K, Rolling Stone...), tout en développant par ailleurs plusieurs projets au longs cours dont le dernier en date - Américaines Solitudes (Actes Sud, 2020) - fruit de 10 années de travail, a été exposé aux dernières Rencontres de la Photographie de Arles. En outre, Jean-Luc collabore avec des éditeurs Français et étrangers ainsi que des institutions telles la BNF ou Green Peace.
Jean-Luc Pérez
Jean-Luc Pérez
Architecte
Fondateur de l'Atelier Pérez/Prado, Jean-Luc Pérez est membre titulaire de l'Académie d'Architecture et membre de la Société Française des Architectes et ancien architecte-conseil du CAUE 13. Son activité à Paris et Marseille couvre tous les champs de l’architecture nécessaires à la ville. Son travail de conception est orienté vers une recherche de modernité spécifique à chaque contexte, tenant compte de la mémoire des lieux et des collectivités. Soucieux de la valeur d’usage de ses bâtiments, l’Atelier Pérez/Prado vise une amélioration raisonnée des modes de vie, convaincu que les valeurs d’intérêt public participent de la création du cadre de vie. Pour l'agence, la révolution induite par le changement climatique s'inscrit dans l'histoire de l'architecture comme se sont inscrits les grands événements humains. Il n'est pas question de la prendre en compte de manière passive comme une énième contrainte administrative de l'art de bâtir mais de la convertir en une démarche projectuelle nouvelle, créatrice de formes nouvelles. On lui doit notamment la modernisation de l'hôpital de La Timone ainsi que la reconversion de bureaux en 120 logements d'Initial-Prado à Marseille. L'Atelier Pérez/Prado est lauréat du Pavillon de la France à l'Exposition Universelle de Dubaï 2020.
Construire paraît à la fois simple et complexe à définir. C'est réaliser quelque chose, un édifice, un ouvrage, selon un plan déterminé. Ce n'est pas juste accumuler des objets ou des matériaux : il faut avoir un plan, une intention, un projet. C'est l'activité humaine la plus courante après les fonctions biologiques. Construire c'est presque naturel depuis l'enfance. Cela concerne la main, le cerveau et disons-le, le cœur. En tout cas, quelque chose qui a à voir avec le plaisir. Rapportée au monde du bâtiment, cette représentation fait émerger les trois acteurs qui définissent notre cadre de vie: le constructeur, l'ingénieur et l'architecte. Chacun dans son rôle (le savoir-faire, le solide et le beau), concourt à la fabrication du sens de la construction.Aucun n'est irresponsable de ce qui est produit. À l'heure de l'urgence climatique, comment appréhender ce qui est bâti ? Le progrès, dans la construction, en quoi consiste-t-il, aujourd'hui ? Comment envisager la nouvelle ville ? Ce que pourrait être une nouvelle architecture qui répond aux enjeux de l'état de la planète et dont les bâtiments s'inscrivent dans la filiation de la vieille ville ? Aucune production (matériau, structure, architecture) ne peut esquiver ce questionnement.
Jean-Marie Metzler
Jean-Marie Metzler
Ingénieur
Ingénieur X-Ponts, Jean-Marie Metzler a passé une grande partie de sa vie professionnelle à la SNCF, où il est entré en 1967. Après ses premiers postes opérationnels en région (Établissement Matériel et Traction, Atelier du Matériel, division d’Exploitation), il rejoint la Direction du Matériel comme responsable de la maintenance du matériel Moteur de la SNCF, puis de la construction et de la mise en service du matériel TGV Sud Est. Il devient ensuite directeur de la branche ferroviaire du Groupe Jeumont-Schneider. En 1987 il prend la direction de Voyageurs de la SNCF jusqu’en 1994 où il devient expert marketing auprès de chemins de fer italiens. Il crée entre temps la filiale Télécoms de SNCF dont il conduit en 1997 l’entrée de Vivendi-SFR à son capital. Directeur Général de Cegetel SFR fixe jusqu’en 2004, il revient au ferroviaire comme expert pour le compte de SNCF International (Corée, Arabie Saoudite, Russie …), Keolis filiale de SNCF (UK, Allemagne …). De 2017 à 2022, il renoue avec les télécoms en participant activement aux travaux relatifs à la transformation numérique de Groupe SNCF, par celle de son réseau de télécommunications.
La mobilité du futur constitue un défi majeur à relever. Il importe de préserver les savoirs et les expériences acquises depuis des décennies pour réussir une transition, une transition qui sera stratégique à l’échelle mondiale. Comment évaluer au plus juste quels seront nos besoins en mobilité ? A quelles énergies aurons-nous recours ? Comment concevrons-nous, avec quels outils industriels ? Quelles compétences, quelles expériences seront requises ? Quelles organisations ? Les défis géopolitiques et le changement climatique imposent des mutations d’envergure. La Grande Vitesse s’inscrira-t-elle en favorite ? Inspirera-t-elle les autres modes de transport, qu’ils soient terrestres, maritimes ou aériens ?
Jean-Paul Delahaye
Jean-Paul Delahaye
Mathématicien
Jean-Paul Delahaye est Professeur émérite à l'Université de Lille et chercheur au laboratoire CRISTAL (Centre de recherche en informatique signal et automatique de Lille, UMR CNRS 9189). Ses travaux portent sur les algorithmes de transformation de suites (Thèse d'Etat), sur l'utilisation de la logique en Intelligence artificielle (systèmes experts, langage Prolog) sur la théorie computationnelle des jeux (jeux itérés, simulation de systèmes sociaux, étude de la coopération), et sur la théorie algorithmique de l'information (théorie de la complexité de Kolmogorov, notion de contenu en calculs) avec en particulier des applications à la bioinformatique et à la finance. Il travaille aujourd'hui sur les monnaies cryptographiques et la " technologie blockchain ". Il s'intéresse aussi aux problèmes d'éthique dans les sciences et a été membre du Comité d'Ethique de CNRS (COMETS) de 2016 à 2021. Il a encadré 20 thèses. Il est l'auteur d'une vingtaine de livres, dont une partie est destinée à un large public. En 1998, il a reçu le Prix d'Alembert de la Société Mathématique de France et, en 1999, le Prix Auteur de la Culture scientifique du Ministère de l'Education Nationale et de la Recherche. Il tient la rubrique mensuelle Logique et calcul (6 pages) dans la revue Pour la science (version française du Scientific American). Il propose aussi un blog (http://www.scilogs.fr/complexites/) consacré aux "Complexités".
L'ensemble vide, ø, —c'est-à-dire « rien »— est un être de base en mathématiques. Il donne naissance à un ensemble ayant un élément, {ø}, mais aussi à un ensemble ayant deux éléments {ø, {ø}}. Bien sûr le mathématicien ne s'arrête pas là. Tous les entiers peuvent se construire ainsi de proche en proche. On le appelle les entiers de John von Neumann. Ce n'est que le début d'une série de constructions, où on rencontrera les nombres transfinis, et un peu plus tard les nombres surréels de John Conway. Tout ce dont a besoin le mathématicien se construit finalement avec « rien ». Que signifie cette étrange ontologie ?
Jean-Philippe Lenclos
Jean-Philippe Lenclos
Concepteur de couleurs, artiste visuel
Jean-Philippe Lenclos, designer, Award CADE AIC 2021 de l’Association Internationale de la Couleur, a été Directeur Artistique à la Sté des Peintures Gauthier (1965/1980), Professeur à l’ENSAD (1969/2004). Il a été en 1970 chargé des couleurs et de la signalétique au Pavillon français de l’Exposition Universelle d’Osaka. Il a créé l’Atelier 3D Couleur - Agence de design/couleur consacrée à l’architecture, l’urbanisme et aux produits industriels (1980/2007). En 2011 - 130 de ses travaux intègrent les collections du Musée National d'Art Moderne, Centre Pompidou, Paris. Il a notamment publié : Couleurs de la France – 1981, Couleurs de L’Europe – 1995, Couleurs du Monde – 1999, Portes du Monde – 2001, Fenêtres du Monde – 2001, Colors of the World – 2004, Maisons du Monde – 2007, Couleurs de la Méditerranée – 2016 (Edit. Le Moniteur, Edit. Norton & Co. New York, Edit. Korea Mijinsa. Monographies: The Geography of Color - Edit. San’ei Shobo Publishing, 1989; Color Design in France - Song Jian Ming - Edit. Shanghai, People’s Fine Arts Publishing House, 1991; The Geography of Color - Edit. Kukje Publishing House, 1991 and 1996, Séoul; Jean-Philippe Lenclos, Painter & Designer - Edit. Shindong, Shanghai, 2017. Expositions monographiques : Tokyo - Galerie Ichiban-Kan « Les Couleurs de Tokyo » 1971 ; Paris - Centre Pompidou « La Géographie de la Couleur » 1977 ; Lisbonne and Porto - Fondation Gulbenkian « Geografia da Cor » 1978 ; Marseille - Galerie Urbame « Les Couleurs de Tokyo » 1978 ; Paris - Musée des Arts Décoratifs « Les Couleurs de la France » 1982 ; Tokyo - Xthill Gallery « Geography of Color » 1998. Il a participé à de très nombreuses expositions de groupe et donné nombre de conférences sur le thème « Géographie de la Couleur » en Europe et dans le monde, incluant Angleterre, Allemagne, Belgique, Brésil, Canada, Chine, Corée, Danemark, Espagne, Finlande, Italie, Iran, Japon, Portugal, Suède, Suisse, USA.
Nous avons tous appris à opposer les couleurs sur un cercle. Les théoriciens les ont disposées sur des triangles, des sphères, des cubes. Découvrant peu à peu leur complexité selon d’innombrables paramètres (grandeur, saturation, fond, texture, supports, éclairages, mouvement, reflets, etc.) et mesurant leurs fréquences, nous avons envisagé d’autres typologies et modes d’identification (numérotation d’échantillons, chromatologie supposée universelle), puis avec le développement de l’informatique, des solides virtuels à cinq ou dix dimensions pour tenir compte de tous les déterminants. Cette quête de représentation visuelle des systèmes de couleurs est devenue si complexe, qu’elle n’est plus utilisable dans les usages sociaux (matières plastiques, carrosseries d’automobile, teintures textiles, crèmes et poudres de maquillage, etc.) Et c’est sans compter les significations symboliques des couleurs, les milieux de vie, les modes, qui varient selon les cultures et les époques. Nos imaginaires changent nos sensibilités chromatiques. Alors que faire pour maîtriser le langage des couleurs lorsqu’on est designer de mode, de mobilier, pour choisir la couleur des pilules pharmaceutiques, d’un immeuble d’habitation ?
Jean-Philippe Uzan
Jean-Philippe Uzan
Cosmologiste
Jean-Philippe Uzan est directeur de recherche en physique théorique au CNRS. Spécialiste de gravitation et de cosmologie, il travaille à l'Institut d'astrophysique de Paris. Il a été directeur adjoint de l'Institut Henri Poincaré de 2013 à 2017. Il a publié plus d'une centaine d'articles de recherche sur de nombreux aspects de cosmologie, des plus théoriques à l'interprétation des observations les plus récentes. Il a reçu le prix Paul Langevin (2010) et le prestigieux prix Georges Lemaître (2015). Il a enseigné pendant plusieurs années à l'École normale supérieure de Paris et à l'École des mines de Paris, ainsi que dans des écoles thématiques internationales. Il collabore depuis une quinzaine d'années avec l'université du Cap en Afrique du Sud. En 2017, il publie L'harmonie secrète de l'univers et Big-bang en 2018.
La théorie du big-bang, visant à décrire l’Univers et son histoire, est un extraordinaire échafaudage qui a bouleversé notre représentation du cosmos, de l’espace et du temps. Selon les mots de Georges Lemaître, « une cosmogonie vraiment complète devrait expliquer les atomes comme les soleils ». Trouvant ses racines dans la relativité générale d’Einstein, la cosmologie a peu à peu incorporé toute la physique du XXe siècle - physique atomique, nucléaire et quantique. Elle cherche à comprendre la diversité et la structuration de la matière. Quelles sont les grandes étapes de cette construction ? Quels sont les ingrédients nécessaires à la construction d’un modèle scientifique ? Voilà les questions que nous aborderons sur l’exemple du big-bang.
On y pense peu mais les unités de mesure sont omniprésentes dans notre quotidien. Hier comme aujourd’hui, les mesures sont au cœur de toutes les activités humaines. Dans une société à l’heure de la mondialisation, il est plus que jamais indispensable que les mesures soient reconnues et traçables au niveau international. Sport, médecine, commerce, industrie, environnement, aéronautique, intelligence artificielle, il n’y a pas d’activité humaine sans des mesures fiables et des unités universellement acceptées. Des laboratoires métrologiques de haute précision à la vie de tous les jours, comment se construit une mesure de précision ? Quels acteurs ? Quelles hypothèses partagées ? Quelles évolutions à venir ? Avec la transformation numérique, comment la mesure intègre-t-elle les nouveaux enjeux d’un monde en pleine transformation ?
Jean-Pierre Bibring
Jean-Pierre Bibring
Astrophysicien
Professeur de physique à l’Université Paris-Sud (Orsay) et astrophysicien à l’Institut d’Astrophysique Spatiale, J-P B. fut (et en partie demeure !) responsable de plusieurs programmes d’exploration spatiale du système solaire, soutenus par le CNES, en coopération avec plusieurs des agences spatiales internationales : NASA, ESA, JAXA, Roscosmos. Il a en particulier contribué au développement d’instruments spatiaux sur les missions Phobos (URSS), Mars Express (ESA), Cassini (NASA), Hayabusa 2 (JAXA), Rosetta/Philae (ESA), ExoMars (ESA). Les mesures effectuées par ces missions ont participé au renouvellement des conceptions de formation et d’évolution des objets du système solaire, et de la Terre tout particulièrement.
En l’absence d’observations contraignantes, l’histoire de la Terre et du vivant ont essentiellement relevé d’une approche dogmatique plus que scientifique, au gré des théologies ou des idéologies dominantes. Dans une extraordinaire fécondité de multiples champs de recherches, des changements de paradigmes majeurs sont en train de s’échafauder ; ils donnent un sens inédit aux concepts d’évolution, en offrant aux contingences de contrarier continument le déterminisme des lois et des codes. Ils mettent sérieusement en cause les notions d’origine, d’unification, de généricité des processus et des situations. La diversité qui en émerge fonde la profonde unicité cosmique de la Terre et du vivant, qui irriguent des pans entiers de l’activité sociale, bien au-delà de la seule sphère scientifique. Ils ouvrent des pistes de grande potentialité pour affronter les enjeux planétaires de ce siècle, et engendrer de fabuleux enchantements.
Jean-Pierre Luminet
Jean-Pierre Luminet
Astrophysicien
Né dans le midi de la France, Jean-Pierre Luminet a passé une enfance contemplative, pratiquant la musique, les arts graphiques et l’écriture. Féru également de mathématiques et d’astronomie, il a choisi de suivre une filière scientifique tout en poursuivant ses activités artistiques et littéraires. Aujourd’hui astrophysicien à l’Observatoire de Paris et au Laboratoire d’Astrophysique de Marseille, directeur de recherches au C.N.R.S., ses travaux sur les trous noirs et la cosmologie ont fait sa renommée mondiale. L’astéroïde (5523) Luminet porte son nom en hommage à ses travaux. À ses activités de scientifique, il ajoute celles d’un auteur tour à tour poète, essayiste et romancier dans une œuvre protéiforme où science, histoire, musique et art sont liés. Officier des Arts et des Lettres, il a publié une quinzaine d’essais (L’univers chiffonné, Le Destin de l’univers, Illuminations, etc.) et sept romans (Les Bâtisseurs du Ciel, etc.), traduits en une douzaine de langues. En poésie il compte à son actif une dizaine de recueils (Les Poètes et l’univers, Itinéraire céleste, La nature des choses, Un trou énorme dans le ciel, etc.), quatre livres d’artiste, et de nombreuses publications dans des revues et anthologies.
L’Event Horizon Telescope a fourni en avril 2019 et en mai 2022 les premières images télescopiques des trous noirs supermassifs situés respectivement aux centres de la lointaine galaxie M87 et de notre propre galaxie la Voie lactée, à une résolution angulaire comparable à celle de leur horizon des événements. Bien avant ces réalisations remarquables, rendues possibles par l’interférométrie radio à très longue base et de lourds logiciels de reconstruction d’images à partir de gigantesques masses de données, des théoriciens avaient utilisé l’ordinateur pour reconstruire l’apparence d’un trou noir entouré d’un disque d’accrétion lumineux à partir de vues rapprochées. Les images subissent des déformations optiques extraordinaires dues à la déviation des rayons lumineux produite par la forte courbure de l'espace-temps. La relativité générale permet de calculer de tels effets sur les disques d’accrétion environnants. L’accord quasi parfait entre les simulations numériques et les images télescopiques confirme que les lois de la relativité générale décrivent correctement les environnements de trous noirs indépendamment de leur taille.
Jean-Yves Choley
Jean-Yves Choley
Professeur en génie mécanique
Jean-Yves Choley est professeur à l'ISAE-Supméca, membre du laboratoire Quartz, coordinateur de l'équipe de recherche IS2M (Ingénierie des systèmes mécatroniques et multiphysiques). Ses principaux domaines de recherche sont la conception mécatronique collaborative, l'ingénierie des systèmes à base de modèles (MBSE) et l'évaluation de la sécurité (MBSA), la multiphysique et le tolérancement. Il est titulaire d'un doctorat en sciences de l'ingénieur de l'Ecole Centrale Paris (maintenant CentraleSupélec) et a acquis une expérience industrielle en travaillant pour la société ARIANESPACE en Guyane française. Il est diplômé en génie mécanique de l'ENS Cachan (maintenant ENS Paris-Saclay), France.
Les nouveaux systèmes conçus actuellement par les ingénieurs pour les besoins et les défis de demain doivent l’être avec des méthodologies et des outils déployés dans un cadre rigoureux. Ces derniers doivent permettre la prise en compte tout à la fois des problématiques en lien avec la préservation de notre planète et des problématiques liées à la complexité et la criticité croissante de nos systèmes techniques.
Jérôme Lodewyck
Jérôme Lodewyck
Chercheur en métrologie
Jérôme Lodewyck est chercheur CNRS au LNE-SYRTE, le laboratoire de métrologie temps fréquence français, situé à l'Observatoire de Paris. Il y développe des horloges atomiques à réseau optique avec des atomes de strontium, des horloges de dernière génération qui utilisent comme étalon de fréquence une transition optique d'atomes froids piégés dans un réseau de lumière. Il s'intéresse tout particulièrement à l'utilisation de ces horloges pour calibrer les échelles de temps internationales, ainsi qu'à la manipulation d'états quantiques intriqués pour améliorer les performances des horloges. Expert auprès du Comité Consultatif Temps Fréquence du Bureau International des Poids et Mesures, il est impliqué dans le processus de redéfinition de la seconde du système international d'unités avec des horloges optiques.
Bien loin du cadre immuable de la physique classique, le temps est maintenant l'objet d'expérience. Les horloges atomiques de très grande précision, avec 18 chiffres significatifs après la virgule, permettent d'espérer mesurer les moindres soubresauts du temps, qu'ils proviennent, en vertu de la relativité générale, des irrégularités gravitationnelles de la Terre, ou encore de l'hypothétique matière noire qui nous traverse en permanence. Dans ce cadre inconstant, comment les théoriciens construisent-ils le temps ? Comment les expérimentateurs construisent-ils une unité de temps universelle, et comment la réalisent-ils pour construire l'échelle de temps atomique internationale ? Cet exposé nous guidera dans les caves de l'Observatoire de Paris, où des chercheurs améliorent dans cesse des horloges atomiques qui utilisent les propriétés quantiques d'atomes ultra-froids comme " tic-tac " imperturbable.
Jian Ming Song
Jian Ming Song
Professeur à l’Académie des beaux-arts
Jian Ming Song a fait ses études à l’Académie des beaux-arts de Chine, à l’Institut des langues étrangères de Shanghai, en langue française, ainsi qu’à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, de Paris. Il est Professeur titulaire à l’Académie des beaux-arts de Chine. En1993 il a établi une Théorie chromatique de base et de ses applications systématiques selon un ensemble de système de couleur standard. Ses recherches portent sur un système de service personnalisé pour les créatifs, afin de concevoir des produits basés sur le service de crowd-sourcing. Depuis 2005 il mène aussi des recherches sur les méthodes de planification des couleurs urbaines en Chine. Il a ainsi établi une Norme chromatique pour l'architecture de style Jiangnan. Au cours des 20 dernières années, il a présidé des centaines de plans de couleurs pour des villes nouvelles et anciennes, des zones rurales et des îles, telles que Pékin, Shanghai, Xi'an, Hangzhou, Chengdu TFNA, Chongqing, Jinan, Ningbo, Quanzhou, Wujin, Jiangyin, etc. Il a également présidé la conception des couleurs du pavillon de la Chine à l'Exposition universelle de 2010 et de très nombreux édifices publics, incluant le métro de Hangzhou et d'autres projets de planification et de conception de parcs à grande échelle. Il a publié plus de 150 articles sur la couleur et l'art dans des revues universitaires en chinois et en anglais, de très nombreux livres dont Reading Macao Urban Color, Modern Design Department And Design Modeling Foundation, Color Design In France. Il est notamment Expert en communication scientifique en chef de la National Color Science of China Association of Science and Technology, Vice-président de la China Fashion Color Association, Vice-directeur du Graphic Design Art Committee of China Artists Association. Il a été Directeur de l'art et du design, comité d'organisation des Jeux asiatiques de Hangzhou 2022.
Nous avons tous appris à opposer les couleurs sur un cercle. Les théoriciens les ont disposées sur des triangles, des sphères, des cubes. Découvrant peu à peu leur complexité selon d’innombrables paramètres (grandeur, saturation, fond, texture, supports, éclairages, mouvement, reflets, etc.) et mesurant leurs fréquences, nous avons envisagé d’autres typologies et modes d’identification (numérotation d’échantillons, chromatologie supposée universelle), puis avec le développement de l’informatique, des solides virtuels à cinq ou dix dimensions pour tenir compte de tous les déterminants. Cette quête de représentation visuelle des systèmes de couleurs est devenue si complexe, qu’elle n’est plus utilisable dans les usages sociaux (matières plastiques, carrosseries d’automobile, teintures textiles, crèmes et poudres de maquillage, etc.) Et c’est sans compter les significations symboliques des couleurs, les milieux de vie, les modes, qui varient selon les cultures et les époques. Nos imaginaires changent nos sensibilités chromatiques. Alors que faire pour maîtriser le langage des couleurs lorsqu’on est designer de mode, de mobilier, pour choisir la couleur des pilules pharmaceutiques, d’un immeuble d’habitation ?
Jimmy Degroote
Jimmy Degroote
Doctorant en philosophie des sciences
Jimmy Degroote est doctorant en philosophie des sciences au CNRS (ERC project « PHILIUMM ») et au laboratoire SPHère (Université de Paris). Diplômé d'un master d'études politiques à l'EHESS et d'un master de philosophie à l'Université Panthéon-Sorbonne, agrégé de philosophie, il a enseigné cette discipline au lycée pendant deux ans avant de se consacrer à la recherche. Il travaille actuellement sur le problème de l'applicabilité des mathématiques à la nature et s'intéresse aux solutions que l'œuvre philosophique et mathématique de Leibniz permet de développer.
Inventer de nouveaux concepts pour élaborer des théories scientifiques ou philosophiques, imaginer d'autres systèmes politiques, bousculer des normes ou des traditions artistiques, ou même décider de s'en affranchir… Dans toute discipline, de la plus concrète à la plus abstraite, il est parfois nécessaire d’aller au-delà des principes que l'on croyait acquis, des doctrines établies et des anciennes hypothèses – voire de les abolir – afin de construire un nouvel édifice, au sens propre comme au sens figuré. De la rénovation des bâtiments à l’écriture d’un roman en passant par l’histoire de la médecine, des étudiants et des jeunes chercheurs aux spécialités variées tenteront d'expliquer comment ils sont amenés, au quotidien, à déconstruire leur objet ou leur méthode, afin de donner un nouveau souffle à leur recherche ou à leur activité créatrice.
Jorge Cubo
Jorge Cubo
Professeur de paléontologie
Jorge Cubo est professeur de paléontologie à Sorbonne Université. Il a effectué un doctorat sur les propriétés biomécaniques des constructions osseuses chez les oiseaux à l’Université de Barcelone. Il a ensuite effectué un post-doc à l’Université Pierre et Marie Curie sur la signification (adaptation fonctionnelle versus héritage historique) de la diversité histologique (niveau tissulaire) des constructions osseuses chez les tétrapodes. Il a été nommé Maître de Conférences à Pierre et Marie Curie, où il a appliqué des méthodes statistiques qui prennent en compte la phylogénie (les relations de parenté entre les organismes) pour tester ses hypothèses sur la signification de la diversité ostéo-histologique. Il s’intéresse à l’inférence de traits paléobiologiques de taxons disparus utilisant la structure histologique des constructions osseuses depuis sa nomination en qualité de professeur à Sorbonne Université.
Crédit photo : MNHN-Agnes Latzoura
Les structures osseuses sont constituées d’une matrice contenant des protéines (collagène) et des minéraux (hydroxyapatite). Au sein de cette matrice on retrouve des logettes contenant des cellules osseuses (les ostéocytes) et des cavités contenant des vaisseaux sanguins. Ces éléments de base peuvent s’organiser de façons très diverses, de sorte que l’organisation des constructions osseuses varie aussi bien au cours de la croissance des organismes (ontogénie) qu’au cours de l’histoire évolutive des groupes. La diversité de l’organisation des constructions osseuses sera illustrée avec des cas d’étude pris parmi les synapsides (groupe qui inclut les mammifères), les sauropsides (tortues, lézards, crocodiles, oiseaux) et les amphibiens. Un débat sur la signification de cette diversité (adaptation fonctionnelle versus héritage historique) a été initié en 1849 par J. Quecket et est toujours d’actualité. Notre groupe de recherche a essayé d’apporter de la lumière en utilisant des méthodes statistiques qui prennent en compte la phylogénie (les relations de parenté entre les organismes). Nos résultats montrent que ces facteurs ne sont pas mutuellement exclusifs : la diversité de l’organisation des constructions osseuses est le résultat à la fois d’adaptations fonctionnelles ET de l’héritage historique.
Julien Marché
Julien Marché
Professeur de mathématiques
Professeur à Sorbonne Université, Julien Marché est spécialiste de topologie de basse dimension et topologie algébrique. Plus précisément, ses recherches portent sur les interactions entre la topologie en dimension 2 et 3 et certains modèles de physique mathématique issus de la théorie quantique des champs.
A la question (méta-)physique de savoir quelle est la forme de l'univers dans lequel on vit, vient s'adjoindre aussitôt une autre: quelles sont les formes d'univers possibles ? C'est une question phare de la topologie qui a connu des contributions majeures de Henri Poincaré (~1900 fondements), William Thurston (~1980 développement) et Grigori Perelman (~2000 conclusion). De la même manière qu'Alice passait dans le monde des merveilles en traversant un miroir, on peut construire ces autres mondes possibles en envisageant des miroirs aux formes plus complexes, celles décrites par la théorie des nœuds. On en verra bien des exemples dans cet exposé.
Lapin
Lapin
Artiste
Héritier d’une culture classique, Lapin évolue dans un environnement influencé par son père architecte, peintre de l'Air passionné par le Pop Art. Il embrasse tôt la vie active à Paris, fait ses expériences artistiques en autodidacte à travers des voyages. Il brise les barrières entre les pratiques nobles et profanes pour établir son propre cadre de création, dans lequel il évolue en toute liberté. Il ne voit pas de frontière entre Nature et Technologie, il cherche à dépeindre le lien qui unifie toute chose à travers son avatar, le Lapin. Ce personnage parle de l’Homme, privé de son cadre culturel, s'exprimant via ses postures et ses émotions. C’est sous l'emblème de cet animal, qui permit à Fibonacci de découvrir le nombre d'Or, que Charles continue sa quête d’une formule pour unifier le Tout, la tragédie et le ridicule de nos vies, leurs correspondances à toutes les échelles du cosmos.
Laurence Honnorat
Laurence Honnorat
Présidente d'Innovaxiom
Après une formation en sciences physiques, au management et à la communication puis quinze années d'expérience dans l'industrie, Laurence Honnorat préside Innovaxiom, fondée en 2007. Innovaxiom, société de conseil en stratégie, construit et met en œuvre des projets en sciences. Laurence Honnorat est aussi à l'origine de la création en 2012 de Innovaxiom Corp, basée à Boston. Elle est co-fondatrice de la fondation Out Of Atmosphere en faveur de l'exploration spatiale. Laurence crée en 2016 Weneedyourbrain.com, réseau de conférenciers scientifiques et en 2017 Icedmoment.com, exposition de collections photographiques en ligne. En 2018, elle lance TimeWorldEvent.com, congrès mondiaux en science et en 2020, l’association d’intérêt général Ideasinscience.org en échos à la chaine YouTube éponyme, crée en 2011 et dont elle est la productrice. Laurence Honnorat intervient en tant que conseil en stratégie, notamment dans l'industrie, sur des questions liées à l'anticipation et dans l'enseignement supérieur où elle aborde les thèmes de l'émergence des idées, de la communication et du management de projet. En 2019, elle reçoit le prix Alexandre Ananoff de la Société Astronomique de France pour ses actions en faveur de la valorisation de la culture spatiale.
Laurent Mazliak
Laurent Mazliak
Mathématicien
Laurent Mazliak, enesignant-chercheur au LPSM à Sorbonne-Université, a commencé sa carrière comme mathématicien comme spécialiste du contrôle optimal stochastique après la soutenance d'une thèse sous la direction de Nicole El Karoui. Au début des années 2000, il s'est spécialisé en histoire des mathématiques, en s'intéressant plus spécifiquement à l'émergence des probabilités modernes dans le premier tiers du 20ème siècle. Il a consacré de nombreux travaux à l'effet de la Première Guerre mondiale sur les communautés mathématiques du moment et est l'auteur de plusieurs ouvrages consacrés à cette question. Son dernier livre en date, co-dirigé avec sa collègue Rossana Tazzioli, a été publié en 2021 par Springer et est consacré aux communautés mathématiques dans la décennie 1918-1928.
En 1928 l'Institut Henri Poincaré ouvre à Paris grâce aux efforts du mathématicien Emile Borel et au soutien de la fondation Rockefeller. L'enseignement et la recherche autour des mathématiques du hasard sont placées par Borel au centre de l'activité de l'institut, résultat imposé de haute lutte face à l'indifférence voire à l'hostilité des mathématiciens français vis-à-vis d'une discipline taxée de manque de sérieux. Cet exposé à caractère historique, fondé en bonne partie sur les résultats de la thèse de Matthias Cléry, présente la façon dont Borel s'est convaincu de l'importance de combler le retard français par rapport à d'autres pays quant à la place des probabilités et de la statistique dans le système éducatif et a élaboré la stratégie qui aboutit à la création de l'IHP. Nous observerons aussi comment le fonctionnement volontariste de celui-ci à permis à l'IHP de devenir en dix ans un des principaux lieux mondiaux de réflexion sur cette thématique.
Léa Toulouse Florentin
Léa Toulouse Florentin
Experte en art contemporain
Léa Toulouse Florentin a travaillé dans le domaine des arts pendant plus de dix ans au Canada, aux États-Unis, au Royaume-Uni et en France. Elle a obtenu un master en études critiques et curatoriales et une licence en histoire de l'art et études des Premières Nations à l'Université de Colombie Britannique à Vancouver, Canada. Elle a travaillé dans des musées, des galeries, des universités et des start-ups pour développer son expertise sur le marché de l'art dans le monde entier. Elle a organisé une exposition à la Winsor Gallery de Vancouver présentant six femmes artistes contemporaines des Premières nations et mettant l'accent sur le matriarcat indigène, qui était également le sujet de ses recherches universitaires. Aujourd'hui, elle travaille dans la vente d'art contemporain en ligne à Paris.
L'objectif de cet exposé est d'illustrer en détail, chaque partie du processus de montage d'une exposition ayant pour sujet l'art contemporain indigène. En commençant par le concept initial, jusqu'à la recherche et le développement d'une exposition. À travers le travail des artistes présentés dans ma recherche et ma sélection d'études postcoloniales d'accompagnement, j'espère soulever des questions sur le rôle des femmes indigènes dans la décolonisation et l'autodétermination, ainsi que sur les discours entourant ces théories et pratiques dans un contexte contemporain. Pour ce faire, j'examinerai les artistes à travers un cadre particulier qui consiste, premièrement, en une optique matriarcale et souveraine, deuxièmement, en une résurgence culturelle et, troisièmement, en l'acte de création d'art et d'exposition en tant que performance politique. Le processus d'exposition, du début à la fin, joue un rôle essentiel dans la construction d'une exposition et la manière dont le contenu est représenté.
Louise Delange
Louise Delange
Illustratrice
Dès son enfance Louise est guidée par le travail manuel et la pratique du dessin. Elle entre à l’École Boulle en 2016 où elle se forme pendant trois ans, obtenant en juillet dernier son diplôme de menuiserie en siège. Aujourd’hui elle poursuit son désir d’apprentissage et d’expérience par une formation en moulage et modelage tout en développant des projets personnels autour du dessin, de la céramique, de la botanique… en portant un oeil curieux sur les sciences savantes et du quotidien.
Maguelonne Chambon
Maguelonne Chambon
Directeur R&D
Maguelonne Chambon est directrice R&D du Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE). Le LNE pilote la métrologie française afin de définir une stratégie nationale en métrologie et animer un réseau de 10 laboratoires au plus haut niveau scientifique en métrologie (dont des laboratoires au CEA, au CNAM et à l’Observatoire de Paris). Depuis le 1er janvier 2022, Maguelonne Chambon est également la nouvelle présidente du Comité EMPIR (European Metrology Programme for Innovation and Research), et de fait une des deux vice-présidentes d’EURAMET.
On y pense peu mais les unités de mesure sont omniprésentes dans notre quotidien. Hier comme aujourd’hui, les mesures sont au cœur de toutes les activités humaines. Dans une société à l’heure de la mondialisation, il est plus que jamais indispensable que les mesures soient reconnues et traçables au niveau international. Sport, médecine, commerce, industrie, environnement, aéronautique, intelligence artificielle, il n’y a pas d’activité humaine sans des mesures fiables et des unités universellement acceptées. Des laboratoires métrologiques de haute précision à la vie de tous les jours, comment se construit une mesure de précision ? Quels acteurs ? Quelles hypothèses partagées ? Quelles évolutions à venir ? Avec la transformation numérique, comment la mesure intègre-t-elle les nouveaux enjeux d’un monde en pleine transformation ?
Manuel Gaulhiac
Manuel Gaulhiac
Doctorant en musicologie
Manuel Gaulhiac est doctorant en musicologie à Sorbonne-Université à Paris, sur le sujet des descripteurs harmoniques et de la modélisation acoustique du phénomène harmonique. Il est diplômé de l’École Polytechnique dans la spécialité mathématiques fondamentales, et obtient le master Atiam (Acoustique, Traitement du signal et Informatique Appliquées à la Musique) de l’Ircam ainsi que le master de musicologie de la Sorbonne qu’il consacre à la musique d'Alfred Schnittke. Manuel Gaulhiac est aussi pianiste et critique musical pour le site Bachtrack.
Marie-Christine Lemardeley
Marie-Christine Lemardeley
Adjointe à la Maire de Paris
Marie-Christine Lemardeley est adjointe à la Maire de Paris en charge de l’enseignement supérieur, de la recherche et de la vie étudiante. Ancienne élève de l'Ecole Normale Supérieure, elle est Agrégée d'anglais et Docteur d'Etat. Ses travaux portent sur la littérature américaine contemporaine (XXè-XXIèmes siècles), la poésie, la fiction (roman et nouvelles), les écritures autobiographiques, le littérature féminine, linguistique et littérature.
Marie Lacomme
Marie Lacomme
Doctorante en philosophie des sciences
Marie Lacomme est doctorante en philosophie des sciences au laboratoire Sphère (Université de Paris). Diplômée d'un master de philosophie à l'Université Panthéon-Sorbonne, elle a également étudié la biologie évolutive à l'UPMC et au MNHN, ainsi qu’effectué des stages de recherche en primatologie (MNHN). Ses recherches portent sur la place accordée à l'être humain par rapport aux autres espèces animales, et notamment aux autres espèces de primates, à la fois en sciences naturelles et en sciences humaines et sociales.
Inventer de nouveaux concepts pour élaborer des théories scientifiques ou philosophiques, imaginer d'autres systèmes politiques, bousculer des normes ou des traditions artistiques, ou même décider de s'en affranchir… Dans toute discipline, de la plus concrète à la plus abstraite, il est parfois nécessaire d’aller au-delà des principes que l'on croyait acquis, des doctrines établies et des anciennes hypothèses – voire de les abolir – afin de construire un nouvel édifice, au sens propre comme au sens figuré. De la rénovation des bâtiments à l’écriture d’un roman en passant par l’histoire de la médecine, des étudiants et des jeunes chercheurs aux spécialités variées tenteront d'expliquer comment ils sont amenés, au quotidien, à déconstruire leur objet ou leur méthode, afin de donner un nouveau souffle à leur recherche ou à leur activité créatrice.
Marion Cossin
Marion Cossin
Ingénieure de recherche
Marion Cossin est ingénieure de recherche au Centre de recherche d’innovation et de transfert en Art du Cirque (CRITAC). Elle détient un doctorat en génie biomédical de l'Université de Montréal. Elle a également fait une maîtrise recherche en génie mécanique à Polytechnique Montréal. Ses recherches portent sur l’interaction entre la conception d’équipement de cirque et la performance acrobatique.
Les artistes et compagnies de cirque conçoivent des spectacles éblouissants qui repoussent les frontières du possible et ce, grâce aux équipements de cirque qui occupent une place majeure dans leurs créations. Les équipements font partie de l'imaginaire collectif et sont essentiels à la pratique circassienne car ils permettent le mouvement acrobatique. Face aux avancées technologiques dans les équipements de sport notamment dans les matériaux, est-ce que les agrès de cirque suivent la même trajectoire ? L’équipement de cirque représente en réalité plus qu’un objet matériel. Véritable outil de performance et œuvre artistique, il permet la construction des idées, des numéros ou des spectacles de cirque et cela peut passer par un dialogue entre scientifique et artiste. Le cirque du futur est-il à trouver dans la co-création ? Comment les approches transdisciplinaires peuvent aider à la co-construction des futurs spectacles de cirque ?
Matthieu Faury
Matthieu Faury
Artiste plasticien
Artiste engagé et sensible aux problématiques contemporaines, Matthieu Faury exploite un univers personnel où se mélangent péplum, bestiaire darwinien, architectures déformées et désir de nature. Sa pratique artistique mêle dessin, sculpture, installation et performance. Il puise son inspiration dans la littérature, l’Histoire et l’anthropologie mais aussi la biologie évolutive (darwinisme), la primatologie ou les neurosciences. Travaillant un grand nombre de formats (objet, statuaire, monumental), de mediums (céramique, pierre, alliages métalliques, résines, etc) et de techniques (modelage, taille, fonte, outils à commande numérique, etc), il produit des œuvres et des expositions tant pour l’espace privé de la galerie que pour l’espace public. Il s’intéresse à la façon dont on construit les œuvres et les expositions ainsi que le récit qui les entoure. Il crée en produisant des variations, des mutations (de formes et de sens), des hybridations (humain – animal – végétal – minéral). Sa démarche vise à enrichir la statuaire de nouvelles figures porteuses de nouvelles significations, en phase avec les mythes, les rêves et aussi les cauchemars de notre époque. Il a conçu un certain nombre de projets marquants, notamment autour du dialogue entre art contemporain et patrimoine (Le casque d’Apollon, Bêtes monstres & bestioles, Le château-Cœur) et sur les thématiques articulant art et écologie (Le triomphe de Sapiens, Faim du monde, Cœur de primate, Totem & Lichen, les Écorcés, etc). Ses derniers travaux explorent la notion de continuum et de symbiose entre règne animal, végétal et minéral.
L’artiste plasticien Matthieu Faury explore les liens entre art et construction à travers ses propres créations : de la construction comme Making of à la construction comme sujet de représentation, il étudie les étapes de la création artistique et interroge les mythes et réalités qui entourent le processus de création.
Maxime Abolgassemi
Maxime Abolgassemi
Professeur et écrivain
Maxime Abolgassemi enseigne la littérature et la culture générale en classes préparatoires au lycée Chateaubriand de Rennes. Docteur en lettres (université Paris-Sorbonne) et agrégé de lettres modernes, il est aussi titulaire d'une maîtrise de physique théorique (université Pierre-et-Marie-Curie). Ses travaux portent sur le « hasard objectif » des Surréalistes, la notion de contrefiction qu'il a introduite, et la transparence démocratique (à laquelle il consacre un ouvrage à paraître). En 2017, il publie Nuit persane, un premier roman qui plonge le lecteur à Téhéran dans les dernières années qui précédèrent la Révolution iranienne.
Se demander comment se construit la transparence est très intéressant. Aussitôt s’impose l’image architecturale, puisqu’en effet l’esthétique épurée et translucide du verre a conquis le monde. Il en est de même pour le sens de « confiance », qui impose à l’État, les entreprises et même tous les citoyens de se plier à un effort de sincérité et de franchise ouverte aux regards. Mais poursuivons : on bâtit toujours d’après un plan, c’est toute une logique souterraine qui fait s’élever la construction. D’ailleurs comment relier sinon la tour en verre et les données ouvertes de la bonne gouvernance ? Nous découvrons alors le système qui soutient tant de phénomènes variés et quotidiens, que j’appelle « la Transparence démocratique », et que je vous invite à mettre au jour ensemble…
Maxime Guyot
Maxime Guyot
Journaliste et vidéaste
Passionné de voyage, de sport extrême et de cinéma, Maxime Guyot est un journaliste spécialisé dans la vidéo. Après un passage en Langues et Civilisations Étrangères à l’INALCO, son amour pour les documentaires et la belle image le pousse à intégrer l’Institut Européen du Journalisme où il obtient un master Investigation et Grands Reportages. Sa curiosité l’amène à travailler pour de nombreuses rédactions (France 2, M6, Voyages…) et à collaborer sur des émissions de faits divers, musicales et d’aventures. Il aspire aujourd’hui à raconter ses propres histoires, guidé par la volonté de transmettre une émotion, toujours à travers l’objectif.
Michel Albert-Vanel
Michel Albert-Vanel
Spécialiste de la couleur, designer coloriste
Spécialiste de la couleur, designer coloriste dans le textile, la mise en couleurs de six raffineries de pétrole. Artiste, Michel Albert-Vanel a été chercheur à l’Ecole Polytechnique de Paris en image informatique, professeur à l’ENSAD, fondateur du groupe Couleur-Lumière, chargé du thème Lumière à la Cité des Sciences et de l’Industrie de La Villette. Président du Centre Français de la Couleur, il a participé au Comité Exécutif de l’AIC durant 4 ans. Fondateur de la Fédération Française de la Couleur, on lui doit la réalisation de La Boîte à Lumière – Machine à permuter les couleurs dans l’image –, du Grand Orgue Chromatique pour le spectacle. Il a donné plus de 200 conférences à travers le monde, conçu une série télévisée diffusée au Québec et aux U.S.A. Il est l'auteur de nombreux articles et ouvrages sur la couleur, dont « Système Planétaire des Couleurs » Color Messenger 2017, et « Des couleurs pour nos écoles », CFC et Ministère de l’Education.
Nous avons tous appris à opposer les couleurs sur un cercle. Les théoriciens les ont disposées sur des triangles, des sphères, des cubes. Découvrant peu à peu leur complexité selon d’innombrables paramètres (grandeur, saturation, fond, texture, supports, éclairages, mouvement, reflets, etc.) et mesurant leurs fréquences, nous avons envisagé d’autres typologies et modes d’identification (numérotation d’échantillons, chromatologie supposée universelle), puis avec le développement de l’informatique, des solides virtuels à cinq ou dix dimensions pour tenir compte de tous les déterminants. Cette quête de représentation visuelle des systèmes de couleurs est devenue si complexe, qu’elle n’est plus utilisable dans les usages sociaux (matières plastiques, carrosseries d’automobile, teintures textiles, crèmes et poudres de maquillage, etc.) Et c’est sans compter les significations symboliques des couleurs, les milieux de vie, les modes, qui varient selon les cultures et les époques. Nos imaginaires changent nos sensibilités chromatiques. Alors que faire pour maîtriser le langage des couleurs lorsqu’on est designer de mode, de mobilier, pour choisir la couleur des pilules pharmaceutiques, d’un immeuble d’habitation ?
Michel Viso
Michel Viso
Exobiologiste
Michel Viso a exercé comme vétérinaire pendant quelques années. Il rejoint l'École vétérinaire d'Alfort en 1980 puis l'Institut national de la recherche agronomique en 1981. Il est sélectionné comme spationaute par le Centre national d'études spatiales (CNES) en 1985. Il prépare le projet Rhésus en coopération avec la NASA. Ses chances de voler s'évanouissent en 1993 lorsque la NASA abandonne le projet. Il assure alors pour le CNES la responsabilité scientifique des expériences spatiales de physiologie animale et de biologie menées en coopération avec les États-Unis, la Russie et d'autres partenaires. En 2004, le CNES le nomme responsable scientifique pour l'exobiologie, préparant les participations françaises au projet européen ExoMars et de futures missions d'exploration du système solaire comme les nouveaux projets de retour d'échantillons martiens dans les années 2030. En 2014, l'exobiologie s'enrichit des missions dédiées à la recherche et l'étude des exoplanètes comme Cheops, Plato et Ariel. Avec le regain d'intérêt pour le retour d'échantillons martiens, il représente le CNES au Panel pour la protection planéaire du Commitee on Space Research (COSPAR). En juin 2021, Michel Viso devient conseiller scientifique d'Innovaxiom.
En cours
On y pense peu mais les unités de mesure sont omniprésentes dans notre quotidien. Hier comme aujourd’hui, les mesures sont au cœur de toutes les activités humaines. Dans une société à l’heure de la mondialisation, il est plus que jamais indispensable que les mesures soient reconnues et traçables au niveau international. Sport, médecine, commerce, industrie, environnement, aéronautique, intelligence artificielle, il n’y a pas d’activité humaine sans des mesures fiables et des unités universellement acceptées. Des laboratoires métrologiques de haute précision à la vie de tous les jours, comment se construit une mesure de précision ? Quels acteurs ? Quelles hypothèses partagées ? Quelles évolutions à venir ? Avec la transformation numérique, comment la mesure intègre-t-elle les nouveaux enjeux d’un monde en pleine transformation ?
Milan Garcin
Milan Garcin
Docteur en histoire de l’art
Milan Garcin est docteur en histoire de l’art (Université Paris-Nanterre & Ecole du Louvre) et spécialiste de l’œuvre du peintre britannique Francis Bacon. Il a été le commissaire de plusieurs expositions s’intéressant à l’imaginaire collectif, à la mythologie et aux approches transchronologiques de l’art, dont Pierre et Gilles, La fabrique des idoles (2019, Musée National de la Musique - Philharmonie de Paris) et Ulysse : voyage dans une Méditerranée de légendes (2021, HDE Var). Il enseigne également l’histoire de l’art et participe à divers projets de recherche (Chaire de Philosophie à l’hôpital, CNAM / GHU Paris).
Cette intervention questionnera l’histoire de l’art en tant que méthode scientifique : peut-on envisager une vision objective de l’histoire des arts, par delà l’éloignement des œuvres de notre temps, de notre point de vue, et par delà la diversité de ses objets, de ses zones de production, de ses formes et de la valeur que lui confèrent les artistes à travers le monde ? Est-ce que nos façons d’envisager l’histoire de l’art sont dépendantes de notre culture ? Qu’est-ce que l’histoire de l’art telle que nous la pratiquons a à voir avec la vérité des œuvres ? Est-il seulement possible de trouver des alternatives à cette construction mentale ? En partant de l’exemple concret d’une étude de la datation d’Impression, soleil levant de Claude Monet publiée en 2014, nous explorerons ces questionnements pour interroger nos pratiques et notre point de vue face à l’art, ainsi que les outils à notre disposition pour déconstruire notre regard.
Mioara Mandea
Mioara Mandea
Sous-directrice Coordination Scientifique
Mioara Mandea est chef du département de coordination scientifique à la direction de la stratégie du Centre national d'études spatiales à Paris.Elle a participé à de nombreuses activités de l'Association internationale de géomagnétisme et d'aéronomie (à la fois secrétaire générale et présidente), de l'Union européenne des géosciences (secrétaire générale et présidente du comité de sensibilisation), de l'American Geophysical Union (présidente du comité du prix de l'éducation), de l'Institut international des sciences spatiales (présidente du comité scientifique), de la Commission de la carte géologique du monde (présidente de la sous-commission des cartes géophysiques), pour ne citer que les plus importantes. Mioara Mandea a publié quelque 176 publications évaluées par ses pairs, 22 livres et chapitres de livres, avec d'importantes contributions à des encyclopédies et des traités, des actes et des rapports (70). Au total, la liste des publications de Mioara Mandea atteint 268 publications. Elle a également dirigé plusieurs projets de recherche multi-partenaires ou des work packages au sein de projets à différents niveaux nationaux et européens. Elle a encadré des doctorants du monde entier. Mioara Mandea est membre de l'Académie des scientifiques roumains, de l'Academia Europea, de l'Académie royale de Belgique, de l'Académie des sciences de Russie, et récemment du Bureau des longitudes et de l'Académie européenne des sciences. Elle a reçu l'International Award de l'AGU, la médaille Petrus Peregrinus de l'EGU, le prestigieux Ordre National de Mérite français, la citoyenneté d'honneur de Comanesti (Roumanie) et la médaille Emil Wiechert (Allemagne).
Le mot magnétisme est intrinsèquement lié à l'aimant, ce nom qui a depuis toujours intrigué l'homme de par ses propriétés naturelles. Ce n'est que bien plus tard, il y a quatre siècles, que fut établie une relation entre l'aimant et le magnétisme terrestre. Que le champ magnétique terrestre change d’un endroit à l’autre et qu’il évolue au cours du temps n'est pas une nouveauté. Pendant le XXe siècle, les recherches sur le champ magnétique terrestre et ses variations ont mis en évidence la complexité de ce phénomène, ayant ses origines aussi bien à l'intérieur de notre planète que dans l'environnement Terre - Soleil. Ses fluctuations sont nombreuses et ont des durées très différentes allant de la seconde à plusieurs décennies. Depuis plus de deux décennies, des observations satellitaires apportent leurs contributions à la surveillance de ces modifications. Mais les spécialistes n'en ont pas pour autant décodé toutes les informations qui continuent de susciter parfois des controverses. Un tour d’horizon sur les questions d’hier et d’aujourd’hui liées au magnétisme terrestre et la nécessité de comprendre son comportement, peut apporter des éclairages sur son rôle dans l’évolution de notre Planète. Pour cela, il faut construire des modèles du champ magnétique terrestre et de ses variations temporelles.
Nathanaël Jarrassé
Nathanaël Jarrassé
Chercheur en robotique
Nathanaël Jarrassé, chargé de recherche CNRS à l’ISIR (Institut des Systèmes Intelligents et de Robotique) de Sorbonne Université. Spécialiste de l'interaction physique homme-robot, et de robotique de rééducation et d'assistance, ses recherches portent sur le développement de technologies au service du handicap, mais aussi sur les questions éthiques, juridiques et sociales qu'elles suscitent.
A l’aube -supposée ou fantasmée- de l’ère des cyborgs, l’objectif de cette intervention sera d’interroger la question de la réparation du corps humain. A partir d'un état de l'art des dernières avancées dans le domaine des prothèses et de la robotique d'assistance, une réflexion sera proposée sur les possibilités (ou impossibilités) de réparation du corps et du “ soi ” que peuvent offrir ces technologies, du point de vue fonctionnel, psychologique ou social.
Norbert Hillaire
Norbert Hillaire
Professeur émérite en sciences de l'art et de la communication
Norbert Hillaire est professeur émérite de l’université de Nice (sciences de l’art et des médias), où il a dirigé le département Art/communication/langage. Il préside l’association Les murs ont des idées, spécialisée dans le design et la réflexion prospective sur les espaces collectifs et la ville du futur. Ses recherches visent une « rétroprospective » des problèmes posés par l’essor des technologies digitales et des réseaux dans l’art et la culture, mais aussi dans le paysage urbain et les territoires. Elles questionnent les liens entre anciennes et nouvelles techniques, les grandes ruptures de la modernité et les relations entre l’art, l’artisanat et l’industrie (en particulier autour du thème de la réparation).
Le XX° siècle aura été, pour le meilleur et pour le pire l’enfant du couple maudit problème /solution (jusqu’à la solution finale), et aura vécu tragiquement l’alternance de la construction et de la destruction. Nous abordons le XXI° siècle sans que les murs dressés par l’Histoire pour entraver notre croyance dans le progrès n’aient été abattus, comme si nous entrions dans l’avenir à reculons, car il nous faut réparer les pots cassés du XX° qui jonchent encore le sol mal assuré de nos certitudes et de notre terre. Cela nous rappelle curieusement l’ange de l’Histoire de Paul Klee, qui accompagna toute sa vie Walter Benjamin, et dont les ailes sont prises dans une tempête qui l’empêche d’avancer, tandis qu’à ses pieds s’accumulent les ruines. Cette tempête pour Benjamin, c’est l'autre nom du Progrès. Le XXI° siècle sera-t-il celui de la réparation, de la reconstruction, ou bien l’Histoire ne fera-t-elle que se répéter une deuxième fois, mais tragiquement et comme farce, ainsi que Marx l’avait prophétisé ?
Olivia Caramello
Olivia Caramello
Mathématicienne
Olivia Caramello a obtenu une licence en mathématiques à l'université de Turin et un diplôme de piano à l'âge de 19 ans, puis un doctorat en mathématiques au Trinity College de Cambridge. Elle a ensuite travaillé à l'université de Cambridge, à la Scuola Normale Superiore de Pise, à l'Institut Max Planck de mathématiques de Bonn, à l'Université de Paris 7 et à l'Institut des Hautes Études scientifiques (IHES), où elle occupe depuis 2020 la Chaire Gelfand. Elle est l'auteur de l'ouvrage " Théories, sites, toposes : Relating and studying mathematical theories through topos-theoretic 'bridges' (Oxford University Press, 2017) ainsi que de nombreuses publications, et a donné plus d'une centaine de séminaires à l'international. Elle a remporté le concours " Rita Levi Montalcini " du ministère de l'Éducation, de l'Université et de la Recherche en 2017 et est actuellement Professeure Associée à l'Université d'Insubrie à Côme. Olivia Caramello est surtout connue pour avoir introduit et développé la théorie unificatrice des " ponts " topos-théoriques, qui exploite l'existence de différentes représentations pour un topos donné afin d'établir des connexions profondes entre différents domaines des mathématiques. En mars 2022, elle a créé l’Institut Grothendieck, une fondation de droit italien dédiée au développement des mathématiques grothendieckiennes et, tout particulièrement, de la théorie des topos dans un sens unificateur et interdisciplinaire.
Je présenterai l'idée générale d'objet ‘pont’, telle qu'elle a émergé de mon travail de recherche sur le développement du potentiel unificateur de la notion de topos de Grothendieck à travers de domaines mathématiques différents. Les ‘ponts’, dans notre sens, sont utiles pour extraire les caractéristiques essentielles d'une situation donnée, de manière à pouvoir la relier à une multiplicité d'autres contextes dans lesquels ces même caractéristiques se manifestent, bien que, peut-être, d’une façon très différente. Cette méthodologie peut s'avérer très utile dans l'étude de problèmes complexes, car ces derniers, par le biais de ‘ponts’, peuvent acquérir des formulations totalement inattendues dans des langages ou contextes scientifiques différents. Nous illustrerons cette théorie et discuterons des méthodes et techniques qui peuvent nous aider à établir des ‘ponts’ entre différents contextes en utilisant plusieurs métaphores et analogies relevant de différents domaines de la connaissance.
Olivier Gechter
Olivier Gechter
Ingénieur
Olivier Gechter est ingénieur, responsable des outils et codes de calcul d’une grande entreprise d’ingénierie nucléaire. Il a travaillé sur les projets EPR en Finlande et en Chine, avant de se spécialiser dans les outils et méthodes. En parallèle, il est écrivain, où il exprime sa gouaille et son amour pour le fantastique, l’histoire et la cuisine. Il a publié récemment Evariste et le Baron Noir, et dirigé l’anthologie Marmite et Microondes aux éditions Géphyre. La suite d’Evariste, Requiem en catastrophe majeure, paraîtra en juillet aux éditions Mnemos.
Orianne Castel
Orianne Castel
Docteure en philosophie
Docteure en philosophie, Orianne Castel enseigne l’esthétique à l’Université Paris-8 Vincennes à Saint-Denis. Également artiste, elle est représentée par la galerie Marina Bastianello à Venise. Elle est par ailleurs rédactrice en chef du média Art Critique. Ses recherches théoriques comme plastiques s’inscrivent dans le champ de l’abstraction et ont la « grille » pour principal objet.
L’expression néerlandaise Nieuwe beelding, littéralement "nouvelle image", traduite en français par le terme Néoplasticisme, indique l’ambition de construction du visuel à l’origine du courant artistique fondé par Mondrian. Ce projet, s’appliquant à l’origine au tableau, a pour vocation de s’étendre à la ville. Comme l’affirme le personnage du peintre dans le trialogue imaginé par l’artiste, « la pure vision plastique doit édifier une nouvelle société ». Le projet est politique et, alors que la grille exprime l’équilibre sur la surface peinte, elle fera advenir « la justice internationale universelle » dans l’espace physique. Pourtant, Foucault l’a montré, le quadrillage, appliqué au réel, est le dispositif type de l’instauration d’un modèle disciplinaire. Au-delà de la possibilité de construire un monde meilleur à partir de principes découverts en peinture, que se passe-t-il lors du passage de la surface plane à la 3D ? Par quels procédés les propriétés peuvent-elles se transformer en leurs contraires ?
Pablo Schatzman
Pablo Schatzman
Violoniste
Élève de Tibor Varga en Suisse et de Pinchas Zukerman à New-York, Pablo est lauréat du Concours de quatuor de Bordeaux et de l'Académie Ravel. Violoniste et chambriste reconnu à travers divers ensembles comme le Quatuor Élysée, le Trio Leos, l'ensemble Musica Nigella ou Les Dissonances, il assure la direction artistique de la saison musicale « Écouter-Voir » à Tourcoing et du Festival Éole en Musiques à Paimboeuf. Ses enregistrements consacrés à Beethoven, Ravel, Chauson, Bartok ont tous été chaleureusement accueillis par la critique (4 f, Télérama, Classica, diapason d’or, sélection du Monde...).
Pascale Elbaz
Pascale Elbaz
Chercheure en langue et civilisation chinoises
Docteure en langue et civilisation chinoises de l’Inalco, Pascale Elbaz est enseignante-chercheure à l’ISIT, Grande école de l’interculturel et du multilinguisme (Paris-Panthéon- Assas-Université). Elle est responsable du séminaire interculturel transdisciplinaire de l’école. Elle est également chercheure associée à l’IFRAE (Institut français de recherche sur l’Asie de l’Est). Ses recherches se développent dans deux directions : l’analyse du vocabulaire chinois de l’esthétique et de la culture et la pédagogie de la traduction et de la terminologie à l’ère du multilinguisme et des traitements automatiques du langage naturel (TAO, TA). Elle exerce parallèlement en tant que traductrice chinois-français dans l’édition : Le Chant de la Terre chinoise, Photographies de la Chine d’aujourd’hui (2020) ; Histoire illustrée de la peinture chinoise (2021) (Ed. Horizon orientale). Elle est membre de la Research Task Force de la FIT (Fédération internationale des traducteurs) et participe à la rédaction d’articles sur la transformation des métiers de la traduction et sur la formation de la nouvelle génération de traductrices et de traducteurs.
Née au deuxième millénaire avant notre ère, l’écriture chinoise est la plus ancienne des écritures toujours en usage aujourd’hui. Elle a été gravée sur des carapaces de tortue et des omoplates de cerf, sur la pierre et dans le bronze, tracée au pinceau sur des lamelles de bambou, du papier et de la soie. Comment a-t-elle été conçue ? Comment les unités qui la composent, appelées caractères chinois, sinogrammes ou idéophonogrammes ont-elles été construites ? Les traits et les points s’organisent en éléments graphiques, phonétiques, sémantiques qui, une fois assemblés, forment un tout porteur de sens et de son : le caractère. Celui-ci est à son tour associé à un ou plusieurs autres caractères pour former une unité plus grande et entre ainsi dans de multiples combinaisons. Mais alors, suffit-il d’observer la composition d’un caractère ou d’une série de caractères pour en connaître le son ? Pour en saisir le sens ? Et l’architecture du caractère, son volume, le nombre de ses traits et leur agencement dans l’espace comptent-ils ? Ces dernières années, la saisie informatique est-elle venue bouleverser la nature de l’écriture chinoise ou démultiplier ses potentialités ?
Patrick Clervoy
Patrick Clervoy
Médecin psychiatre
Patrick Clervoy est médecin psychiatre, professeur agrégé du Val-de-Grâce. Il a effectué plusieurs missions sur différents théâtres d’opération. Il est l’auteur d’ouvrages sur les traumatismes psychiques et les mécanismes inconscients de violence collective. Il a publié aux éditions Odile Jacob un ouvrage qui explore les phénomènes de guérison - Les pouvoirs de l’esprit sur le corps – et un autre – Vérité ou mensonge - sur les mécanismes psychologiques qui organisent l’emprise du mensonge sur un groupe social.
Construire un mensonge c'est facile. Construire un mensonge est une faculté d’adaptation sociale. La capacité à mentir intervient dans la séduction, dans la diplomatie, dans l’art de gouverner. C’est l’un des paradoxes du mensonge : il empoisonne la relation sociale en même temps qu’il est indispensable pour faciliter cette relation dès lors qu’on est à l’échelle d’une population. Lorsqu’on regarde la place du mensonge dans le fonctionnement d’un groupe, l’une des surprises est qu’un groupe fait davantage confiance à un homme qui ment bien, avec agilité et avec aplomb, qu’à celui qui ferait l’effort d’être honnête. On découvre aussi que le groupe participe à la construction du mensonge et parfois s’oppose avec violence à celle ou celui qui voudrait le dénoncer. L’exemple présenté montre que l’effort de déconstruire un mensonge peut être funeste, autant pour le menteur que pour ceux qui l’ont cru.
Peggy Larrieu
Peggy Larrieu
Chercheure droit privé et sciences criminelles
Docteur en droit privé et sciences criminelles, maître de conférences à l'Université d'Aix en Provence, où elle enseigne le droit des affaires, ses travaux de recherche s'inscrivent dans une démarche interdisciplinaire. Après une thèse sur La vie politique saisie par le droit privé (2006), elle s'est intéressée aux relations entre le droit et les sciences de la pensée (neurosciences, psychiatrie, psychanalyse) mais également et, en contrepoint, aux relations entre le droit et les produits de l’imaginaire (mythes, contes, littérature). Elle est l’auteur de plusieurs essais, notamment Neurosciences et droit pénal, Le cerveau dans le prétoire, L’Harmattan, 2015 ; Mythes grecs et droit, Retour sur la fonction anthropologique du droit, PU Laval, 2017. Elle a dirigé différents ouvrages collectifs, tels que Vivre sans, Que reste-t-il de notre monde ?, Erès, 2020 ;Transhumanisme, Approche pluridisciplinaire d’une nouvelle utopie, Eska, 2018. Et rédigé de nombreux articles sur ces questions.
En l’espace de quelques années, les applications des neurosciences ont pénétré le champ de la justice pénale à travers ce qu’il est convenu d’appeler la neurojustice ou le neurodroit. De manière schématique, ces applications peuvent être utilisées à des fins préventives, répressives ou thérapeutiques. Assurément, elles sont susceptibles de faire progresser notre connaissance des mécanismes cérébraux et donc de contribuer à l’individualisation de la justice. Mieux connaître le cerveau humain, mieux comprendre l’individu, c’est aussi mieux le juger. Cependant, elles soulèvent des questions éthiques fondamentales. Car avec l’accès à la « boîte noire du cerveau », c’est le plus intime de l’homme, son for intérieur, sa pensée et son identité qui sont en jeu.
Philippe Charlier
Philippe Charlier
Médecin légiste
Philippe Charlier est docteur en médecine, docteur ès-sciences et docteur ès-lettres. Il est maître de conférences des universités, habilité à diriger les recherches. Jusqu'à l'été de 2013, Philippe Charlier a fait partie du service de médecine légale de l'Hôpital universitaire Raymond Poincaré de Garches. Il était également chercheur au Laboratoire d'éthique médicale de l'université Paris-Descartes. Il dirigeait une équipe pluridisciplinaire travaillant dans les domaines de l'anthropologie médico-légale, du diagnostic rétrospectif, de la paléopathologie et de la pathographie. Il s'est spécialisé dans l'étude des restes humains anciens ou de momies, et tient la réputation de faire parler les morts et d'en percer les secrets. Initiateur et organisateur des colloques internationaux de pathographie, ses travaux ont porté sur l'étude des restes des enfants de Toutankhamon, de Richard Cœur de Lion, d'Agnès Sorel, de Foulque III Nerra d'Anjou, de Diane de Poitiers, des reliques de Louis IX dispersées partout en France, les authentifiant au passage en collaboration avec d'autres spécialistes, des fausses reliques de Jeanne d'Arc, de la tête présumée d'Henri IV et en 2017 sur les restes d'Hitler. Il a participé à plusieurs émissions de télévision sur l'histoire et sur la médecine, notamment Secrets d'histoire sur France 2, Sous les jupons de l'Histoire sur Chérie 25, Le Magazine de la santé et Enquête de Santé sur France 5. Il a co-écrit et présenté une série documentaire, Enquête d'ailleurs, co-produite et diffusée par Arte en 2013 et 2015. Depuis octobre 2018, Philippe Charlier est directeur du département de la recherche et de l'enseignement au Musée du quai Branly - Jacques-Chirac. Il est membre de la Société de Géographie, de la Société des Explorateurs Français, de la Société des Africanistes, et de la Société Française d'Histoire de la Médecine.
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Philippe Gaudin
Philippe Gaudin
Directeur de l’IREL et agrégé de philosophie
Philippe Gaudin, agrégé de philosophie et docteur de l’EPHE (École pratique des hautes études, mention religions et systèmes de pensée), directeur adjoint de l’IESR (Institut en sciences des religions) créé en 2002 par le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche au sein de l’EPHE www.iesr.fr . Il partage son travail entre recherche et formations sur laïcité et faits religieux dans le monde contemporain. Il intervient pour l'éducation nationale, en milieu hospitalier, pour les préfectures ainsi que pour les Conseils départementaux et régionaux. Récemment, il a publié : "Que veut dire laïcité ?" Le droit, la philosophie, l’histoire ; mais aussi "Vers une laïcité d’intelligence en France ? ".
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Pierre Arnoux
Pierre Arnoux
Docteur en esthétique et philosophie de l’art
Docteur en esthétique et philosophie de l’art, ancien élève de l’ENS de la rue d’Ulm et agrégé de philosophie, Pierre Arnoux est directeur de programme au Collège International de Philosophie. Ses recherches portent sur la théorie critique et la musique rock ; il est également traducteur et enseignant.
Que le rock ait partie liée au désir, c’est ce qui semble avoir dès sa naissance frappé ses contemporains, et ses critiques plus encore que ses sectateurs. Du déhanché d’Elvis aux poses du glam rock en passant par la beatlesmania, les premiers temps du rock, qui sont aussi ceux de la jeunesse reine, n’ont de cesse de manifester et de dire le désir (« I Want You », chantent Dylan, Lennon ou Marvin Gaye), dans toutes ses aventures et avec une radicalité sans égale. Ce n’est pas seulement là l’effet de l’imagerie et du discours du rock, mais plus fondamentalement celui de la musique rock elle-même. Souvent renvoyée sans plus avant à la pauvreté de ses formes et au caractère conventionnel de ses mélodies, le rock est bien plutôt une habile reconstruction musicale de ce désir partout glorifié : dans son idiome et par ses moyens propres, aussi bien compositionnels qu’organologiques, le rock s’en approprie en effet la dynamique, pour lui donner un achèvement inouï, offrant une expérience esthétique décisive et capable de bouleverser le désir lui-même.
Pierre Devalan
Pierre Devalan
Ingénieur en mécanique
Pierre Devalan est ingénieur du Conservatoire National des Arts et Métiers en mécanique. De 1966 à 2000, il a été Ingénieur calcul de structures au Bureau Véritas, puis chef de service du Département Calcul et Délégué à la stratégie au Cetim. De janvier 2001 à septembre 2006, Pierre prend la direction de l’Agence de Programme du Cetim, en charge de la stratégie de R&D, de l’allocation des ressources de R&D et de transfert ainsi que de la collaboration avec les laboratoires scientifiques. Depuis octobre 2006 Pierre Devalan est ingénieur conseil. Il exerce les fonctions d'expert auprès de l’Union Européenne, auprès de BpiFrance, ainsi que du pôle de Génie Mécanique Wallon, du fonds de l’innovation F2I de l’UIMM. Il est conseil auprès de l’Encyclopédie des techniques de l’Ingénieur pour les traités de Génie Mécanique et de Management de l’Innovation. Parallèlement il est le Président de l’Association Française de Mécanique et membre du Haut Comité de la Mécanique. Il est l'auteur de l'ouvrage « L'innovation de rupture, clé de la compétitivité » aux éditions Hermès-Lavoisier, en 2006.
La mobilité du futur constitue un défi majeur à relever. Il importe de préserver les savoirs et les expériences acquises depuis des décennies pour réussir une transition, une transition qui sera stratégique à l’échelle mondiale. Comment évaluer au plus juste quels seront nos besoins en mobilité ? A quelles énergies aurons-nous recours ? Comment concevrons-nous, avec quels outils industriels ? Quelles compétences, quelles expériences seront requises ? Quelles organisations ? Les défis géopolitiques et le changement climatique imposent des mutations d’envergure. La Grande Vitesse s’inscrira-t-elle en favorite ? Inspirera-t-elle les autres modes de transport, qu’ils soient terrestres, maritimes ou aériens ?
Pierre Kervella
Pierre Kervella
Astronome
Pierre Kervella est astronome au Laboratoire d’Études Spatiales et d’Instrumentation en Astrophysique (LESIA) de l’Observatoire de Paris. Ingénieur mécanicien-électricien de l’École Spéciale des Travaux Publics de Paris, il a soutenu en 2001 une thèse en astrophysique portant sur le développement d’un instrument pour l’interférométrie optique à longue base (VINCI) et l’étude de différents types d’étoiles en utilisant cette technique d’observation à haute résolution angulaire. Ce travail de thèse a été réalisé à l’Observatoire Européen Austral (ESO), et a coïncidé avec les premières observations du mode interférométrique du Very Large Telescope (VLTI) installé au nord du Chili. A partir de 2007, Pierre Kervella a participé à la construction de l’instrument GRAVITY du VLTI, dont l’objectif principal est l’étude du trou noir central de notre galaxie. Il fait également partie de la collaboration Gaia, dont il utilise les mesures pour étudier les étoiles et détecter leurs exoplanètes. Avec trois collègues, Pierre Kervella a obtenu en 2020 un financement ERC Synergy Grant pour améliorer l’échelle des distances extragalactiques en utilisant différentes techniques d’observation, en particulier les mesures de Gaia.
Le ciel nocturne constellé d’étoiles apparaît à notre regard comme presque immuable, seulement perturbé par les mouvements ordonnés des planètes, du Soleil et de la Lune. Pourtant, aucun objet céleste n’est complètement immobile. La mission spatiale Gaia mesure depuis 2014 la position, la vitesse, la luminosité et la couleur d’un milliard et demi d’objets célestes. La représentation du ciel construite grâce à la mission Gaia est radicalement nouvelle par son dynamisme, son ampleur, et son extraordinaire précision. Parmi les nombreuses utilisations possibles de ces mesures, le lent déplacement des étoiles nous renseigne sur la présence de planètes en orbite autour d’elles. A l’échelle de la Voie Lactée, Gaia nous permet de retracer l’histoire des fusions qui ont eu lieu dans un lointain passé avec d’autres galaxies. Les distances des étoiles Céphéides (des étalons essentiels pour déterminer les distances des galaxies lointaines), déterminées avec une précision inédite, améliorent notre connaissance de l’expansion de l’Univers.
Pierre-Marie Chauvin
Pierre-Marie Chauvin
Vice-Président Arts, Sciences, Culture et Société
Pierre-Marie Chauvin est Vice-Président Arts, Sciences, Culture et Société et Vice-Président du Conseil d'Administration de Sorbonne Université. Il porte la politique d'ouverture et d’engagement de l’université dans la cité, en lien avec l’Alliance Sorbonne Université et ses partenaires. Maître de conférences en sociologie, ses recherches portent notamment sur les questions de réputations et de temporalités sociales. Il a notamment publié : Dictionnaire sociologique de l’entrepreneuriat (coordonné avec Michel Grossetti et Pierre-Paul Zalio, 2014, Presses de Sciences Po) ; Sorbonnavirus. Regards sur la crise du coronavirus (coordonné avec Annick Clement, 2021, Sorbonne Université Presses).
Rachel Givelet
Rachel Givelet
Violoniste et altiste
Rachel Givelet, née à Bordeaux, termine ses études au Conservatoire National Supérieur de Musique de Lyon auprès d’Annick Roussin puis au conservatoire de Bâle (Suisse) auprès de Raphael Oleg. Elle est lauréate de plusieurs prix (Fondation Groupe Banque Populaire, Concours international Rodolfo Lipizer, Concours Flame). Elle se produit régulièrement dans différents festivals (Festival de Musique de Chambre en Val de Saire, concerts de midi de Rennes, Musique à Albas). Artiste curieuse et éclectique Rachel aime prendre part à différents projets de musique de chambre et de spectacle. Elle a fondé en 2012 jusqu’en 2016 l’ensemble Zerlina (quatuor avec piano) , elle fait aussi partie du quatuor A4&+ (quatuor de musique contemporaine). Elle a participé à la création du dernier spectacle d’Emma la Clown « Ze big grand musique » aux côtés de Guilhem Fabre au piano et Myrtille Hetzel au violoncelle et on a pu la retrouver avec la compagnie de jonglage les objets volants pour un spectacle « de Bach à Glass » à la maison de la Radio. Rachel est également membre de l’Orchestre Philharmonique de Radio France.
Rachna Bhoonah
Rachna Bhoonah
Doctorante en coconception et thermique des bâtiments
Suite à un Master en énergies renouvelables à L'Université PSL et une année d’expérience dans le domaine du conseil en écoconception, Rachna Bhoonah a débuté sa thèse au sein de l’équipe d’Écoconception et Thermique des Bâtiments à MINES ParisTech. Elle s’intéresse à l’analyse du cycle de vie (ACV) des bâtiments, et, en particulier, à l’impact sur la santé humaine de la qualité de l’air intérieur (QAI). En effet, il existe plusieurs substances potentiellement toxiques qui sont émises par des meubles, revêtements ou produits d’entretien. L’idée serait donc d’opter pour des matériaux et produits moins nocifs et de dimensionner une ventilation optimale afin d’évacuer les polluants, et d’ainsi réduire les impacts. Dans ce but, elle travaille sur un outil d’aide à la conception qui permettrait de prendre en compte la QAI lors de l’ACV du bâtiment.
Inventer de nouveaux concepts pour élaborer des théories scientifiques ou philosophiques, imaginer d'autres systèmes politiques, bousculer des normes ou des traditions artistiques, ou même décider de s'en affranchir… Dans toute discipline, de la plus concrète à la plus abstraite, il est parfois nécessaire d’aller au-delà des principes que l'on croyait acquis, des doctrines établies et des anciennes hypothèses – voire de les abolir – afin de construire un nouvel édifice, au sens propre comme au sens figuré. De la rénovation des bâtiments à l’écriture d’un roman en passant par l’histoire de la médecine, des étudiants et des jeunes chercheurs aux spécialités variées tenteront d'expliquer comment ils sont amenés, au quotidien, à déconstruire leur objet ou leur méthode, afin de donner un nouveau souffle à leur recherche ou à leur activité créatrice.
Rafaël Ricote Gonzalez
Rafaël Ricote Gonzalez
Architecte
Rafaël Ricote Gonzalez est architecte DPLG, diplômé de l'Ecole d’architecture de Paris-Conflans et titulaire d'un DEA Urbanisme et Aménagement à l'Institut d’Urbanisme de l'université Paris XII. Dès le début de sa carrière en 1989, il travaille sur le projet de rénovation de la Gare du Nord. Son mémoire de DEA sur « La gare du Nord comme pôle d’échange » constitue la base d’une vision multimodale du transport, vision qu'il a développée dans son travail sur les grands pôles d’échanges en Ile de France au sein d’AREP. Dans un deuxième temps, il poursuit sa réflexion pour la SNCF en travaillant sur les projets de rénovation de gares existantes et la réalisation de gares nouvelles. A partir des années 2000, il participe à la conception de grands équipements publics et de nombreux projets à l'international. En 2017, il est nommé Adjoint à la Direction de l’Architecture et de l’Urbanisme d’AREP. Il rejoint le Groupe ADP en 2019, en tant que Responsable de l’Agence d’Architecture et de Design et travaille sur la phase ESQ du Terminal 4 de Roissy. En 2021, il est nommé Architecte en chef du Groupe ADP et participe à la réflexion et au développement des nouveaux plans masse de Paris-Orly et de Paris-Charles de Gaulle.
Depuis le milieu du XIXe siècle, nous sommes confrontés à une accélération de la vitesse de nos déplacements, une mécanisation toujours plus accentuée de ceux-ci à travers le développement du train, puis du métro, de la voiture et enfin de l'avion. Cette évolution a changé nos villes, nos territoires, nos habitudes. Elle a aussi produit de nouveaux espaces, gares, stations de métros, parkings, autoroutes, aéroports. Ces nouveaux lieux dans nos villes et nos territoires font partie de notre imaginaire, parfois banalisés, ils peuvent aussi devenir emblématiques. A l'origine, ces infrastructures sont non seulement le support d'une mobilité, parfois de plusieurs, des objets techniques complexes répondant à des exigences mécaniques mais sont aussi parcourus par des femmes et des hommes, parfois au quotidien, souvent de façon récurrente. Comment sont conçus ces espaces ? Par qui ? Sur la base de quelles pratiques ? Selon quelles modalités ? Sont-ils le résultat d'un chaos non maitrisé, objet hybride sans âme, non-lieu dans la ville ou au contraire, peuvent-ils être le support d'une démarche urbaine, un lieu de confort et de bien-être, des espaces au service de la ville ?
Raphaël Dallaporta
Raphaël Dallaporta
Artiste photographe
Raphaël Dallaporta est un photographe français, lauréat du prix Niépce en 2019. Par sa pratique artistique, il crée des connexions insolites entre l’histoire, les sciences, les arts. Avec la complicité de chercheurs, il élabore des dispositifs visant à rendre sensibles des objets, phénomènes ou territoires, respectivement cachés, oubliés ou inaccessibles. Avec une certaine lucidité dans le choix de ses sujets d’étude, son œuvre cherche toujours à interroger la relation que le progrès entretient avec notre évolution. Il est exposé en 2004 et en 2006 aux Rencontres d’Arles et devient lauréat ICP Infinity Award à New-York en 2010. En 2014, il est pensionnaire de l’Académie de France à Rome - Villa Médicis. Le photographe obtient en 2015 l’autorisation du ministère de la Culture d’accéder dans la Grotte Chauvet et d’y réaliser sous la forme de panorama une restitution remarquable publié aux éditions Xavier Barral. Ses œuvres sont notamment présentes dans les collections du Centre National d’Art Plastique, de la Maison Européenne de la Photographie, du Centre Pompidou, du Musée de l’Élysée à Lausanne et de la New York Public Library.
en cours
Richard Davis
Richard Davis
Physicien, métrologiste
Richard Davis est Physicien chercheur principal honoraire du Bureau international des poids et mesures (BIPM) depuis 2010. Il a commencé sa carrière au National Institute of Standards and Technology (NIST, USA) en 1972 avant de rejoindre le BIPM en 1990 en qualité de chercheur associé. Il a dirigé la Section Masse du BIPM à partir de 1993. Suite à sa retraite, il a continué à travailler en tant que consultant auprès du BIPM jusqu’au moment où la grande révision du Système international d’unités (SI) a pris effet, le 20 mai 2019. Durant son parcours professionnel, il a eu l’occasion de contribuer à la réduction des incertitudes expérimentales de deux constantes utiles (la constante de Faraday et la constante de Boltzmann). Actuellement l’incertitude de chacune de ces constantes est de zéro, conséquence de la révision du SI en 2019. Il a été nommé Fellow de l’American Physical Society (APS) en 1992 pour ses contributions à la métrologie.
Crédit photo : Olivier Ravoire
On y pense peu mais les unités de mesure sont omniprésentes dans notre quotidien. Hier comme aujourd’hui, les mesures sont au cœur de toutes les activités humaines. Dans une société à l’heure de la mondialisation, il est plus que jamais indispensable que les mesures soient reconnues et traçables au niveau international. Sport, médecine, commerce, industrie, environnement, aéronautique, intelligence artificielle, il n’y a pas d’activité humaine sans des mesures fiables et des unités universellement acceptées. Des laboratoires métrologiques de haute précision à la vie de tous les jours, comment se construit une mesure de précision ? Quels acteurs ? Quelles hypothèses partagées ? Quelles évolutions à venir ? Avec la transformation numérique, comment la mesure intègre-t-elle les nouveaux enjeux d’un monde en pleine transformation ?
Roger Mansuy
Roger Mansuy
Mathématicien
Après une thèse en probabilités, Roger Mansuy a choisi d'enseigner en classes préparatoires scientifiques. En dehors de son activité d'enseignant aux lycées Louis-le-Grand et Saint-Louis, il est connu pour son action dans la diffusion de la culture mathématique ; il a déjà publié une dizaine d'ouvrages universitaires et a écrit des chroniques mensuelles dans le magazine La Recherche.
Les trois problèmes grecs (quadrature du cercle, duplication du cube et trisection de l'angle) ont motivé de nombreuses recherches géométriques et algébriques sur les tracés à la règle et au compas... jusqu'au XIXe siècle ainsi que les théorèmes d'impossibilité qui affirment que ces seuls outils ne permettent d'obtenir ces constructions. On peut toutefois se demander quelles figures deviennent accessibles si l'on ajoute à ces deux outils "historiques" d'autres moyens de construction.
Roland Lehoucq
Roland Lehoucq
Astrophysicien
Roland Lehoucq est astrophysicien au Département d’Astrophysique du CEA de Saclay. Il enseigne à l’Institut d’études Politiques et au master ASE2 (Approche Sociale de l’Energie et de l’Environnement) de l’université Paris Diderot. Il a publié de nombreux ouvrages dont « La science fait son cinéma » et « Faire des sciences avec Star Wars ». Depuis 2012, il est président des Utopiales, le festival international de science-fiction de Nantes. L’astéroïde (31387) Lehoucq porte son nom en hommage à son implication dans la diffusion et le partage des connaissances.
Le voyage interstellaire est l’un des thèmes favoris des œuvres de science-fiction. Certains films, comme Star Wars ou Star Trek, mettent en scène des vaisseaux lus rapides que la lumière, incompatibles avec notre physique. En revanche, le film Avatar montre un vaisseau qui semble plus plausible. Mais est-il vraiment crédible ? Saurions-nous le construire ? Et quel peut bien être le carburant qui le propulse ? Enquête sur le Venture Star pour le plaisir de comprendre la physique du voyage interstellaire.
Ronan Grossiat
Ronan Grossiat
Consultant en management et collectionneur
Ronan Grossiat est consultant en management et collectionneur. Il est Secrétaire Général de l’Association pour la Diffusion Internationale de l’Art Français (ADIAF), organisation à but non lucratif réunissant plus de 300 collectionneurs et mécènes, dédiée à la promotion à l’international des artistes vivant et travaillant en France. L’ADIAF est à l’origine en 2000 de la création du Prix Marcel Duchamp, l’un des plus prestigieux prix d’art contemporain au monde. Ronan s'investit dans le soutien aux diversités de la scène artistique et à sa visibilité à l’étranger, hors des logiques de marché et de spéculation, notamment par la production de projets artistiques lors d’expositions en institutions, de résidences ou de biennales. Il a accompagné le lancement de plusieurs fonds de dotation dédiés à l’art contemporain. Il est membre du Groupe d’Acquisition Art Contemporain du Centre Pompidou, a contribué aux Comités de Sélection du Prix Marcel Duchamp, ainsi qu’à différents jurys dédiés à l’art contemporain émergent.
Credit photo : S. Falour
Le besoin d’intermédiaires artistiques - musique, littérature, poésie, théâtre, cinéma… - transcende les cultures et géographies. L’univers de l’art contemporain, par sa capacité à combiner ces autres médiums, mais aussi à relayer les transformations et courants de pensées de nos sociétés, interroge. Qu’apportent les dernières générations d’artistes et curateurs ? Par leurs initiatives, aspirent-elles à être vecteur d’une plus grande ouverture aux mémoires du reste du monde, d’une nouvelle éthique de la remise en question de soi, des endoctrinements, des pré-supposés sur l’histoire, l’identité ? L’art contemporain est un formidable atout pour comprendre et décrypter la complexité, la diversité du monde. Mais ces acteurs sont-ils témoins ou co-initiateurs des bascules de notre époque ? Ont-ils l’ambition, par le poétique, d’être aussi constructeurs du fait contemporain ?
Rose-Marie Ferré
Rose-Marie Ferré
Maître de Conférences en histoire de l’art du Moyen Âge
Rose-Marie Ferré est maître de Conférences en histoire de l’art du Moyen Âge à Sorbonne Université depuis 2009, et directrice du Master 2 Professionnel « Expertise et Marché de l’Art ». Ses recherches portent sur les paramètres de la commande artistique, les questions d'iconographie et de transmission culturelle à la fin du Moyen Âge, mais aussi sur les problématiques de l’expertise, du marché de l’art, et des arts de vivre à la française et leurs enjeux. Elle collabore régulièrement avec des artistes par ailleurs, notamment sur la question des liens entre patrimoine et art contemporain. Ses enseignements, en France et à l’International, se déroulent dans un cadre académique, mais s’adressent aussi à un public plus large. R.-M. Ferré porte aussi des projets de formation qui articulent étroitement domaine public et domaine privé en vue de la diffusion de l’excellence universitaire. Issu de sa thèse de doctorat, elle publia en 2009, un ouvrage sur la commande artistique de René d’Anjou : René d’Anjou et les arts. Le jeu des mots et des images. Elle supervise des publications en ligne sur l’actualité de la création et du marché de l’art. Elle est actuellement Vice-doyenne Instertion Professionnelle et Formation Continue à la Faculté des Lettres.
Cette conférence questionnera le rôle de la beauté dans la construction de notre environnement et dans la construction du sens à travers la création et les processus de communication. Si le plaisir esthétique peut être un des moteurs de notre rapport au monde et aux autres, il convient d’en interroger les moyens et les répercussions. Grâce à des exemples issus du monde de l’art et de la culture, Rose-Marie Ferré interrogera aussi le rôle de la beauté, en dehors de catégories abstraites, et tentera de jeter des jalons pour la pensée d’une histoire du goût. Depuis le Moyen Âge, les canons esthétiques évoluèrent selon des grilles de lecture diverses, en lien avec les contextes historiques, politiques, intellectuels et religieux. Il s’agira donc de décrypter les différents codes et représentations de la beauté afin de mesurer les modalités de la construction d’un sens du beau collectif. Giotto, Van Eyck, Léonard de Vinci, Poussin ou plus récemment les impressionnistes, Picasso, les abstractions, Jeff Koons et les nouvelles figurations de l’art contemporain mais aussi les arts extra-européens permettront d’appréhender la construction d’un regard et de poser la question de l’émotion esthétique.
Serge Berthier
Serge Berthier
Chercheur en physique
Serge Berthier a obtenu son doctorat à l'Université Pierre et Marie Curie en 1986. Il est d'abord devenu professeur de physique à l'Université Pascal Paoli, Corte (France) où il a passé 7 ans. En 1987, il a rejoint l'Université Paris Diderot où il a créé un nouveau master dédié aux propriétés optiques des solides. Il a été directeur du CNRS GDR « Couleur et matériaux à effets visuels », professeur invité à la Faculté Universitaire Notre Dame de la Paix à Namur (Belgique). Il est actuellement membre de la chaire UNESCO-UNISA en Nanotechnologie à Cap Town (Afrique du Sud). Après des travaux théoriques sur les propriétés optiques des milieux désordonnés, il s'est tourné vers l'étude, la caractérisation et la modélisation des structures photoniques naturelles, que l'on retrouve par exemple dans les écailles des ailes des papillons, l'élytre des coléoptères, les plumes des oiseaux, les diatomées…considérées comme des modèles pour des dispositifs bio inspirés, notamment les absorbeurs solaires, les détecteurs de molécules, l'anticontrefaçon dispositifs pour billets de banque, pigments cosmétiques, LED... Il participe activement au développement de la bio-inspiration en France à travers le CEBIOS (Centre d'Excellence en Bio-Inspiration de Senlis). Il a publié plus de 200 articles et revues, 17 chapitres d'ouvrages collectifs, un livre (en français) sur les propriétés optiques des milieux inhomogènes, 4 livres, (1 traduit en anglais) sur les structures photoniques et les couleurs physiques des insectes, un livre sur les nanostructures naturelles et leurs applications et un essai sur la bio-inspiration. Il travaille actuellement sur un livre sur les interactions Lumières-Insectes.
Pourquoi arrivons-nous immédiatement à distinguer une réalisation naturelle d’une réalisation humaine ? C’est que l’une et l’autre présentent un certain nombre de caractéristiques qui signent leur origine. Les unes sont-elles meilleures que les autres ? Ce n’est qu’au moment où nous entrevoyons les limites de notre stratégie que nous pouvons commencer à nous poser cette question. Comment construit le vivant ? Selon quels principes ? Sont-ils transposables à nos constructions humaines ? Les structures vivantes sont toujours multifonctionnelles. Elles sont extrêmement économes en éléments chimiques et les éléments utilisés sont très rapidement remis dans le circuit. Le prix de cette économie et de la multifonctionnalité est la complexité. Au cours de cet exposé, ces principes seront illustrés à l’aide de quelques réalisations animales et végétales remarquables et nous présenterons les cinq briques élémentaires à l’origine de toute construction naturelle.
Stéphane Houdet
Stéphane Houdet
Docteur vétérinaire, triple champion paralympique de tennis
Stephane Houdet est un docteur vétérinaire, triple champion paralympique de tennis en fauteuil roulant (épreuve du double messieurs à Pékin 2008, Rio 2016 et Tokyo 2020). A la suite d’un accident de moto en 1996, il a été amputé de son membre inférieur gauche au-dessus du genou. Il est devenu numéro un mondial de sa discipline en simple et en double après sa première victoire au tournoi de Roland-Garros en 2012. Il récidivera cet exploit en 2013 et remportera également cette même année l'US Open. En plus de ses quatre victoires en grand chelem en simple (Roland-Garros 2012, 2013 et US Open 2013, 2017), il a également 19 titres dans ces mêmes tournois pour l'épreuve du double. Avant de découvrir le tennis fauteuil grâce à une rencontre avec Johan Cruyff, il avait eu dans les années 2000 une carrière d'handigolfeur et était devenu numéro un français (2001-2006) puis européen (2003-2004). Diplômé de l'École Nationale Vétérinaire de Nantes, il a créé une clinique en Isère, à mi-chemin entre Grenoble et Chambéry en 1997. En 2004, il a quitté sa clientèle vétérinaire pour se consacrer entièrement au tennis de haut niveau. Pour ses quatrième Jeux Paralympiques, ceux de Tokyo 2020, il a été désigné porte-drapeau de la délégation française aux côtés de la judokate Sandrine Martinet. Il en est revenu avec la médaille d’or de Tennis-fauteuil double messieurs avec Nicolas Peifer. A ce jour il est numéro 5 mondial en simple et numéro 3 mondial en double. Consultant dans les médias, conseiller sport et handicap au sein du ministère des armées, il poursuit donc sa carrière sportive et prépare ses cinquième jeux Paralympiques à Paris en 2024 en même temps qu'il est impliqué dans la fondation handilab.
Quand l’histoire est racontée par sa fin, il arrive souvent que le métal précieux remporté s'inscrive comme une finalité. Mais était-ce réellement le but recherché ? Si depuis tout petit, nombreux sont les sportifs qui ont rêvé d’une médaille d’or olympique, en est-il de même pour les athlètes paralympiques? Quel type de parallèle est-il possible d’établir ? Si les facteurs de la performance sont aujourd’hui connus et sont très similaires dans toutes les disciplines, l'univers paralympique passe souvent par une longue phase de reconstruction. Si l'approche sportive peut devenir la même qu’en est-il de l’onirisme associé ? Au cours de son intervention Stéphane se propose de vous faire partager la démarche philosophique qu’il a utilisée pour décrocher à trois reprises une médaille d’or aux Jeux paralympiques et comment il milite pour qu'un jour celle-ci devienne olympique. Autour d’un jeu qu’il a intitulé « la main dans le chapeau » il vous fera comprendre son cheminement. Quand son accident l’a laissé sur la route amputé de son membre inférieur gauche, il était loin de penser que, bien des années plus tard, le 9/08/1996 allait pouvoir s’inscrire dans sa liste des plus jours de sa vie.
Sylvain Dal
Sylvain Dal
Médecin psychiatre
Sylvain Dal est psychiatre, chef de service et maître de stage à la Clinique Saint-Jean à Bruxelles ; il est également responsable de l’hôpital de jour à l’hôpital Saint-Jean de Dieu à Leuze-en-Hainaut, en Belgique. Ses formations, outre le plat pays, l’ont amené brièvement à Montréal, aux Pays-Bas, et plus récemment à Lille. Ses centres d’intérêt sont multiples : la phénoménologie, la paranoïa, le développement de la psychogériatrie et l’analyse des institutions. Il défend l’intérêt d’une psychiatrie généraliste, dont l’axe principal serait la dimension psychothérapeutique. Sylvain Dal est vice-président du Centre et Ecole Belge de Daseinsanalyse et éditeur en chef pour l’International Federation of Daseinsanalysis. Il enseigne aux assistants psychiatre de l’Université Catholique de Louvain dans le cadre d’une introduction à la phénoménologie et aux dimensions existentielles en thérapie. Il est par ailleurs fortement investi dans d’autres domaines :la musique et en particulier l’improvisation libre, des recherches audio-visuelles, et la programmation de microcontrôleurs.
La compréhension classique du délire paranoïaque, qu’on peut résumer en un « ensemble de conclusions logiques, organisées en système, mais basées sur des prémisses fausses », si elle circonscrit bien un phénomène fréquent, ne permet pas de saisir ce qui amène à prendre pour vrai ce qui est manifestement faux à la base, ni la grande stabilité et insistance de cette modalité chez certaines personnes. Au-delà des processus psychologiques de projection et d’interprétation, nous pensons que le délire s’enracine dans une appréhension bien particulière de la réalité, une façon systématiquement tronquée de construire ce qui est dès lors pris pour « la » vérité, à partir de fragments perceptifs, en annulant la marge de doute et le jeu des variations eidétiques. On pourrait trouver là une ligne de démarcation entre les constructions fondamentalement différentes de la réalité : celle dite normale et une autre, paranoïaque. La question devient d’autant plus passionnante, qu’un phénomène relativement neuf, surtout par son ampleur et sa banalisation, celui du complotisme alimenté par les réseaux sociaux, vient lui aussi questionner comment se forment les opinions et convictions, et pourrait donc -sans relever de la psychiatrie- fournir une occasion d’éclairer la genèse du délire paranoïaque.
Sylvain Delouvée
Sylvain Delouvée
Maître de conférences en psychologie sociale
Maître de conférences à l'Université Rennes 2, ses recherches portent sur l'étude de l'interaction entre les facteurs sociaux et psychologiques qui influencent la pensée, les croyances et les comportements sociaux lorsque des individus ou des groupes rencontrent des situations qui peuvent être perçues comme incertaines, risquées ou extrêmes. De manière plus appliquée, il s’'intéresse aux processus d'adaptation sociale et cognitive aux risques environnementaux (par exemple le changement climatique), aux risques sanitaires ou biologiques (maladies infectieuses émergentes, résistance aux antibiotiques, hésitation vaccinale), aux risques sociétaux (terrorisme et radicalisation) et aux incertitudes liées à ces situations. Co-responsable du Master « Violences, Risques et Vulnérabilités » à l’Université Rennes 2, Sylvain Delouvée est également auteur de nombreux articles scientifique et de plusieurs ouvrages dont le récent « Le Complotisme. Cognition, Culture et Société » (éditions Mardaga, co-écrit avec Sebastian Dieguez).
Une théorie du complot correspond à un récit explicatif concurrent aux versions officielles impliquant l’intervention d’un groupe agissant dans l’ombre pour expliquer un événement tragique / marquant / inattendu. Mais comment cette "théorie" s'élabore dans la tête d'un complotiste ? Quels rôles jouent les autres (complotistes ou non) ? N'est-ce qu'une affaire de biais cognitifs ? Quel poids dans cette élaboration complotiste pour l'appartenance sociale ou la mémoire collective ? Il s'agira de mieux comprendre comment se construit - individuellement et socialement - une théorie du complot.
Sylvie Wieviorka
Sylvie Wieviorka
Psychiatre
Le Dr Sylvie Wieviorka est psychiatre, praticien hospitalier honoraire, aujourd’hui récemment retraitée. Elle a effectué toute sa carrière dans le cadre du service public, tantôt dans des services de psychiatrie générale, en Picardie et en Région Parisienne, puis comme directrice d’un centre parisien spécialisé dans le traitement des pathologies addictives. Elle a en outre développé une activité de formatrice en psychothérapie familiale systémique. Elle a enseigné la psychopathologie pendant 6 ans à l’Université Paris 8. Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages traitant de la prise en charge des toxicomanes (Les Toxicomanes, Les Toxicomanes ne sont pas tous incurables, Soigner les drogués). Son dernier livre « dans la tête de ma psy, et comment choisir le sien » (Humensciences 2021) est le fruit près de 40 années de pratique auprès de publics souffrant de troubles psy.
Crédit photo : Hannah Assouline
Pour les uns, le travail du psy consiste à faire émerger des tréfonds de la conscience (ou de l’inconscient) du patient la vérité enfouie, les secrets qui pèsent sur les familles parfois depuis plusieurs générations et qui seraient la cause de ses souffrances actuelles. Pour d’autres, il s’agit de construire une réalité plus acceptable et qui fera moins souffrir, mais qui demeure un récit construit. Modifiant sa construction du monde, le patient perçoit différemment ce qu’il vit, et ses relations s’en trouvent modifiées. Dans cette optique, le psy doit-il s’efforcer d’être neutre, aussi objectif que possible, ou bien à l’inverse utiliser sa propre construction du monde pour aider son patient ? Le Dr Sylvie Wieviorka utilisera son expérience pour illustrer les enjeux théoriques et pratiques de ces questions et proposer son approche qui fait du couplage de la subjectivité du psy et du patient l’outil de la construction d’une réalité moins douloureuse pour ce dernier.
Thibault Lefeuvre
Thibault Lefeuvre
Mathématicien
Thibault Lefeuvre est mathématicien à Sorbonne Université, chargé de recherche au CNRS. Il étudie les systèmes dynamiques de nature chaotique et la géométrie grâce à des outils analytiques. Ses travaux de thèse ont été récompensés par le prix de la Chancellerie des Universités de Paris. Il est aussi l’auteur d’articles de vulgarisation scientifique, ainsi que d’un ouvrage à destination des classes préparatoires. Également écrivain, son premier roman, Éducation tropicale, a été publié aux éditions Gallimard et couronné du prix Albert-Bernard 2018.
Qu’est-ce qu'une idée, un concept mathématique ? Comment naît une théorie mathématique ? Comment les théories évoluent-elles dans le temps et l'histoire ? Une théorie se "déconstruit-elle" autant qu'elle se construit ? Et à quoi une théorie peut-elle donc bien servir ? Ces questions sont assurément vastes et vertigineuses. Nous tenterons d'entrevoir quelques réponses à celles-ci en prenant pour exemple la géométrie. Comment s’est-elle construite à travers l’histoire ? De quoi était-elle la science hier, de quoi est-elle la science aujourd’hui ? Cela nous conduira à un voyage dans le temps et l'espace, des Éléments d'Euclide à nos plus récents GPS, en passant par la géométrie de Riemann.
Thierry Pozzo
Thierry Pozzo
Professeur de neurosciences
Thierry Pozzo est professeur de neurosciences à l’université de Bourgogne et membre honoraire senior de l’institut Universitaire de France. Son projet de recherche consiste à étudier les principes d’organisation de la motricité humaine et à identifier les mécanismes physiologiques sous-jacents. Les axes développés tiennent compte de récentes avancées en neurosciences qui suggèrent un étroit couplage entre Action et Perception. Il soutient l’hypothèse que la cognition s’ancre dans le vécu corporel des individus et dépend du système moteur contrairement à la métaphore du cerveau calculateur. Enfin, l’étroitesse de ces questions et les normes imposées par la science l’ont convaincu depuis plusieurs années d’étendre sa réflexion au domaine de la perception des images et aux contaminations réciproques entre Art et Sciences. Cette partie de ses activités se déroulent dans le cadre de l’organisation d’événements de vulgarisation scientifique au sein de l’Espace Marey, une plateforme en partie dédiée à faire découvrir les travaux du savant bourguignon du même nom.
Depuis les années 1980, une révolution silencieuse a bouleversé nos connaissances sur le cerveau et la cognition : penser, percevoir et agir ne sont plus considérés uniquement comme des états cérébraux ayant recours au langage et au raisonnement logico déductif mais comme la manipulation mentale implicite d’actions. Autrement dit Action, Cognition et Perception relèvent de mécanismes et de substrats nerveux partagés : penser c’est rejouer une expérience vécue ; reconnaitre un objet avant de le nommer c’est évoquer les effets sensoriels de son utilisation. Le corps n’est pas un ensemble d’accessoires périphériques, d’effecteurs en bout de chaîne décisionnelle, comme dans la parabole de l’esclave qui moule la brique selon les recommandations du maître mais le corps est matière et pensée. Une preuve indirecte de la présence continuelle du corps dans la pensée est le cas du membre fantôme. Même lorsque l’amputation d’un membre prive de la matière, la pensée la reconstruit mentalement. Mais percevoir et connaître se construisent ils uniquement au sein de matières vivantes ? Comment ces diables de machines sans bras ni jambes perçoivent-elles et vivent-elles le monde ? Autrement dit une intelligence sans corps (artificielle) est-elle possible ?
Thomas Trapier
Thomas Trapier
Photographe
Thomas Trapier était ingénieur passionné d'image avant de devenir photographe passionné de sciences. Après six ans à programmer des centres de contrôle pour le CNES, il a un jour laissé les satellites pour des aventures plus terrestres, et surtout plus océaniques. En Polynésie, il a réalisé des reportages pour les expéditions Under The Pole et leur projet d'habitat sous-marin Capsule, ou encore pour le Groupe d'Etude des Mammifères Marins. Depuis, il continue de mettre en images ceux qui prennent le large, ceux qui partent à la découverte du monde pour mieux le faire connaître et ceux qui transmettent leur savoir. Il contribue également comme rédacteur et réalisateur à la chaîne YouTube " Le Journal de l'Espace "
Tiphaine Lours
Tiphaine Lours
Masterante en histoire de la médecine
Tiphaine Lours est actuellement masterante à l’Ecole de la Recherche de Sciences Po Paris. Après avoir suivi le double diplôme Histoire-Sciences Sociales à Sorbonne Université (faculté de Lettres) et Sciences Po Paris, et effectué une année à l’étranger dans le département d’archéologie de University College Cork en Irlande, elle réalise à présent un mémoire de recherche au carrefour de l’histoire de la médecine et de l’histoire des sciences expérimentales. Financé par le Comité pour l’Histoire de l’INSERM, celui-ci vise à explorer la genèse au cours du XIXe siècle des pratiques chirurgicales relatives aux greffes d’organes et de tissus en France. Elle mène aussi actuellement un projet entrepreneurial, avec la création de sa marque de patrons de tricot vendus en ligne.
Inventer de nouveaux concepts pour élaborer des théories scientifiques ou philosophiques, imaginer d'autres systèmes politiques, bousculer des normes ou des traditions artistiques, ou même décider de s'en affranchir… Dans toute discipline, de la plus concrète à la plus abstraite, il est parfois nécessaire d’aller au-delà des principes que l'on croyait acquis, des doctrines établies et des anciennes hypothèses – voire de les abolir – afin de construire un nouvel édifice, au sens propre comme au sens figuré. De la rénovation des bâtiments à l’écriture d’un roman en passant par l’histoire de la médecine, des étudiants et des jeunes chercheurs aux spécialités variées tenteront d'expliquer comment ils sont amenés, au quotidien, à déconstruire leur objet ou leur méthode, afin de donner un nouveau souffle à leur recherche ou à leur activité créatrice.
Vincent Tordjman
Vincent Tordjman
Designer, scénographe et musicien
Vincent Tordjman est designer, scénographe et musicien. Il a été formé au Conservatoire de Metz, à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris en design, et à la Sorbonne en philosophie. Depuis les années 2000, il entretient une approche et une pratique ouverte et éclectique des projets, entre arts de la scène et design. Il conçoit des scénographies de théâtre, d'opéra et d'expositions, des décors de théâtre, des projets d'architecture intérieure et du mobilier, en particulier pour la marque française ligne Roset. Dans ses projets, il se concentre sur une économie de moyens et une évocation ouverte qui laisse la place à l'imaginaire tout en faisant résonner des références. Il construit sur les scènes de théâtre et d'opéra, des univers où la lumière et le son jouent une place essentielle. Ses décors ont accueilli de grands acteurs français comme Pierre Arditi, Romane Bohringer, Dominique Pinon ..., et ont tourné dans de nombreux pays et jusqu'en Chine où il a créé l'opéra Flowers in the Mirror, qui lie techniques d'acteurs et d'acrobaties traditionnelles et nouvelles technologies. Il joue avec la technologie pour lui faire prendre une tournure drôle ou poétique, comme dans les musiques électroniques qu'il crée pour la scène ou pour son projet solo Vicnet. Depuis 2001, il explore suite à de premières expériences au Japon, l'intégration de technologies dans le mobilier, en particulier sonores.
A partir de plusieurs exemples de projets, dans des pratiques différentes allant du design industriel à la musique, il sera montré que construire n’a pas forcément pour finalité de conclure à une totale détermination des objets: il peut s’agir d’une démarche de recherche ouverte, d’un apprentissage.
Wei-Yu Chang
Wei-Yu Chang
Contrebassiste
Né à Taiwan, Wei-Yu Chang débute la contrebasse en 2003 avec Wei-Che Cheng à Taiwan. Il rentre au Conservatoire du 16ème arrondissement avec Jean-Edmond Bacquet en 2013. En 2015, admis au CNSMDP en cycle supérieur avec Jean-Paul Celea, Nicolas Crosse et Eckhard Rudolf. Wei-Yu Chang est actuellement 2ème soliste à l’Orchestre Philharmonique de Radio France.
Xavier Emmanuelli
Xavier Emmanuelli
Médecin urgentiste
Xavier Emmanuelli s'engage comme médecin dans la marine, puis soigne les mineurs. Il se spécialise ensuite en neurologie puis en anesthésie-réanimation. Ancien secrétaire d'État à l'action humanitaire d'urgence, cofondateur de Médecins sans frontières, médecin-chef à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis, médecin au SAMU de Paris, Xavier Emmanuelli est le fondateur du Samu social et du Samu social international qu'il préside. Xavier Emmanuelli est convaincu que le médical et le social doivent s'unir contre l'exclusion.
en cours
Yann Parot
Yann Parot
Ingénieur de recherche en électronique
Yann Parot est ingénieur de recherche en électronique à l’IRAP (Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie) à Toulouse. Au cours de sa carrière, il a participé à diverses missions martiennes de part la construction d’instruments scientifiques tels que ChemCam, à bord du rover Curiosity (NASA - sur Mars depuis 10 ans), SuperCam, évolution de ChemCam à bord du rover Perseverance (NASA - sur Mars depuis 1 an) et RLS (Raman Laser Spectrometer), a bord du rover ExoMars (ESA- lancement reporté).
La construction d’un instrument pour l’étude in-situ de Mars est un véritable défi. Le premier pas de cette construction est la science en elle-même: que cherche-t-on à mesure r? Pourquoi ? Une fois ces premières réponses trouvées vient le temps de la construction matérielle. Comment transcrire l’idée en un instrument physique ? Comment le construire ? Comment le tester sur Terre alors qu’il est fait pour fonctionner sur Mars ? C’est à toutes ces questions que nous essaierons de répondre lors de cette présentation.
Yvonnick Noël
Yvonnick Noël
Maître de Conférences en Psychologie et Statistiques
Yvonnick Noël est Maître de Conférences en Psychologie et Statistiques à l’Université de Rennes 2. Ses travaux portent sur le développement de modèles statistiques spécialisés, pour la mesure des valeurs et compétences des individus. Il développe en particulier des modèles de mesure de la compétence ou de l’opinion spécialement adaptés pour les interfaces numériques en ligne. Il est expert psychométricien auprès de plusieurs organismes de formation (PIX, Institut du Monde Arabe, plate-forme TACIT, plate-forme écri+) pour la construction et le déploiement de tests de compétences adaptatifs, basés sur des modèles psychométriques. Il est l’auteur de l’ouvrage « Psychologie statistique avec R » (Paris : EDP Sciences).
Entre la formulation d’hypothèses et l’expérimentation, la psychologie scientifique doit traiter la question de la mesure objective des attitudes et compétences. Or, les dimensions qu’elle cherche à atteindre sont par nature abstraites, pour ne pas dire à première vue, insaisissables : une opinion, une attitude, une disposition ou une compétence. Dans cette communication, on montre quelques-uns des modèles psychométriques qui permettent de fonder la mesure en psychologie. Dans cette démarche, on découvre qu’on ne peut fonder la mesure qu’en l’associant à un modèle de réponse, c’est-à-dire à une hypothèse sur le mécanisme cognitif par lequel le sujet humain transforme sa réalité psychologique intérieure en une réponse observable dans un test. En validant une hypothèse sur ce mécanisme de réponse, on valide la cohérence interne de la mesure, sans véritablement savoir ce qu’on mesure. C’est dans la validation prédictive de la mesure en situation qu’on découvre son sens intrinsèque. Dans la mise en œuvre de ce processus, on perçoit nettement à quel point la mesure psychologique est une construction. Des exemples d’application aux champs de la maturation d’une décision personnelle de changement, de la gestion des émotions et du développement des compétences intellectuelles, serviront d’illustrations.